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- Augustus ? murmura Maia.

Laure comprit à son regard qu'elle était heureuse de revoir le jeune Octavius. Ses yeux débordaient d'amour. Puis la rouquine se souvint de la présence de Lucius et de son frère, alors elle se racla la gorge :

- Vous n'êtes pas censés connaître cet endroit. Il faudrait...

- Je t'emmène, déclara Augustus sans même l'écouter.

Maia écarquilla les yeux.

- Je suis fiancée à Lucius, désormais. C'est ce que nous avions convenu avant qu'il nous donne du travail ici.

- Je. M'en. Moque, articula Augustus au comble de la colère. Nous rentrons à la maison.

Il prit la main de Maia mais Lucius s'empressa de les séparer.

- Une promesse est une promesse, grinça t-il. Tu dois respecter ton engagement envers moi, Maia.

Augustus frappa Lucius en pleine mâchoire et un sinistre craquement retentit. Le menuisier se retrouva les quatre fers en l'air, plus choqué que blessé.

- Dépêchez-vous de sortir ! lança Laure. Maximus et moi vous rejoindrons plus tard.

Maia secoua la tête.

- J'ai donné ma main à Lucius...

- Maia, tempêta Augustus, dépêche-toi de me suivre sinon je le tue.

La jeune fille blêmit.

- Tu ne ferais pas ça ?

- Par tous les Dieux, cette fille va me rendre fou ! s'exclama Augustus.

Il attrapa Maia par la taille et la porta sur son épaule. Les jambes de Maia frappaient en vain le torse d'Augustus, qui avançait sans hésiter.

- Maximus ! s'écria Lucius, rouge jusqu'aux ongles. Tu as laissé ta soeur partir avec lui !

- Elle l'aime, répondit-il, dépassé. Je ne peux plus lutter contre ça.

- Vous feriez mieux de l'oublier, car Augustus ne la lâchera jamais, ajouta Laure. D'ailleurs, oubliez tout ce que vous avez vu aujourd'hui. Maximus, rentrons chez nous.

Maximus salua Lucius avant d'ouvrir la porte à Laure, qui rit de ses vieilles habitudes.

- Vous ne vous en sortirez pas comme ça ! les menaça Lucius. Vous paierez très cher cette humiliation !

Laure le fusilla du regard - elle était sur le point de sortir. L'expression du menuisier était venimeuse. Laure était soulagée d'avoir sauvé Maia de cet homme, qui l'aurait probablement rendue malheureuse.

- Taisez-vous et finissez donc votre table, railla t-elle. On ne menace pas les Octavius de la sorte.

Laure ne pouvait pas imaginer la suite des événements. Elle sortit sans penser aux conséquences de leurs actes, sans penser une seule seconde que Lucius était capable de leur causer du tort.

- Je suis une femme de parole, Augustus ! Comment puis-je abandonner mon fiancé pour épouser mon ancien maître ? Tu sais bien que ce n'est pas correct !

Maia et Augustus se disputaient dans le salon depuis près d'une heure. Le jeune homme avait demandé à leur nouvelle esclave d'emmener sa mère faire un tour pour lui laisser du temps pour arranger la situation. Laure et Maximus décidèrent de ne pas intervenir.

- Est-ce que tu l'aimes ton Lucius ? répliqua Augustus. Regarde-moi droit dans les yeux et ose me dire que tu l'aimes.

- Ce n'est pas le sujet.

- Bien sûr que si. C'est même le cœur du problème, Maia.

Augustus prit les mains de la rouquine et embrassa son front. Ce baiser chaste sembla apaiser la jeune fille.

- Tu m'aimes et je t'aime, poursuit-il. Tu n'es plus mon esclave et je suis en droit de d'épouser. Alors je vais te le demander devant ton frère et Laure pour qu'ils soient nos témoins : veux-tu devenir ma femme ?

Maia lança un regard interrogateur à son frère, qui hocha positivement la tête.

- Augustus, bafouilla t-elle, c'est que... enfin, ta mère... et Arès... et les patriciens vont jaser....

- Ne complique pas les choses, l'interrompit-il avec un sourire. Je te demande seulement ce que tu veux. Nous réglerons nos problèmes plus tard et ensemble, si tu veux de moi.

Quelques larmes coulèrent sur les joues de Maia. Augustus s'empressa de les essuyer.

- Pourquoi pleures-tu ? 

- Ce sont des larmes de joie, dit-elle en souriant à son tour.

- C'est pas qu'on s'ennuie, intervint Maximus, mais il est temps pour toi de répondre à sa demande, Maia.

- C'est pourtant évident, gloussa Laure.

- Oui, je veux t'épouser Augustus.

Ce dernier hissa sa promise en l'air et la fit tournoyer dans ses bras. Maximus chassa une larme traitresse, ému, mais l'esprit de Laure vagabondait au loin. Elle pensait à Arès.

Elle enviait tellement ces jeunes fiancés, qui pouvaient enfin être réunis. Ils n'avaient plus à angoisser.

Où es-tu, Arès ?

Comment vas-tu ?

Penses-tu à moi ?

Quand rentres-tu ?

Laure vint enlacer Augustus et Maia pour les féliciter et, surtout, ne plus se tourmenter au sujet d'Arès. À l'avenir, elle les encouragerait quoiqu'il arrive, car nombreuses étaient les épreuves qui les attendaient. Elle les protégerait comme le ferait Arès.

Je t'attends. Reviens-moi vite, Arès.

Bouffée d'inspiration aujourd'hui, j'ai déjà commencé à écrire la suite ❤❤❤

Couronne de laurierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant