Marion jeta une dernière fois un coup d'oeil à son appartement et souffla. Tout était parfaitement rangé et nettoyé. Elle attrapa son sac et ses clés puis prit le chemin de la gare où sa mère l'attendait.
Elle stressait à l'idée que sa mère allait venir partager quelques jours de son quotidien. C'était tellement bizarre. D'une car elle venait seule, et de deux parce qu'elle et Marion n'avaient jamais été proches. Sandrine avait proposé de prendre une chambre d'hôtel mais sa fille lui avait répondu que ce n'était pas la peine. Et puis si ça n'allait pas, elle irait chez Deen. De plus, sa mère serait là pour son anniversaire, et au fond, ça lui faisait un peu plaisir que pour une fois elle soit là, à s'occuper d'elle.
Elle arriva à la Gare de Lyon et consulta le tableau d'affichage pour se rendre sur le bon quai. Après quelques minutes, elle aperçu la silhouette de sa mère se détacher de la foule de passagers. Une femme d'âge mûr, toute fine portant un sac Louis Vuitton a bout de bras tout en étant perché sur une paire de talons. Ok, il fallait commander un Uber sinon le sac n'arriverait jamais jusque chez Marion si elles prenaient le métro. Sandrine lui lança un franc sourire et s'approcha doucement de sa fille pour lui faire la bise.
- Bonjour Marion. Dit Sandrine, plutôt enjouée.
- Salut Maman. Répondit Marion. T'as fait bon voyage ?
- Oui, j'ai lu parce que quatres heures c'est un peu long...
- Je me doute. On y va ?
- Oui je te suis !
- Tu veux que je t'aide avec ton sac ?
- Non c'est bon, merci ma chérie.
Marion fut surprise par la douceur de sa mère. Elles se dirigèrent vers la sortie tandis que Marion commandait un Uber pour rentrer. Pendant qu'elles patientaient en échangeant des banalités, le téléphone de Marion vibra.
De : Bibi.
Appelle stp.
Elle soupira et s'excusa auprès de sa mère avant d'appeler son meilleur ami.
- Deen ?
- Putain tu réponds enfin !
- Tu sais que je suis occupée abruti. Répondit-elle calmement sous le regard... Rieur ? De sa mère. Mais bon dieu, que se passait-il dans sa tête.
- Ah putain ! Ta mère est arrivée !
- Oui.
- Ah désolée de te déranger alors...
- Non mais Mikael t'es pas sérieux là ?! Qu'est-ce qu'il y a ? S'enerva-t-elle alors que le Uber arrivait et que Marion faisait signe à sa mère de monter. Elle salua le chauffeur avec un grand sourire et s'installa aux côtés de sa mère.
- C'est quoi la marque du casque que t'as en ce moment ?
- Tu te fous de ma gueule ?
- Quoi ?
- Tu me fais chier pour connaître la marque de mon casque ?
- Oui ! Répond.
- J'ai un Marshall. Qui est parfait. Que je ne changerais pas. Donc pas la peine de m'acheter un casque pour mon anniversaire. Répondit-elle, blasée.
- Pourquoi tu me crames toujours ?
- Parce que tu n'es clairement pas discret.
- Bon alors tu veux quoi pour ton anniversaire ?!
- Rien, je vous ai déjà dit que je ne voulais rien.
- T'es chiante.
- Oui, bon Mikaël je te laisse. On se voit ce soir. A plus tard.
Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et raccrocha.
- C'était Mikael ? Demanda sa mère.
- Oui... Il voulait savoir ce que je voulais pour mon anniversaire. Répondit-elle.
- Tu le vois souvent ?
- Maman. Dit-elle sur un ton réprobateur.
- Je suis juste curieuse Marion ! Je ne connais rien de ta vie parisienne.
- Tu veux vraiment la connaître ? Répondit Marion.
- Oui, honnêtement. Répondit Sandrine, sincère.
- Oui, je vois Mikael souvent. Et toute la bande de rappeurs qui va avec.
- Et il va bien ?
- C'est super bizarre. Dit Marion en faisant la grimace. Mais oui, il va bien. Il a sorti un album en mars. Je suis très contente pour lui.
- Et vous êtes justes amis ?
- Oui, Maman. Deen est comme mon frère.
- Alors tu n'as pas de copain ?
- Euh... On est arrivées. Répondit-elle en esquivant la question.
La mère et la fille saluèrent le chauffeur et Sandrine suivit Marion dans son immeuble. La blonde avait presque le trac d'imaginer sa mère chez elle. Pourtant, Sandrine complimenta Marion dès qu'elle fut dans l'appartement. Et naturellement, elle entreprit de préparer du thé pour qu'elles puissent discuter.
- Au fait, ce soir on peut manger ensemble si tu veux, mais après je dois aller à un rendez-vous avec les garçons.
- Oui, pas de soucis. Tu veux que je prépare quelque chose ?
- A vrai dire, j'ai plus grand chose dans le frigo.
- On peut se faire livrer ? Proposa Sandrine. Marion écarquilla les yeux.
- Qui êtes vous et qu'avez-vous fait de ma mère ?! S'exclama-t-elle.
- Et pour t'impressionner encore plus, sache que j'ai envie de manger un hamburger. Répondit Sandrine, presque fière.
- Tu sais que c'est gras ? Répondit Marion en rigolant.
- Justement ! J'ai envie de gras !
Sandrine versa le thé infusé dans les tasses que Marion avait sorties et s'installa face à sa fille à la table de la cuisine.
- Bon tu vas finir par me dire ce que tu fais là ? Demanda Marion en ajoutant du lait dans son thé.
- Je... Je vais quitter ton père. Répondit Sandrine en fixant sa tasse.
- Ah. Répondit Marion en touillant son thé.
- C'est tout ce que ça te fait ? Demanda sa mère en fronçant les sourcils.
- Ben écoute, ça fait des années que je ne lui parle plus, je me doutais que t'étais pas heureuse. Alors si tu te sens mieux comme ça, tant mieux. Il n'est jamais trop tard pour prétendre au bonheur.
- Tu ne m'en veux pas ? Demanda-elle inquiète.
- Non. Enfin, je me dis juste que t'aurais du le faire plus tôt.
- Je ne voyais rien avant. Et puis, après ta visite en novembre, j'ai beaucoup réfléchit. Et puis ensuite il y a eu les fêtes de noël. J'ai appris que tu les avais faites chez les Castelle, alors je me suis dit qu'il y avait un réel problème dans tout ça pour que tu ne fasses même pas noël dans ta famille.
- C'est aussi ma famille.
- Je sais. Mais c'est triste que ta famille biologique soit relayée au second plan.
- La faute à qui ?
- A nous, je le sais. Bref. J'avais besoin de prendre l'air, ton père prend pas très bien mon départ. Et puis je voulais voir ce que faisait ma fille dans la capitale.