Entre Tú y Yo

Chapitre 38

J'ai décidé aujourd'hui de sortir un peu et prendre du temps pour moi, après que Ambre m'ait obligé à le faire en venant chercher Maena directement à mon appartement. Elle m'a simplement dit qu'elle irait la déposer chez mes parents puis m'a demandé de la rejoindre avec les autres au Jam and Roller dans le courant de l'après midi.
Je n'avais aucune motivation. Mais cela faisait bien deux semaines que je n'étais pas sortie.
Et plusieurs messages envoyés par Matteo ont fini par me convaincre.
J'ai donc suivi les conseils de ma cousine. Je me suis douchée, j'ai même pris le temps de me maquiller. J'ai sorti un t-shirt noir et une de mes jupes, chose que je n'avais pas osé faire depuis un bon bout de temps. J'ai tout de même enfilé un collant couleur peau. Il faisait relativement beau mais frisquet. Et bien que je ne craigne pas particulièrement le froid, j'ai préféré prendre les devants.
Des bottines, ma veste, mon sac, mes lunettes de soleil pour cacher mes yeux rougis par la fatigue, et voilà que j'étais partie. Alors que je me dirigeais vers ma voiture, j'ai été interpellée par un homme au physique un peu fort, tenant dans une main un bloc-note, et de l'autre son téléphone. Je me demandais ce qu'il me voulait mais je n'ai pas pris longtemps avant de réaliser qu'il s'agissait sûrement d'un journaliste.
J'ai pressé le pas.
J'ai été soulagé de me retrouver dans ma voiture et j'ai démarré en quatrième vitesse. Sur un coup de tête, je ne suis pas allée directement au Jam and Roller. J'ai fait un un petit détour chez mon coiffeur... Besoin urgent de changer de tête.
Le temps de me diriger jusqu'à chez lui, j'ai vraiment eu l'impression que certaines personnes se retournaient sur mon passage. Ce qui m'a paru étrange. Dernièrement, les gens avaient vraiment oublié mon existence. J'avais soudain l'impression de faire un bon dans le passé.
J'ai reposé mes lunettes sur mes yeux et encore une fois, j'ai accéléré.
Sincèrement, j'ai vite regretté ma décision de côtoyer des lieux publiques. J'ai pourtant l'habitude de venir voir Ale' pour me faire coiffer. Bon, ça faisait un moment qu'on ne s'était pas vu et j'ai eu beau me montrer souriante, et essayer d'engager la conversation, il avait l'air tendu, mal à l'aise, même s'il continuait à placer deux ou trois petites blagues et m'a questionné sur mes projets de carrière, comme il avait l'habitude de le faire. Mais quelque chose dans sa façon d'être me paraissait vraiment étrange. En tout cas, il a fait du bon travail.
J'ai ensuite vite déguerpis, Ambre m'ayant envoyé je ne sais combien de messages, me déclarant qu'ils avaient finalement patiné sans moi mais qu'ils m'attendaient désormais au bar et qu'elle espérait vraiment me voir arriver. Aux alentours de dix sept heures, j'ai débarqué.
Ils étaient tous relativement heureux de me voir, et me l'ont bien fait comprendre. Câlins collectifs ou individuels, à presque en finir étouffer, et des compliments sur ma nouvelle coiffure, autant le, j'ai été un peu gênée. Ils avaient l'air content de voir que je n'avais pas tant l'air que ça de m'être laissé abattre par les événements. Nous étions lundi, et pour je ne sais quelles raisons, l'endroit n'était pas vraiment bondé de monde, ce qui nous a permis de rassembler des tables et s'asseoir pour boire quelque chose. L'absence de Matteo ne m'avait pas vraiment percuter jusqu'à ce que Simon me demande si j'avais des nouvelles. J'ai secoué négativement la tête et nous n'avons pas vraiment eu le temps d'échanger plus, Logan commençant à nous demander ce que nous voulions comme boisson. Jim et Yam m'ont harcelé pour savoir comment allait Maena. Maintenant qu'elles en connaissaient l'existence, celles ci n'arrêtaient plus de me harceler par messages pour savoir quand est ce qu'elles pourraient me rendre visite, ou pour avoir des photos. Tout cela nous a amené à nous organiser une journée fille dans la semaine. Avec Maena évidement. Ambre, qui pourtant semblait ne pas écouter, parlant avec Ramiro et Simon des prochains concours auquels pourrait se présenter l'équipe, s'est directement tournée pour nous dire de l'inclure à cette sortie. Ce que nous acceptons évidemment.
Elles se mettent à parler aussitôt de notre programme, évoquant beaucoup trop de choses à faire en une seule journée. Je reste un peu à l'écart du débat, et acquiesce ou rigole seulement à certains instants.
Je ne me sens pas pas tout à fait à mon aise. Autour de moi, des gens me fixent avec insistance, et dès que je le remarque, détournent rapidement les yeux et murmurent entre eux, les yeux rivés sur leurs écrans de portable. Je regrette soudain que le mien n'ait quasiment plus de batterie. Je me tourne vers les filles.