- Si je lui avais dit, tu serais pas là pour me poser la question.
- Pourquoi il est comme ça avec toi ? Qu'est-ce qui s'est passé ce soir-là ? Demanda-t-il doucement.
- De quoi tu parles ?
- Arrête de faire genre, tu sais très bien de quoi je parle.
Elle resta silencieuse durant une longue minute.
- Tu te rappelles de Léo, mon ex ?
- Ouais.
- Ce soir-là il m'a frappé si fort que je priais pour mourir.
Il s'arrêta net. On y était. Il ne savait même pas, en fait, s'il voulait savoir tout ça. Ses poings se serrèrent.
- J'avais fait un câlin à Deen quand il était parti, il avait pas du tout apprécié. Alors il m'a frappé. Il me frappait relativement souvent à cette époque. Et pour moi, c'était normal. Je le cherchais. Mais ce soir-là, c'était horrible. Il m'a assommé sur la table basse. Il m'a éclaté, si je puis dire. Mais Deen avait oublié ses clés. Alors il était repassé chez moi. Ce bâtard était parti, et Deen m'a retrouvé dans un sacré état, dans mon salon.
Les jointures de ses mains étaient devenues blanches. Mais il ne bronchait pas et écoutait.
- Il a vite appelé les pompiers qui m'ont transféré à l'hôpital. Pendant que j'étais emmenée, lui cherchait Léo. Il aurait pu le tuer. Mais il l'a pas fait, heureusement. Mais il s'est fait interpeller puisqu'il l'a éclaté dans la rue. Léo a pas porté plainte contre lui, alors je pense qu'au fond je voulais le remercier, et j'ai pas porté plainte non plus. Je crois que Deen m'en veut encore. Marion avait récupéré le pétard, l'avait rallumé et avait tiré dessus.
- Pourquoi vous nous en avait pas parlé ? Demanda-t-il.
- Parce que je voulais pas vous mêler à ça. Je vois bien le squad que vous auriez monté pour aller le fracasse.
- Pas fracasser, tuer.
- Voilà pourquoi on vous en a pas parlé. Et puis vous me voyiez déjà comme la petite chose chétive, je voulais pas rajouter de la matière.
- C'est pas vr..
- Si. Je le sais. J'accumulais les merdes.
- Alors pourquoi t'en parles aujourd'hui ?
- Parce que je ne suis plus cette chose chétive. Souffla-t-elle.
- J'ai été le premier après Léo ? Demanda-t-il.
- Oui. Souffla-t-elle, un peu gênée.
- J'en suis ravi. Répondit-il.
Elle sourit et un blanc rassurant s'installa.
- Tu sais, Deen est fier de toi.
- Je le sais, sourit-elle.
- Et tu sais, quand je te vois aujourd'hui et après ce que tu viens de me dire, déjà je comprends mieux tout ce qui s'est passé ensuite, pourquoi t'es partie et tout. Mais surtout je te vois encore bien plus forte que ce que j'imaginais.
Elle lui sourit affectueusement, releva ses genoux contre elle tandis que Sneazzy passa son bras autour d'elle.
- Bon, sinon, ça va ?
- Ça va. Répondit-il en baissant les yeux. Marion fronça les sourcils.
- T'as enfin trouvé ton élue ? Demanda-t-elle.
