Chapitre 35

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Je me réveille en sueur comme chaque matin. Mes draps sont trempés... J'ai tellement chaud et je suis excessivement fatiguée mais je sais que je n'arriverai pas à retrouver le sommeil. Je sors donc de mon lit. Mon horloge indique sept heures trente. Je retire mes draps pour les emmener à la salle de bain où je les balance dans la machine à laver. Maena ne devrait pas tarder à se lever la connaissant. Elle fait ses nuits mais lorsque la faim la tiraille, on peut être sûr qu'elle sera debout rapidement.
Je vais donc préparer son biberon, et le fait chauffer, la tête encore dans les nuages, n'arrêtant plus de bailler.
Je remarque sur le plan de travail deux assiettes et je reste durant un moment dans une sorte d'incompréhension totale, avant que mes neurones ne se reconnectent pour de bon à la réalité et que je me souvienne de Matteo et de notre repas et discussion d'hier soir. Laissant le biberon de Mae' de côté, je m'attaque à faire la vaisselle tout en y repensant.
Il m'a un peu répété les mêmes choses à vrai dire. Je commence à y croire. Et d'un autre côté, toutes ses belles paroles me font juste peur pour le moment. Nous n'avons pas échanger longtemps, je voyais qu'il était fatigué alors j'ai à un moment décidé de le laisser. Il m'a proposé de rester avec lui. C'était sur un ton humoristique, mais je sais qu'au fond il le souhaitait vraiment. Mais j'ai refusé. En rigolant moi aussi.
Notre situation est assez étrange. On peut rire ensemble, parler normalement, se montrer plutôt proches, puis la seconde d'après, on peut se sentir gêné, énervé et quelque chose ne colle plus. C'est peut être normal... Après tout, et comme il me l'a très bien fait remarquer, on ne pourra pas effacer ce qu'il s'est passé. Il faudra apprendre à vivre avec, s'adapter. Et laisser du temps aux choses. Je n'ai pas encore complètement fini ce que je faisais que les pleures de Maena retentissent soudain. Je me décide à terminer tout de même rapidement de rincer les couverts puis me dirige à grand pas vers sa chambre.

- Ay mi bebé hermosa!baragouiné je en entrant dans celle-ci. Tu es réveillée princesita!

Ses pleurs se calment dès qu'elle entend ma voix. J'en profite pour ouvrir à demi ses volets puis, un grand sourire collé aux lèvres, je vais vers bébé, pour la prendre dans mes bras. Je la soulève dans les aires pour lui enlever l'air boudeur qu'elle a sur le visage et lui embrasse la joue et la sert contre moi. Mais madame ne réagit pas et recommence même à sangloter.

- Tu as faim hein ?minaudé je, en attrapant sa peluche et sa tétine au passage.
- Tu as un timbre de voix assez spécial quand tu lui parles. Très mignons. Mais spéciale.

J'ai sursauté. Matteo, en train d'enfiler le polo qu'il portait la veille, est entré dans la pièce.

- Je t'ai pas entendu arriver... Tu as l'air d'aller mieux.constaté je, rassurée.

Aujourd'hui au moins, il marche, et son visage est un tout petit peu moins enflé. Du moins, son œil droit est à demi-ouvert, là où il ne l'était pas hier.

- Oui je vais mieux... Ça reste juste encore un peu sensible. Alors comment vas ce petit ange ?

Il pose sans aucune pression une main au bas de mon dos, tout en essayant de capter l'attention de Mae'. Je m'écarte aussitôt, prise de friselis, quant à sa fille, elle paraît le bouder, la tête sur mon épaule, n'attendant qu'une chose : son repas. Il paraît soudain mal à l'aise mais je ne laisse pas cet instant durer et repars dans le salon. Il me talonne.

- Elle a l'air de mauvaise humeur.
- Elle l'est toujours quand elle a faim...
- Oh... Ça me fait largement penser à quelqu'un...
- Ouai. Toi, bien sûr.ironisé je en attrapant le biberon puis en rejoignant le canapé.
- Tu déconnes ?proteste-t-il en s'asseyant à mes côtés. Je dois te rappeler qui a été exécrable pendant plus de trente minutes tout ça pour qu'on se fasse des pâtes à la carbonara à minuit et demie ?
- Pour ma défense, ce jour là, j'étais déjà enceinte.

Entre Tú y Yo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant