Chapitre 14

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- On est là pour parler, trouver des solutions entre nous alors, c'est le moment d'être complètement sincère, tu serais prête à nous la confier ?
- On pourrait faire une semaine d'essai d'ici quelques jours ?surenchérit aussitôt Matteo.

Je me mords la lèvre inférieur et détourne nerveusement le regard, serrant mon verre entre mes doigts, crispée. Je finis par secouer négativement la tête.

- Non... Non, je pourrais pas.balancé je, à fleur de peau.
- Quoi ? Comment ça ?commence à s'emporter Matteo. C'est pas ce que tu m'as dit vouloir ? Que je passe du temps avec elle et qu'on apprenne à se connaître ?
- Si...marmonné je, tendue. Mais... C'est trop rapide. Matteo, je n'ai pas jamais été séparé d'elle plus d'une demie-journée... On est habituée l'une à l'autre, même pour Maena ce serait difficile. Elle ne vous connaît pas, je ne connais pas assez Eliana et tu n'as quasiment jamais tenu d'enfant dans tes bras... Tu ne peux pas me demander de te laisser ma fille sans appréhensions dans deux jours et pour une semaine entière !
- Notre fille.me reprend-t-il, l'air sévère.
- Seulement si on parle d'elle biologiquement.répliqué je à mon tour et sur le même ton. Autrement, tu n'es rien pour l'instant à ses yeux. Raison pour laquelle je ne peux clairement pas te la laisser comme ça.
- Et que veux tu faire alors ?!hausse-t-il la voix. Tu veux absolument que je crée des liens puis...
- Calme toi Matteo...interfère à nouveau Eliana. Ok. C'est tout à fait normal Luna et ON comprend ton point de vue. Il ne reste qu'à chercher une autre solution.

Elle insiste bien sur le pronom en fusillant Matteo du regard, comme pour lui reprocher son comportement. Eliana réfléchit quelques secondes, focalisée sur Maena puis se reconcentre sur moi.

- On pourrait... Faire une sorte de période d'adaptation ?

Je m'enfonce dans ma chaise, croisant mes bras sous ma poitrine, méfiante.

- C'est à dire ?
- On pourrait te rendre visite chez toi dès qu'on en a l'occasion... Ça permettrait à Maena de mieux nous connaître sans trop bousculer ses habitudes et en restant dans un environnement qui lui est familier. En même temps, tu pourrais nous apprendre quelques rudiments du métier de parents. On fera ça quelques jours et ensuite on pourra tester de laisser Maena seule avec Matteo chez toi une heure pendant que toutes les deux, on irait faire une sortie entre filles. Tout le monde apprend à se connaître, les transitions se font en douceur et au final, on y trouve tous notre compte.conclut-elle un peu rapidement. Qu'en pensez vous ?
- C'est une très bonne idée.approuve automatiquement Matteo, plein d'espoir, et faisant preuve de bonne volonté.

Je me tortille une fois de plus sur ma chaise. Ils me fixent avec insistance, impatient d'avoir mon point de vue sur la question.

- Ça me paraît bien aussi... C'est d'accord.cédé je.
- Super!s'exclame Eliana. On la traitera comme une princesse, tu verras. Moi la première ! J'ai souvent travaillé avec des enfants plus jeune...

Elle nous expose ses souvenirs et je fais mine d'être intéressée... Alors que je ne l'écoute que d'une oreille, et peu attentive. Elle paraît prendre à cœur le rôle qu'elle pourrait jouer dans cette histoire. Peut être un peu trop ? Je suis contente qu'elle veuille s'investir, et qu'elle soit prête à faire autant d'effort... Mais l'envie de reposer des limites et rappeler qui sont ici les véritables parents ne manque pas. Depuis tout à l'heure, je la trouve plutôt envahissante en fait. Mais je me contiens d'en faire la remarque.

- En parlant de grossesse...commence Eliana, perplexe, recaptant mon attention.

Elle parlait de grossesse ? Comment a-t-elle fait pour en arriver là ? On était parti de quoi déjà ? Je suis perdue mais je n'en montre rien et attends simplement qu'elle poursuive, essayant de rester la plus naturelle possible.

Entre Tú y Yo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant