Chapitre 2

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~ Sept mois plus tard ~

- Je ne sais pas si je suis contente d'être rentrée.avoué je, la boule au ventre. Je suis un peu partagée.

Mon père, qui m'aidait à ranger mes affaires, s'arrête le temps de me lancer un regard réconfortant et empli de compassion.

- C'est normal que tu te sentes nerveuse... Mais tout ira bien Luna. Tu as traversé le plus dure.affirme-t-il solennellement en venant me tendre une pile de vêtements que je range sans délicatesse dans mon armoire. C'était les derniers habits. Au moins, tu es débarrassée de cette corvée et ta chambre est parée. Il ne reste qu'une pièce... Et pas des moindres...

J'acquiesce puis vais m'asseoir lourdement sur mon lit. Mon père me rejoint presque aussitôt et tous deux lâchons un soupire de soulagement au même moment. Nous nous regardons avec complicité avant de rire de notre soudaine coordination.

- Vous m'avez manqué ta mère et toi tu sais ? confesse-t-il, me prenant contre lui et m'embrassant délicatement le haut de la tête. Et je dois t'avouer que ça me fait bizarre de ne plus t'avoir à la villa...

Et ça me fait bizarre de ne plus y être aussi. Et pourtant ça ne fait que trois jours que je l'ai quitté. Je suis encore en pleine installation dans ma nouvelle demeure...
C'est après bien des débats que j'ai réussi à convaincre ma mère et mon père de me laisser vivre seule... Enfin "seule"... Plus totalement.
C'est ainsi que quelques jours après mon passage prolongé au Mexique, j'ai dû remballer mes affaires et dire au revoir à la résidence Benson. Je commençais à avoir besoin de mon endroit à moi. C'était aussi un moyen de tout reprendre à zéro après ces mois de galères intempestives...
Je me laisse aller dans les bras de mon père, heureuse de le retrouver.

- Tu nous as aussi manqué.

Nous restons de longues secondes enlacés, sans bruit. C'est lui qui s'écarte le premier, détaillant consciencieusement chaque trait de mon visage. Il pose sa main sur ma joue, la caressant délicatement.

- Je suis vraiment fière de toi Luna. J'ai bien conscience de la difficulté des événements qu'il te reste à affronter avec Maena mais j'ai la certitude que tu y feras face avec brio.

J'affiche un léger rictus. Mes parents ont été, et sont tellement présents pour moi... Tous les remerciements et cadeaux du monde ne suffiraient absolument pas pour leur montrer ma gratitude. Leur soutien reste ce que j'ai de plus précieux en ce moment...

- J'espère que tu as raison...
- Bien sûr que j'ai raison !rétorque d'emblée celui-ci. Plus sérieusement ma puce : regarde-toi. Tu vas mieux. Tu as réussi à soigner la blessure morale à laquelle tu étais confrontée et tu assumes finalement un rôle que tu te croyais incapable de tenir. Tu as recommencé à sortir, te nourrir, à parler, et tu acceptes de te détendre et de t'amuser à nouveau... Le Mexique, ça t'a réussi ! J'ai vraiment l'impression d'avoir retrouvée un peu de la Luna que je connaissais avant toutes ces épreuves... Et tu ne peux pas t'imaginer à quel point ça me rend heureux. Je sais que tu as encore peur d'affronter le regard des autres... Ou de les affronter tout court. Mais il faudra que tu le fasses. C'est seulement après avoir parlé avec eux que tu pourras te sentir tout à fait bien... C'est ce que ta mère t'a déjà dit, non ?

J'acquiesce silencieusement, jouant avec une de mes bagues.

- Mais leur parler de quoi exactement?demandé je, lassée, relevant les yeux sur mon père. Je leur avais déjà expliqué une partie de ma situation avant de partir. Simon était celui qui en savait le plus. Mais il n'a jamais cru un traître mot de ce que j'ai pu lui dire. Alors qu'est ce qui fera la différence si je leur parle maintenant ?

Entre Tú y Yo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant