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Ils poursuivirent leur traversée pendant plusieurs heures. Laure s'était efforcée d'être de bonne humeur en jouant de la lyre. Elle esquissait un sourire d'excuse quand elle produisait des fausses notes. Arès la regardait jouer tandis que Maximus abreuvait les destriers ; enfin, au crépuscule, ils arrivèrent à destination.

Leur retour fut salué par les nombreux admirateurs d'Arès. Les patriciens qui avaient une dent contre Laure durent accepter le fait qu'elle était la protégée du général.

- Les gens nous acclament, chuchota Arès au creux de l'oreille de Laure.

Il la sentit frémir contre lui. Elle se tourna un peu pour lui sourire. Arès commençait à trouver ses sourires terriblement forcés.

- C'est toi qu'ils acclament, Arès, rectifia t-elle. Tu es un héros.

Elle était heureuse pour lui, mais convaincue que ces admirateurs lui étaient hostiles.

- Nous sommes presque arrivés, indiqua Maximus à leur droite. Il me tarde de manger !

Laure rit. Encore une fois, Arès devina qu'elle se forçait.

À peine la demeure profila t-elle devant eux qu'elle descendit. Arès l'imita, hébété. Il la serrait dans ses bras depuis tant d'heures qu'il avait l'impression qu'on l'avait amputé d'un membre. Elle était comme une continuité de lui-même, indispensable à son bien-être.

- Laure ! s'exclama Maia, les larmes aux yeux.

La rouquine s'élança vers eux et serra sa belle-sœur dans ses bras.

- Nous étions si inquiets, ajouta t-elle. Mais tu as bonne mine. Tu as bronzé et tes cheveux se sont éclaircis. C'est charmant !

Augustus et Belinda vinrent aussi l'accueillir chaleureusement.

- Nous sommes enfin réunis, se réjouit Augustus. Je suis au comble du bonheur.

- Ne parle pas si vite, mon fils, gloussa Belinda.

Augustus, épaté, vit sa mère et son épouse échanger un regard entendu.

- Maia voulait attendre que nous soyons tous ensemble pour l'annoncer, se justifia Belinda.

- Nous allons avoir un enfant, Augustus, déclara la jeune fille.

Laure et Maximus ouvrirent la bouche en grand. Arès battit des paupières, il ne s'était pas attendu à une si bonne nouvelle.

- Je vais être père, réalisa Augustus. Par tous les Dieux !

Il fit tournoyer sa femme entre ses bras, sans retenir des larmes de joie. Puis il l'embrassa fougueusement.

Maximus et Arès se regardèrent. Ils allaient devenir oncles. Aucun doute que cela les rapprocherait.

- Toutes mes félicitations, dit Laure. Je suis certaine que votre enfant sera à l'image de votre amour.

Ils avaient eu tant de mal à se marier, qu'ils méritaient leur bonheur actuel.

- Merci, Laure.

Ils finirent par retourner à l'intérieur, n'ayant plus qu'en bouche le mot bébé. Leur impatience de le voir naître était palpable.

- J'espère que nous aurons un enfant, nous aussi, dit Laure en prenant Arès à part.

- Un ? corrigea t-il. J'en veux plus ! La maison n'est pas grande pour rien.

Laure éclata de rire et cette fois, c'était sincère. Le cœur d'Arès se réchauffa et il détendit ses épaules.

- Combien, dans ce cas ? renchérit-elle, toujours aussi lumineuse.

- Au moins six.

Elle faillit s'étrangler.

- Autant ? Ignores-tu le nombre de femmes qui meurent chaque jour aux couches ?

Le regard d'Arès se voila. Son ton était devenu beaucoup moins léger.

- Je me fiche de n'avoir qu'un enfant, tant que je ne perds pas toi.

Elle l'embrassa sur la joue, regrettant de l'avoir plongé dans cet état d'esprit tourmenté.

- Voici mon offre : quatre enfants. Deux garçons et deux filles.

Elle vit à ses yeux pétillants qu'il était d'accord. Elle l'embrassa à nouveau.

- Allons dîner, les interrompit Belinda. Il reste encore des mois avant la naissance du rejeton.

Mais Maximus et Augustus se disputaient toujours pour fabriquer le berceau. Quand Maia leur suggéra de confier cette tâche à un menuisier, ils se turent, songeant à Lucius. Cela remontait à si longtemps...

- À table, j'ai dit ! répéta la doyenne.

Ils mangèrent dans une bonne ambiance générale. On parla toujours du bébé, puis du triomphe d'Arès et enfin de la mystérieuse fiancée de Maximus. Les éclats de voix et de rires peuplèrent la demeure des Octavius, ce qui arracha des larmes à Belinda.

- Pourquoi pleures-tu ? s'étonna Augustus, pour qui tout allait bien.

Maia lui offrit un chiffon pour qu'elle essuie ses larmes.

- Je crois que jamais auparavant les habitants de cette demeure n'ont été si heureux, avoua Belinda. Vous portez en vous une nouvelle ère pleine de prospérité. Soyez heureux, mes enfants.

L'esclave interrompit leur repas.

- Toutes mes excuses, maîtres, dit-elle en s'inclinant. Vous avez de la visite.

- Qui oserait venir à une heure pareille ? s'interrogea Augustus.

- Flavius et Hélène Cornix viennent d'arriver. Ils aimeraient s'entretenir avec leur fille.

Salut tout le monde ! J'ai une info à vous transmettre : le prochain chapitre est le dernier 😱
Je sais, c'est un peu brutal, mais je ne veux pas allonger l'histoire inutilement, sans compter qu'elle arrive naturellement à son terme. Je vous embrasse très fort ❤❤❤

Couronne de laurierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant