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À cause de sa fièvre, Laure eut du mal à comprendre ce qu'il se passait. Qui étaient ce docteur et cette femme ? Pourquoi ses parents étaient-ils ici ?

- Vous l'avez rendue malade ! s'exclama Hélène d'un timbre aiguë.

- Comment se fait-il qu'elle soit... Elle devait être sous votre protection !

Arès se leva pour faire taire les Cornix. Il leur désigna la porte.

- Laure est ma femme et je ne tolère aucune de vos accusations. Sortez.

Hélène parut scandalisée mais Flavius décida d'attendre au premier étage. Il entraîna son épouse en bas, et Paulla s'écarta pour les laisser passer. Laure vit que son regard restait obstinément posé sur Arès.

- Je vais vous dire ce dont elle aura besoin, Octavius, déclara Sextus Cassius - le médecin.

Arès le sentit hostile, et pour cause : ce docteur était l'oncle du défunt Marcus.

Paulla prit Arès à part tandis que le médecin auscultait Laure. Cette dernière sut qu'ils se disputaient, à en juger par l'expression rigide d'Arès. Des éclats de voix et des sanglots s'élevèrent. Le mari de Paulla sembla extrêmement irrité.

- Stupide sourde, pesta t-il à l'encontre de Laure. Tomber malade en été, quel exploit...

Laure ravala la vague de haine qui déferlait en elle.

L'oncle de Marcus avait le même air arrogant que lui. Mais c'est son épouse qui piqua la curiosité de Laure. Elle avait observé Arès comme une amoureuse transie et avait dû profiter de sa maladie pour le revoir.

- À cause de toi, reprit le désagréable médecin, cette catin de Paulla va traîner par ici. Tss, les femmes. Plus idiotes on ne fait pas.

Laure attendit qu'il se relève pour lui donner un coup aux genoux.

Ses parents réaparurent pour la rassurer en promettant de revenir au plus tôt.
Quant à Paulla, elle attendait dans le couloir. Des larmes perlaient au coin de ses yeux crayonnés. Elle adressa un faux sourire à Laure avant de quitter les lieux avec son mari. Laure devina son intention de revenir.

Arès ne revint qu'au coucher du soleil, après une rude matinée avec les Cassius et un après-midi au quartier général. La fureur l'avait rendu las. Il s'assit au bord du lit, à l'opposé de Laure qui faisait semblant de dormir. Avait-il vu l'empereur ? Était-il troublé par la visite de Paulla ?

- Pourquoi ne m'as-tu pas dit que Paulla et toi aviez...

Ses mots moururent sur ses lèvres. Elle avait mal à la tête et sa gorge brûlait, malgré les remèdes de Sextus.

Arès posa sur elle un regard impénétrable.

- Tu devrais dormir.

- C'est fou, on n'arrive jamais à mener une conversation digne de ce nom, souligna t-elle.

- Tu n'es pas en état. De toute façon, tu ne m'écoutes jamais.

Laure remarqua que sa voix s'était adoucie, ce qui lui fit étrangement plaisir. Et quand il remonta ses couvertures jusqu'à son menton, elle se retint de ronronner comme un chaton.

- Dis, lança t-elle alors qu'il se changeait dos à elle, on pourrait aller aux jardins ?

- Quand tu seras guérie, peut-être.

- Peut-être ? ronchonna t-elle, déçue.

Arès se retourna brièvement et elle vit pour la première fois le fantôme d'un sourire sur ses lèvres. Son large dos, musclé et bronzé, était zébré de cicatrices blanches qui ne la répugnèrent pas. Elle avait envie de les toucher mais se garda de le faire. Quoiqu'elle aurait pu profiter du fait qu'il n'était pas sur ses gardes, pour une fois.

- Tu te rends compte que tu agis comme une enfant quand tu as de la fièvre ? demanda t-il.

- Même pas vrai.

Ses paupières s'alourdirent et elle ne put rien ajouter. Elle sentit qu'Arès dormait près d'elle sans la toucher. Avait-il peur de ne pas se contrôler ? Et s'il l'embrassait ? Quelle sensation cela lui procurerait ? Marcus avait bien essayé de lui voler un ou deux baisers, jadis, mais elle était toujours parvenue à l'en dissuader.

Laure se sentit brûlante et se dit que c'était la fièvre. Elle ne pouvait pas être attirée par Arès. Comment savoir s'il était fiable ? C'était un être sanguinaire, exilé et cruel.

Mais il veillait sur elle, comme il protégeait sa famille. Elle était une Octavius, maintenant.

Laure rouvrit les yeux pour vérifier s'il était toujours là. Il n'avait pas bougé de la nuit. Elle ne sut quoi en penser.

Je vais maintenant faire place au casting ! Je poste dès ce soir les personnages tels que je les imagine (un peu près, car c'est dur de trouver exactement ce qu'on cherche 😆) Sur ce ❤❤❤

Couronne de laurierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant