Bonus #1

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Ceci est le prologue que l'histoire devait avoir de base ^^ Je ne l'ai finalement pas publié parce que je voulais vraiment qu'elle n'ait eu aucun contact avec Matteo avant d'avoir Maena. Puis après réflexion, je trouvais vraiment la situation horrible pour Luna et le passage me paraissait un peu tiré par les cheveux. 🤣 Elle allait déjà prendre assez chère durant tout le reste de l'histoire donc je n'ai tout simplement pas mis de prologue XD

Bonne lecture !

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Je fixe mon portable posé devant moi sur la table basse d'un air absent, prostrée dans mon canapé, et emmitouflée dans ma couverture. Mon petit salon est faiblement éclairé par ma lampe de chevet que j'ai ramené jusqu'ici. Le seul bruit que je peux entendre est la tonalité régulière des aiguilles de mon horloge mural. Il est bientôt deux heures du matin et le sommeil ne me gagne pas. Pourtant, la fatigue n'est pas ce qui me manque... Mais l'anxiété qui me ronge m'empêche de fermer les yeux.
J'ai peur du temps qui passe, et de mon avenir, beaucoup trop incertain et précaire à mon goût.
Une vive pression au niveau de mon bas ventre me fait légèrement sursauter. Je vais instinctivement y poser ma main avec douceur, caressant la courbe arrondie de celui ci.
Apparemment, je ne suis pas la seule à être réveillée. C'est que ça cogite là dedans... Mes yeux ne se détachent plus de l'image de ma main, posée sur la partie de mon corps devenue proéminente, digne d'une futur maman de neuf mois.
Neuf mois. Trente-six semaines pour être exacte. L'arrivée de bébé est proche. Et je suis stressée par la simple idée de devoir accoucher, dans un premier temps, mais également et encore plus pour ce qui s'ensuivra. Deux choix vont s'imposer à moi. Faire adopter mon enfant ou le garder.
Être mère ne s'improvise pas comme ça, et franchement, je ne suis pas prête. Mais le faire adopter me paraît tout autant difficile bizarrement. Je veux dire, j'étais sûr de ne pas aimer cet enfant, alors pourquoi j'hésite à environ une semaine de mon accouchement à le laisser partir...
Je me tortille dans mon fauteuil sous ses pensées.
J'ai l'impression de ne pas avoir eu le temps de me faire à l'arrivé d'un bébé. Tout me paraît encore si soudain et brutal...
Pour ma part, je ne sais vraiment pas si je serais à la hauteur, d'autant plus que je devrais l'élever seule. Pour le moment, je suis loin de ma famille, de mes amies... Mais également du père de l'enfant, qui, en fait, n'est même pas au courant de ma situation. Notre relation ne le permet pas... Tout est beaucoup trop compliqué entre nous. Et pourtant, ce soir, il occupe plus qu'il ne faudrait mes pensées. J'attrape mon téléphone et m'allonge un peu plus dans le canapé, mon dos recommençant à me faire souffrir. C'est que bébé commence à être un peu trop lourd...
J'entre dans mes contacts et les fait défiler jusqu'à son prénom. Arrivée là, mon pouce reste en suspension au dessus de celui ci.
Il est deux heures du matin, un peu moins pour lui... Mais il doit juste dormir. Je serai folle de l'appeler. De toute façon, je crois bien qu'il m'a bloqué... J'en suis même certaine. Il ne veut plus rien savoir de moi. Et pourtant, je préfère garder espoir et croire le contraire. C'est ridicule... Je suis ridicule. Vu ce que je suis censée lui avoir fait il y a quatre mois, il ne risque pas de revenir de si tôt vers moi. En fait, qu'il m'ait oublié ne m'étonnerai même pas....
Mais ce soir, j'ai besoin de l'entendre. J'ai besoin qu'on me dise que je n'ai rien à craindre. Que tout se passera bien. J'ai besoin de lui, qu'il soit à mes côtés parce que je suis terrorisée. Tremblante, j'appuie sur la touche d'appel et porte le téléphone à mon oreille.
Mais après une sonnerie, je tombe sur sa boîte vocale... Je ferme les yeux alors que des larmes s'échappent de ceux-ci. Un bip sonore retentie. Je coupe l'appel et repose durement mon portable sur mes genoux... Bébé s'agite vigoureusement. Je passe mes mains sur mon visage, tout en réfléchissant à un autre moyen de le contacter, complètement désespérée.
Je reprends mon téléphone, et fouille dans mes contacts.
Simon.
C'était lui la solution. Enfin... Ses réseaux sociaux l'étaient...
Je me presse de télécharger Instagram, que j'avais désinstallé il y a quelques mois pour cause de harcèlement... Mon histoire avec Matteo a en effet eu beaucoup trop de répercussions. J'avais donc décidé de m'éloigner de tout ça, pour m'éviter d'être plus mal que je ne l'étais déjà.
Aujourd'hui, ce n'est pas sur mon compte que je veux retourner. Je n'y retournerai pas de si tôt pour le moment...
Je prie pour que mon ex-meilleur-ami n'ait pas changé le mot de passe qu'il m'avait soufflé un jour pour que je puisse l'aider à tenir son compte.
Et c'est le cas. J'entre sans difficulté ! Je cherche Matteo dans ses amies et va pour l'appeler. J'ai conscience que ce que je fais est complètement insensé et fou. Mais j'ai vraiment besoin de l'entendre.
C'est au bout d'un certains temps qu'une voie endormi me répond:

- Hermano, tu as vu l'heure ?marmonne-t-il, tout de même chaleureusement. Qu'est ce qui t'arrive ?

C'était bien lui... J'étouffe un sanglot comme je le peux.

- C'est... C'est Luna...barbotté je. Matteo je...
- Quoi ?! Qu'est ce que tu fous sur le compte de Simon ?semble-t-il se réveiller d'un coup, d'un ton tout de suite plus froid, distant, et colérique. T'es avec lui ?
- Non... C'est le seul moyen que j'ai pu trouver pour te contacter...
- Amor...? Tout va bien ?entendis je en arrière plan.

Une voix féminine. Ma respiration se fait plus dense alors que les douleurs abdominales et au niveau de mon bas ventre que j'avais ressenti en début de soirée me reprennent.

- Oui, rendors toi ma belle, je règle juste un truc...l'entendis je répondre d'une voix plus douce.
- Matteo, je...

Une douleur un peu plus violente me prends quand je sens soudainement un liquide chaud se rependre sous mon corps, trempant le bas de mon peignoir et de la robe de nuit que je portais.

- Tu veux t'excuser ? C'est bien mais un peu trop tard pour moi. Va voir ailleurs si j'y suis Luna.

J'éclate en sanglot alors même qu'il raccroche, et que je sais pertinemment que mon bébé est sur le point d'arriver. Je viens de perdre les eaux.

***

Entre Tú y Yo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant