Marion se réveilla en sursaut, une nouvelle fois.
Elle consulta l'heure sur son téléphone : 7h34. Elle avait dû dormir 3 heures tout au plus cette nuit. Elle était beaucoup trop préoccupée et dès qu'elle fermait les yeux, le visage de Léo lui rendait visite. Elle se leva doucement et sentie que la journée allait être longue. Son corps était tout ankylosé et elle se sentait comme une vieille. Elle prit une douche chaude malgré la lourde chaleur qui était déjà présente dans la ville. Une fois ses muscles détendus, elle se fit couler un café et se dirigea sur son balcon avec sa tasse pour sa fameuse cigarette du matin.
Elle observait l'effervescence de la ville qui s'animait. C'était tellement plaisant de sentir le soleil réchauffer sa peau. Elle prenait le temps de faire une pause, car une montagne de travail l'attendait, et ces derniers temps, elle se plongeait à corps perdu dans les projets pour éviter de penser. Son téléphone sonna dans le salon, alors elle rentra pour voir qui la dérangeait dans la contemplation du ciel bleu. "Maman". Elle fronça les sourcils et décrocha.
· Oui ?
· Marion, c'est maman.
· Qu'est-ce qu'il y a ?
· Je voulais prendre des nouvelles...
· Prendre des nouvelles ? T'es sous substance ?
· Tu es si désagréable....
· Ben attends, c'est quoi l'histoire là ?! Tu m'appelles jamais et là tu m'appelles à 8h pour savoir si ça va, excuse-moi, mais c'est bizarre.
· J'ai beaucoup réfléchi ces derniers temps, et je... Je m'en veux d'avoir laissé notre relation se désagréger.
· Et ?
· Tu crois que je pourrais monter te voir prochainement ?
· Euh...
· Sans ton père, cela s'entend.
· Euh, oui... Si tu veux. Répondit Marion prise de court.
· Je... Je serais en vacances là la deuxième semaine de juillet. On pourrait fêter ton anniversaire ensemble ?
· Ecoute, ce qu'on fait c'est que tu m'envoies un message avec tes dates, et je te tiens au courant. J'ai pas mon agenda sous les yeux là.
· Très bien, faisons ça alors. Je t'embête pas plus longtemps, bonne journée ma chérie.
· Ouais merci, à toi aussi. Répondit Marion.
Elle raccrocha et prit quelques secondes pour comprendre ce qui venait d'arriver. Il devait se passer quelque chose à la maison pour que sa mère fasse un tel pas. Elle en saurait plus à l'arrivée de sa mère.
Elle se ressaisit et partit s'habiller pour aller travailler. Sur le chemin qu'elle avait décidé d'effectuer à pied, elle appela Gabrielle pour lui raconter l'échange qu'elle avait eu avec sa mère. Sa meilleure amie fut tout aussi stupéfaite de cet appel "Elle est grave chelou ! Tu crois qu'elle était dans son état normal ?".
Marion prépara plusieurs projets dans la journée et fut très satisfaite de ce qu'elle avait fait. La période estivale était plus calme pour elle, elle pourrait avancer sur tous ces dossiers afin de se libérer du temps pour se reposer. Vers 16h, elle saisit son téléphone et fut surprise en voyant l'heure. Elle n'avait même pas pris le temps de déjeuner. Elle descendit s'acheter une boisson fraîche et des gâteaux au Starbucks pour remonter et se concentrer sur son travail.
Elle n'avait toujours pas de nouvelles de Mohamed, et malgré tous les efforts qu'elle avait fait pour empêcher son cerveau d'y penser, le jeune marocain était toujours dans sa tête. Au début, elle était en colère, et maintenant elle était déçue. Il l'avait laissé seule.
