Chapitre 33

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~ Luna ~

Accolée à la fenêtre du salon, je donne son lait à Maena, tout en observant les passants un peu plus bas. Cela fait plusieurs jours que je ne suis pas sortie. J'avoue que j'ai encore tout simplement la nausée à l'idée de mettre un pied dehors. Je ne suis pas rassurée en sachant que Diego est encore en fuite. Peut être qu'il n'est même plus ici. Après tout, il a eu ce qu'il voulait. Mais je préfère attendre d'être accompagnée. Ou de me sentir complètement à l'aise. J'ai enchaîné les crises de panique dernièrement. Plus ou moins violentes, à la sortie du cauchemar habituel. Je commence même à développer une sorte de phobie du sommeil. Je me refuse à fermer les yeux par peur de revivre cet instant, comme à chaque fois depuis plusieurs soirs...
J'ai besoin de me faire aider. Je fais croire à tout le monde que je vais bien, parce que je ne veux juste embêter personne. J'ai appris que les problèmes de santé de mon grand-père était en train de s'aggraver... Je compte aller le voir bientôt. J'ai peur pour lui... J'espère que tout ira bien. Si je venais à le perdre maintenant, je ne sais pas si mon métabolisme le supportera.
Mais bon, en gros, ce n'est pas vraiment le moment pour que je vienne me plaindre de simples cauchemars ou de craintes qui ne seront sûrement que passagers. Et puis, je peux y survivre.
Matteo à plusieurs fois essayer de me joindre ces derniers jours. J'ai dû recevoir environ huit messages de sa part, plusieurs coup de téléphone et je sais qu'il m'a laissé un message sur ma boîte vocale que je n'ai pas encore pris le temps d'écouter.
J'ai dû mal à me faire à... Tout. Et j'avais besoin de réfléchir à ce qu'il m'avait dit. Ce que nous allions pouvoir devenir. Si il venait à y avoir de nouveau un nous...
Pour l'instant, j'ai juste cette satanée impression qu'il me prend en pitié. Que ce sont juste les remords qui le font agir. Et je sens que ces sentiments mêlé à la colère ne vont pas me quitter de si tôt.
D'autres part, je ne pourrais nier que ses préoccupations pour mon état et celui de Mae ' me touchent. J'aurais juste aimer que ça se produise... Plus tôt. Qu'il ait fait attention à moi beaucoup plus tôt. Ça aurait pu éviter beaucoup de choses. Je ne rejette pas toute la faute sur lui. Mais je ne peux m'empêcher de lui donner une part de responsabilité.
Maena ayant fini, je vais déposer son biberon dans la cuisine puis lui fait faire son rot mécaniquement.
La fatigue me pèse tellement que je commence à avoir du mal à m'occuper de ma fille des fois. Mais en ce moment, celle ci se montre particulièrement calme et sage, à mon grand soulagement.
Une fois fait, je vais m'installer sur son tapis de jeu et la place allongée entre mes jambes, ses pieds vers moi. Je lui donne un de ses jouets favoris, une girafe en caoutchouc, et elle s'éclate aussitôt à la tordre dans tous les sens, un grand sourire aux lèvres au moindre bruit que fait celle-ci.
Par instant, ses yeux rencontrent les miens, pétillants et son sourire s'élargit. Face à cette bouille tout à fait adorable, aux cheveux tout décoiffés, que j'avais pourtant bien pris le temps de brosser à son réveil, je ne peux que rire à mon tour.
Elle est de plus en plus éveillée et jouer avec elle devient un vrai régale et me permet de ne pas trop penser aux choses qui pourrait me tracasser.
Je place ma main sous le pied de Mae' mais celle ci ayant l'habitude de ce jeu s'agite aussitôt et lâche sa girafe pour lâcher un petit cri aigu. Je rigole tout en faisant courir mes doigts sur son corps jusqu'à son nez que je viens doucement pincer pendant qu'elle se tortille dans tous les sens, m'accompagnant d'un rire tout aussi joyeux. Je me penche au dessus d'elle dans le but de venir lui coller un bisou sur sa jolie joue mais je suis interrompue par la sonnette de l'appartement. Ce qui a fait disparaître mon sourire à aussi fait disparaître celui de Maena.

- On va aller voir qui veut nous embêter, hein?plaisanté je en la soulevant, attrapant au passage un jouet pour lui donner.

Celle ci babille tout en bavant sur ce que je venais de lui mettre en main. On dirait un petit monstre.

- Y a des fois où tu es vraiment charmante Mae', sache le petit coeur...finis je par rire de nouveau face à son air dubitatif devant sa balle sensorielle.

Entre Tú y Yo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant