A Countess for The Count.

10.

Vêtue d'un simple jean, d'une chemise à carreaux blancs et noirs, Tarini était déjà prête bien avant l'heure que le comte Hugo avait fixé pour la récupérer. Elle se trouvait devant l'avant-cour à faire les cent pas repassant sa visite au château des nuages.
Tarini soupçonnait la comtesse de l'avoir utilisé pour empêcher son fils de se rendre en Autriche ou sa fiancée l'attendait sûrement avec impatience et elle se doutait bien que le comte pensait pareil qu'elle et peut-être l'en voulait.

Une fois de plus elle ne savait comment se comporter face à cet homme qui a l'art de lui faire perdre tous ses moyens.

Les minutes passèrent et la jeune femme aperçu enfin la voiture du Comte. Après qu'elle se soir immobilisée, Tarini vit aussitôt la grande silhouette du Comte Hugo se dégager de la voiture pour venir à sa rencontre.

De son côté après être sorti de son véhicule, Hugo qui tout le trajet était d'une humeur noire se laissa amuser par le comportement de la petite anglaise qui sans même avoir parler laissait transparaître sa nervosité.

_ eh bien Miss Brown... vous êtes bien à l'heure, commença-t-il sur un ton moqueur. Vous ressemblez à une écolière qui à la rentrée attend son bus pour ne pas être en retard... continua Hugo amusé après avoir détaillé Tarini

_ est-ce moi qui vous mets dans cet état? acheva-t-il avec un soupçon d'amusement dans le regard.

La jeune fille s'efforça de sourire. Elle ne voulait pas rester sur l'idée que sa fiancée ne recevrait jamais de compliment aussi équivoques.

Elle était assise près de lui et ils roulaient déjà quand elle osa demander

_ comment va votre mère aujourd'hui?  Bien j'espère?

Aussitôt le visage du Comte s'assombrit.

_ non malheureusement,  Elle a passé une nuit très agitée et j'ai du faire appel une fois de plus à son médecin qui lui a prescrit un sédatif qui va lui assurer le sommeil pour le reste de la journée. Elle ne pourra donc pas déjeuner avec nous. J'espère que vous ne l'en voulez pas ?

_ mais non naturellement! Affirma-t-elle vivement. Dans ce cas...

Commença Tarini avant de se couper.

_ voilà que vous recommencez miss Brown, critique le comte avec ironie.

Tarini avait une idée mais comme à son habitude elle avait peur de la réaction de son voisin et ne voulait en aucun cas s attirer les foudres de ce dernier car une fois son idée dévoilée, elle savait que son attitude allait changer.

_ c'est que... je me disais... que... vous...

_ pouvez-vous parler? Et si possible aligner des mots pour former une phrase, dit-il agacé, car je commence à m'impatienter.

_ je me disais juste que comme votre mère dormira toute la journée vous pourriez vous rendre...

_ en Autriche... termina Hugo.

Après l'annonce de son idée la jeune anglaise était resté droite attendant la réaction imminente du Comte. Mais rien,il s'était réfugié dans un silence presque inquiétant.

Elle lui lança des regards obliques dans le but de voir à quel moment il allait explosé mais constata que l'expression du Comte était froide comme toujours mais pensif.

Et c'était le cas, il pesait le pour et le contre de cette éventualité. Il pouvez se rendre en Autriche voir sa bien-aimée et sans que sa mère n'en fasse une crise. Mais était-ce une bonne idée?  Si sa mère prenait connaissance de ce voyage, elle en perdrait la vie. Voulait-il la mort de sa propre mère?

Voyant le visage du Comte Hugo se remplir d'inquiétude de sa faute la jeune femme le rassurer, mais comment?

_ l'Autriche est à combien d'heure d'ici?

_ deux heures, fut sa seule réponse ce qui n'encourageait pas Tarini à continuer, mais elle ne se démonta pas.

_ alors vous avez largement le temps d'y aller et de revenir, annonça-t-elle.

_ oui largement, fit-il les sourcils foncés, cela m'est arrivé plusieurs fois

_ alors pourquoi pas aujourd'hui?

Il freina brutalement et Tarini se retrouva projetée en avant puis en arrière. Heureusement elle avait attaché sa ceinture  de sécurité.
Furieux il se pencha vers elle.

_ est-ce la rancune qui vous fait parler miss Brown? Mon attitude je l'avoue n'a pas était très courtoise et vous avez de bonnes raisons de vous plaindre de la manière dont vous avez été traitée hier soir, mais j'étais sur que vous comprendriez mon angoisse. Vous connaissez les circonstances. Alors pourquoi me torturer avec une suggestion impossible?

_ elle n'a rien d'impossible, riposta-t-elle d'une voix tremblante. Bien au contraire, ma proposition est parfaitement réalisable. Vous désirez par dessus tout voir votre fiancée qui est à deux heures de routes d'ici et votre mère cherche à empêcher cette rencontre quitte à user de routes des ressources. Mais vous m'avez dit, lui rappella-t-elle doucement, vous même, elle ne se réveillera dans doute pas avant ce soir.

Un début d'espoir brilla dans les yeux d'Hugo et transperça le coeur de la jeune anglaise. Mais la lueur ne tarda pas à s'éteindre.

_ je n'ose pas prendre de risque, déclara l'homme. Si par hasard elle s'éveillait avant mon retour les conséquences pourrait être désastreuses.

_ si je me trouvais là à votre place,insista Tarini, je pourrais lui dire que vous êtes allé à Vaduz pour affaires. Ma seule présence comme si je vous attendais devrait anéantir tous soupçons... proposa-t-elle après s'être racler la gorge.

Les yeux noirs la dévisagèrent avec une ardeur non dissimulée. Elle pâlit mais ne se détourna pas

_ chère Tarini, honnête Tarini seriez vous prête à mentir pour moi? Souffla-t-il.

Pour toute réponse elle hocha la tête en souriant nerveusement.

_ merci Tarini...