Chapitre 30

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Mes parents m'ont raccompagné jusqu'à mon appartement et ont prit du temps à me laisser seule. Mais je leur ai assuré que tout irait bien, d'autant plus que Matteo et Eliana n'allait pas tarder à arriver avec ma jolie princesse, qui était restée avec eux le temps de mon rétablissement...
Ma mère a insisté pour que je reste à la résidence quelques jours, mais têtue comme je suis, j'ai décliné son offre, voulant simplement reprendre normalement mon quotidien et oublier tout ça...
Mais comment oublier alors que je vais constamment vivre dans le lieu où les faits ce sont produits ? Je n'y avais pas pensé jusqu'à ce que je me retrouve pour de bon seule. Alors que je prends un verre d'eau, et en bois une gorgée dans l'idée de ne plus y penser, je ne peux m'empêcher de nous revoir, moi et Diego, au milieu de mon salon. Lui m'embrassant de force, moi luttant pour le repousser, répugnée, les larmes aux yeux. Je sers les dents en écartant le verre de mes lèvres, prise soudain de nausée.

Je le mords. Cours. Il me rattrape violemment.

Des images rapides défilent devant mes yeux. Je traverse mon salon et me dirige lentement vers ma chambre pour m'arrêter à l'entrée de celle ci. Ma respiration est plus lourde. Rien n'a été bougé. Ni rangé. Les draps éparpillés au sol témoigne de l'altercation qui s'est déroulé ici.

Je cris. Un coup. Des attouchements. Je hurle.

La pression de ses mains, de sa bouche sur mon corps. J'ai eu beau être inconsciente durant un moment, il m'arrivait d'être prise de quelques moments de lucidité que j'aurais mieux aimé ne pas avoir. Je l'ai senti. Se mouvoir en moi. Sans la moindre once de douceur ou de pitié. J'étais un objet entre ses mains. J'avais mal. Mais je ne pouvais absolument rien faire. Mon corps refusait de m'obeir et retombait bien trop vite dans les vapes pour que je ne puisse agir... Et aurais je vraiment pu agir contre lui ? La réponse est non, pas seule. J'aurais été juste destiné à subir l'instant. Consciente ou non, ça n'aurait rien changé. J'avais été prise au piège. Un piège auquel je m'attendais. Je ne sais pas s'il aurait pu être évité... Et de toute façon il est trop tard pour y penser.
On toque à la porte. Je tressaute et lâche mon verre d'eau qui vient s'écraser au sol dans un bruit sourd.

- Luna ?entendis je crier derrière la porte. Tout va bien ?

C'est Matteo. Son timbre de voix est inquiet. J'arrive à reprendre mes esprits et pousse un léger grognement à la vue des débris de verre et de l'eau s'étant répandu dans le couloir et à l'entrée de ma chambre. Je me rends aussi compte seulement maintenant que mes joues sont pleines de larmes. Je les essuie rapidement en me dirigeant vers l'entrée.

- Oui, j'arrive.réponds-je brièvement après avoir éclairci le ton de ma voix, bien que celle-ci reste peu maîtrisée.

J'ouvre la porte sur le couple et aussitôt un sourire vient illuminer mon visage en voyant ma jolie princesse dans les bras de son père. Celle ci m'aperçoit enfin et paraît comprendre que oui, il s'agit bien de sa maman, puisque je devine derrière sa tétine qu'elle me rend mon sourire. Matteo me la tends délicatement.

- Tu lui as manqué je crois.me renseigne Eliana. On a eu beau faire ce qu'on voulait, elle n'a pas arrêté de pleurer hier soir... Je suppose que c'était la nuit de trop loin de toi.
- Merci de l'avoir gardé dans tous les cas...les gratifié je eux aussi d'un petit rictus tout en leur priant d'entrer.

Matteo, l'air tendu, referme la porte derrière lui pendant que je couvre ma fille de bisous tout en me dirigeant lentement vers le canapé. Mae' s'est blottie contre moi, la tête positionnée au creux de mon cou, ses deux petites mains aggripant de part et d'autres de son corps mon t-shirt, comme si elle avait peur qu'on la sépare à nouveau de moi. Elle m'avait tellement manqué et la tenir ainsi m'apporte un réconfort inestimable. Ses yeux sont quasiment clos. Elle a l'air épuisée... Ce qui n'est pas étonnant d'après ce qu'a pu me raconter Eliana. Je suis tellement heureuse que par chance, Maena n'ait pas été là avant hier... Avec Diego dans cet état, allez savoir ce qui aurait pu se produire. J'allais m'asseoir quand Matteo s'arrête face au couloir menant à ma chambre.

Entre Tú y Yo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant