_ bonjour miss Brown
_ ou... où suis-je?
Cette réplique de Tarini amusa le comte Hugo et celui-ci ne s'en cachait pas.
_ visiblement dans votre vallée de paix, dit-il toujours amusé.
_ comte Hugo? S'écria Tarini, visiblement elle était encore dans son rêve.
Elle était donc bien éveillée, la présence qui lui avait fait l'effet d'un rêve était parfaitement réelle.
_ oui c'est moi... répondit il avec le sourire aux lèvres, ce qui ne manqua pas d'irriter la jeune femme.
Le Comte Hugo se moquait d'elle ouvertement et cela ne lui plaisait pas. Les sourcils foncés, les bras croisés sur sa poitrine et les levres pincées ,le comte se rendit compte qu'il l'avait blessé mais cela ne le fit pas moins rire car, bien que Tarini voulait e l'air furieuse, son corps frêleToutefois laissait voir une image douce. Toutefois, il reprit son sérieux.
_ que me voulez-vous? Pourquoi êtes vous ici? Et comment avez- vous su où me trouver? S'empressa de demander la jeune femme.
_ Mathias m'a indiqué la direction que vous aviez prise. Ne lui en voulez pas, il avait l'air si heureux quand je lui ai dis que nous étions amis.
_ je suis descendu à votre hôtel et on m'a relevé que vous passez vos journées dans les montagnes, j'ai été contrarié, je l'avoue, est-ce bien raisonnable Tarini?
_ en quoi ce que je fais peut-il vous contrarier,Comte Hugo? Rétorqua-t-elle.
Soudant son regard à celui du comte, un flux d'émotion la transperca. Son coeur battait déraisonnablement. "Oublie le Comte Hugo! S'était elle souvent répété pour le calmer. Tu ne le reverras sans doute jamais! " et voilà qu' elle se tenait devant lui.
Pour ne pas paraître impolie, elle reprit d'une voix étouffée.
_ je vous suis reconnaissante de m'avoir aussi efficacement prise en charge quand j'en avais besoin, mais je dois vous rappeler que vous avez cessé d'être responsable de moi lorsque vous m'avez déposé à mon hôtel. Si c'est votre conscience qui vous a poussé à vous m'être à ma recherche, celà n'était pas nécessaire, je vous l'assure je vais bien.
Il haussa les épaules, et elle crut un instant qu'elle l'avait troublé. Mais c'était impossible.
_ si je suis ici c'est pour des raisons purement égoïstes je le craint et vous seule pouvez m'aider Tarini.
La voix du comte laissait transparaître une excuse, une suplication. Ce qui troubla la jeune femme.
_ allons nous asseoir, ordonna-t-il après avoir pris sa main, au contact de celle-ci Tarini frissonna. Je veux prendre mon temps pour trouver les mots qui vous expliqueront la situation.
Assise sur le roché, elle attendit docilement, silencieuse, les mains croisées sur les genoux. Elle se demandait ce qui motivant la lutte intérieur qui transparaissait sur le visage sombre du comte.
_ rien j'en ai peur ne pourrait amortir le choc, décida-t-il finalement de commencer. Je n'ai donc pas le choix. J'ai commis une... imprudence, en ce qui concernait un papier assez... compromettant.
Il tourna brusquement la tête et rencontra le regard de deux yeux sereins, un peu hésitant. Il fronça les sourcils, mais elle ne s'attendait pas à entendre les paroles brutales qui suivirent.
_ tout à fait par hasard...je ne sais comment, la note d'hôtel à Zurich est tombée entre les mains de ma mère. Soupçonneuse comme elle est, toujours prête à déduire le pire, elle m'a immédiatement accusé d'avoir une liaison et de cacher la vraie identité de mon amante en utilisant le nom de "Miss Brown", il souffla puis reprit la tête baissée. Pour elle il s'agit d'Elena, ma fiancée.
_ je ne vois pas en quoi je peux vous aider... avait commencé timidement Tarini face à cet homme tourmenté.
_ c'est là que vous vous trompez, Tarini. Dit-il lasse en se relevant. L'agitation de ma mère est telle que le médecin dit que si elle n'est pas rassurée elle risque de refaire une crise. Explica le comte dos tourné à la jeune femme.
_ et c'est là que vous intervenez... dit-il lentement en faisant face à la jeune femme.
Son visage se colora, Tarini reconnut là un signe de colère, qui se justifia par la suite car il laissa éclater sa colère.
_ j'ai tenté de lui expliquer la situation, pas à pas, détails par détails, mais mère s'obstine. Pour elle Tarini Brown est le produit de mon imagination, un alibi destiné à protéger la réputation de ma fiancée. Vous comprenez donc, poursuivit-il, en se penchant en avant dans son désir de convaincre la jeune fille.
_ pourquoi il est indispensable que vous vous voyez, vous et ma mère. Un seul regard suffira à la persuader de son erreur. Elle verra combien il est ridicule...
Tarini baissa les yeux tout en jouant avec ses doigts pour cacher sa peine et ravaler les larmes qui lui montrèrent aux yeux. Le Comte Hugo venait une fois de plus lui rappeler à quel point est était insignifiante.
Devant l'expression peinée de Tarini, il s'interrompit, la fureur lui avait fait perdre le contrôle de sa langue et ses mots avait réduit à néant la fierté et l'amour-propre déjà bien bas de Tarini.
_ pardonnez-moi... je ne voulais pas vous donner l'impression...
Il voulu se rattraper mais préféra se réfugier dans le silence. Elle rassembla se qui restait de sa dignité.
_ mais non, bien sûr. Vous êtes bouleversé , c'est tout à fait naturel.
_ alors voulez vous bien m'aider? Demanda-t-il la dévisageant d'un air suppliant.
_ je ne peux moins faire, répondit Tarini avec simplicité. C'est bien peu par rapport à ce que vous avez fait pour moi.
_ merci Tarini, soupira-t-il de soulagement. J'étais certain de compter sur votre aide. Mon plan ne réussira peut-être pas,poursuivit-il en haussa les épaules. Quand ma mère s'est fait une idée elle s'y accroche.
Il essaya un compliment un peu tardif.
_ néanmoins, vos yeux candides, votre visage pur devrait suffir, je l'espère à la convaincre. Voulez-vous dîner avec nous ce soir?
_ si vous le désirez, accepta-y-elle avec une apparence de sérénité, tout en contrôlant sa voix brisée. Heureusement il ne s'en rendait pas compte. Elle l'espérait.
_ et je vous en prie ne foncez pas les sourcils ainsi, ajouta la jeune anglaise d'une petite voix douce avec un fin sourire.
_ a mon avis, les deux femmes qui compte pour vous ne sont pas incompatibles, mais simplement jalouses l'une de l'autre. Une femme souffre quand elle découvre qu'elle doit partager l amour d'un homme auquel elle tient. Mais tôt ou tard, votre mère devra accepter ce fait. Et votre fiancée, si elle est sage, cessera de courir le risque de tuer l'amour et consacrer au contraire toute son énergie à le garder en vie.
Elle n'avait pas pris conscience de ce qu'elle disait. Mais après un moment de silence, elle fut surprise de voir se dessiner sur le visage du comte un sourire. Celui-ci les yeux fixés sur le petit visage troublé, murmura comme pour lui-même :
_ comme il est étrange et agréable à la fois d'entendre une femme défendre ma cause.l'expérience m'a appris de ne jamais attendre de la compassion de la part d'une femme. Vous avez une âme très sérieuse Tarini, pourtant vous avez le pouvoir de me faire voir le monde avec des yeux neufs.
Paralysé de frayeur, elle le vit se pencher vers elle
_ "heureux les humbles, car ils recevront la terre en héritage " murmura-t-il en lui relevant doucement le menton du bout d'un doigt, se qui ne manqua pas de faire hoqueter Tarini. Si cette prophétie venait à se réaliser, je parierais mon cher coeur que vous en feriez partie.
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A Countess for The Count.
RandomSortant d'une dépression qui a bien failli la tuer, sous les recommandations de son médecin, Tarini décide de faire ce voyage qui a pour but de l'aider à se rétablir. Mais dès le début de cette aventure, elle se retrouve dans une situation qu'elle n...