Chapitre 41

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~Matteo~

Il est cinq heures trente du matin. Et je suis en train de charger les derniers sacs dans la voiture pendant que Luna attache Maena. Je ferme le coffre et elle fait de même avec la portière.

- Tu es prête ? Rien oublié ?m'assuré je en me rendant côté conducteur.

Elle secoue négativement la tête, lâchant un baillement, tout en s'infiltrant dans l'auto.

- Alors c'est parti.déclaré je en démarrant et quittant ma place de parking.

Si nous sommes partis aussi tôt, c'est premièrement, pour éviter tous types d'embouteillages, et deuxièmement, esquiver les journalistes. On a pas eu une seconde de répit depuis que les vidéos du discours de Luna ont été publiées. Alors le mieux était d'essayer de partir d'ici rapidement et discrètement, pour faire croire que nous étions toujours sur Buenos Aires, et ainsi être plus tranquille une fois à Cariló.
J'ai bien cru après les événements au Jam and Roller qu'elle ne voudrait plus quitter la ville. Et à ma grande surprise, tout le contraire s'est produit: nous sommes partis plus tôt que prévu à sa demande, soit trois jours avant ce qui aurait dû être notre véritable heure de départ. J'ai compris un peu après que cela ne pourrait que lui être bénéfique...
Je regarde dans mon rétroviseur. Écho est affalé de tout son long sur la banquette arrière, lui aussi attaché, roupillant à demi. Notre joli chien a été nettoyé la veille pour l'occasion. Il ne semble pas avoir apprécié le réveil de ce matin. Et il n'est pas le seul. Mae' s'est assoupie dans son fauteuil, juste à côté de lui. Mais lorsque je suis arrivé pour la récupérer avec sa mère, tant l'une que l'autre était d'une humeur exécrable. Ça s'est doucement arrangé heureusement.
J'affiche un tendre sourire en me reconcentrant sur la route. Du coin de l'œil, je vois que Luna sursaute, comme si elle s'empêchait de sombrer dans le sommeil.

- Tu peux dormir tu sais ?lui proposé je gentiment. Il y a un plaid sous ton siège normalement...

Elle se tortille et se met à regarder par la vitre.

- Je préfère pas...soupire-t-elle.
- Tu me fais pas confiance ?essayé je de plaisanter.

J'arrive à lui faire esquisser un petit sourire.

- Pas trop, c'est vrai.
- Je vois !rigolé je. Mais ne t'en fais vraiment pas, ton Chico Fresa saura tous vous mener à bon port et en un seul morceau !

Je sais très bien qu'il y a autre chose. Je crois savoir quoi. Mais elle n'a pas l'air de vouloir en parler donc je préfère ne pas lui forcer la main. Je trouve qu'en quelques jours, Luna s'est renfermée un peu plus encore. Et ça me tracasse. Juste après l'avoir rattrapé et calmé en pleine rue, je l'ai ramené chez elle. J'ai essayé de la faire parler, je me suis excusé pas mal de fois pour absolument tout ce qui s'était produit et sans qu'elle ne m'ait rien reproché pourtant. Elle n'a pas sorti un mot, à part quand je lui ai dit qu'on pourrait repousser le voyage. Elle est comme sortie de sa torpeur et m'a supplié de ne pas faire ça. Ça ne m'a pas dérangé, bien au contraire. Et la maison là bas est vide dans tous les cas...

- Je comprend tu sais...commencé je soudain, sans la regarder, m'engageant sur l'autoroute. Chaque mot que tu as prononcé était vrai ce jour là. Durs mais vrai.

Le silence me répond d'abord. Écho couine un peu.

- Je suis désolée.se décide-t-elle enfin.

Je finis de m'insérer. Plus qu'à filer en ligne droit pendant trois bonnes heures...

- Jamais je n'aurai dû ...
- Non, la coupé en lâchant mon volant d'une main pour venir attraper la sienne alors posée sur sa cuisse. Tu en avais besoin. Et moi aussi. Dis moi au moins que ça t'a fait du bien ?
- T'imagines pas à quel point, pouffe-t-elle, serrant ma main un peu plus fortement.
- Alors c'est tout ce qui compte, sourié je sincèrement en amenant sa main jusqu'à mes lèvres pour embrasser le dos de celle-ci, sans quitter la route des yeux. Maintenant, tu vas pouvoir te détendre un peu...
- On a un bébé de quatre mois à s'occuper. Le mot "détente" n'existe plus dans mon vocabulaire...souligne-t-elle en jetant un petit coup d'œil à l'arrière. Sans parler de Écho.
- C'est pour ça que Tata Lucía sera là.
- Quoi ? Je croyais qu'on serait que tous les trois ? Enfin quatre...
- Oui, ne t'en fais pas.la rassuré je, touché que cela paraisse tant lui tenir à cœur que l'on soit vraiment seuls. Elle viendra juste pour le ménage, elle vit pas loin et s'est toujours occupé de la maison. Et si tu en ressens le besoin, elle pourra prendre Maena. Je lui porte beaucoup d'affection...

Entre Tú y Yo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant