Chapitre 23

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- On... Tu ne devais pas m'appeler ?bafouillé je.
- J'ai réussi à me libérer... Et je pense que c'est mieux si on en parle en face à face...
- Le temps que vous ne terminez pas dans le même lit, oui, ça ira.intervient Simon derrière moi.

Je secoue la tête en laissant échapper un léger gémissement. C'était pas le moment de lâcher un truc pareil... Je regarde mon meilleur ami en chien de faïence alors qu'il rassemble ses deux ou trois affaires avant de se présenter à la porte.

- Tu lui as dit ?semble me reprocher mon ex.

Dois je toujours le qualifier d'ex ? Comment est ce que je dois le qualifier exactement après ce qui a pu se passer ?
Simon s'arrête à mon niveau et m'offre une petit tape dans le dos.

- Ouai, elle m'a dit. Je suis content de voir que tu as su lui pardonner Matteo. Ou que tu as su comprendre qu'il n'y avait rien à pardonner... Mais plutôt de belles et grandes excuses à donner...conclut-il. T'as intérêt d'assumer et assurer maintenant. Je vais vous laisser discuter... Et Luna, je pourrais te prendre Maena pendant ce temps ?

J'ecarquille les yeux en faisant entrer Matteo. Bien évidemment, mon rôle de mère protectrice prend le dessus et je refuse formellement et instantanément sa proposition. C'était trop me demander en si peu de temps. Lui pardonner et accepter de reprendre notre relation était déjà très éprouvant pour la petite personne que je suis. Alors laisser seule ma princesse pour parler avec son père de.... Enfin de ce qu'il s'est passé. C'était trop. Mais Simon insiste lourdement, avançant je ne sais combien d'arguments. Matteo finit par se liguer contre moi et je comprends qu'il a réellement besoin de ce moment en tête à tête pour parler de cette situation. C'est à contre cœur, et en donnant une dizaine de consignes à Simon, comme de rester dans la quartier par exemple, que j'ai fini par accepter sa proposition.
Ainsi, il quitte l'appartement avec ma fille qui venait à peine de se réveiller dans ses bras.
Moi et Matteo nous installons à table et pendant de longues minutes, un silence de plomb nous entoure.
Il faut dire que je ne l'aide pas non plus avec mon mutisme. Mon esprit ne cesse de penser à Mae, j'espère qu'elle ne manque de rien. Et si elle avait froid ? Ou pire, faim ? Je me rends compte que ça fait longtemps qu'elle n'a pas réclamé de biberon cette après-midi... Il faut que j'aille la chercher. Mais au moment même où je me lève légèrement de ma chaise, Matteo se décide à parler:

- Pourquoi tu as fait ça ?

Je retombe lourdement à ma place, sidérée.

- Pardon ?fais je mine d'avoir mal entendu.

Est ce qu'il est en train de rejeter la faute sur moi ?

- C'est de ta faute, si tu ne m'avais pas dis ça ou encore si... Putain, j'allais me marier avec Eliana, une femme parfaite soit dit en passant. Et il a fallu que tu reviennes à Buenos Aires...

Mais oui, il est vraiment en train de jouer ce rôle avec moi. J'allais répliquer virulement mais il poursuit, ne m'en laissant pas le temps:

- Tout ça était juste une immense erreur. Et je préfère être sincère, je ne veux plus rien entre nous deux et je ferais tout pour la récupérer elle.

Je ne sais pas si je dois exploser de rire ou pleurer.
Et voilà qu'il m'arrachait à nouveau le cœur _ou ce qu'il en restait_ pour le broyer entre ses mains et en faire de la bouillis. Ça devait arriver. J'ai espéré un tout autre discours et me voilà à nouveau déçue et brisée. Je me trouve ridicule et complètement puérile. Je regarde mon plafond, en me concentrant sur ma respiration et repousse avec force mes larmes. Au lieu de sa, j'affiche difficilement un sourire et finis par me lever de mon emplacement. Il vaut mieux que je ris de ma stupidité et que je ne me fatigue pas à crier ou m'énerver. Je vais juste encaisser comme d'habitude. Je vais pour attraper mon blouson et l'enfile à la hâte.

Entre Tú y Yo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant