2. Aventure malheureuse

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Je regarde le hublot alors que les larmes me montent aux yeux. Je fixe longuement les nuages sombres qui cachent le beau ciel bleu que l'on pouvait apercevoir jusque-là. Mais maintenant tout ce que je vois, c'est des dizaines de flash éclairer ces sombres nuages, des flash qui semblaient se rapprocher de plus en plus de notre appareil. D'un seul coup, je suis prise de panique, je me tourne vers Christophe alors que les larmes restent bloquées. Mon camarade me prend dans ses bras pour me rassurer du mieux qu'il peut, malgré tout la peur m'envahit progressivement. J'entends de plus en plus d'enfants pleurer, sûrement paniqués par les tremblements et secousses que tout le monde peut ressentir à cause de l'orage dehors. Soudain, le pilote transmet un message :

« Bonjour mesdames et messieurs. C'est votre capitaine qui vous parle. Je demanderais à chacun de bien attaché sa ceinture, car nous traversons un orage. Pas de panique nous sommes formés à ce genre de turbulence tout va très bien se passer. En cas de problème appelez une hôtesse, elles viendront vous aider. Je vous tiens informé. »

Le capitaine semblait très calme.. Mais est ce que c'était vraiment le cas ? Où avait-il mentis pour éviter que tout le monde dans l'avion ne cède à la panique et gêne le capitaine dans ses manœuvres ? Je ne sais pas et au fond, je ne préfère pas savoir. J'aimerais juste.. Me rendormir et me réveiller une fois l'orage passé, mais l'angoisse avait prit le dessus, il était impossible pour moi de me rendormir. Je reste simplement blottit dans les bras de Christophe qui essaye de me rassurer comme il peut. Le pauvre.. Je finis par me calmer quelque temps après toujours contre Christophe qui était actuellement mon meilleur ami, allez savoir pourquoi.

L'avion fut de nouveau secoué, mais plus violemment cette fois au point que les masques à oxygène sont descendu devant nous, le pilote prit à nouveau la parole pour mon plus grand désarroi..

« Bonjour tout le monde, ici votre pilote. Nous sommes secoués par l'orage, je vais vous demander de prendre les masques devant vous et de les mettre sur vos visages. Une fois fait vous respirerez dedans avec de grandes inspirations et de grandes expirations. Surtout, gardez tous votre calme, nous sommes presque sur les terres, je vais nous faire atterrir en urgences. Je répète gardez votre calme, et tout ira bien. »

Étrangement, ses paroles sonnent fausses dans ma tête, mais elles me rassurent également. Mon ami prit le masque devant lui et l'enfile en souriant, m'invitant à faire de même. Il semblait si confiant et moi si.. Faible et terrifié. J'avais envie d'avoir le même courage que lui, mais je n'y parvenais pas. Je souffle alors et enfile le masque doucement alors qu'autour de moi, les enfants crient et pleurent un peu plus encore. Les hôtesses, semblent totalement débordées et les passagers paniqués. Christophe essaye toujours de me rassurer, et ça marche un peu, je dois bien l'avouer cependant tout le monde commence à sentir que l'appareil perd progressivement de l'altitude toujours secouée de manière violente par les turbulences orageuses. On sent l'avion être secoué de plus en plus fort malgré sa perte d'altitude, soudain un bruit strident et puissant attire mon attention. Je me retourne rapidement et lorsque je jette un œil par le hublot, je remarque que l'aile de mon côté était en train de fumer ce qui me fit paniquer de nouveau, dans ma tête des centaines de milliers de pensées et de questions se mélangent. Est ce que l'on va mourir ? Est ce que l'avion va s'écraser ? Est ce qu'on va venir nous sauver ? Je n'avais aucunement l'envie de mourir surtout aussi jeune.

Christophe posa sa main sur ma main encore une fois. Tout le monde s'était attaché et tout le monde se regardait dans le blanc des yeux. Qu'étions-nous censées faire à ce moment précis ? Impossible de savoir.. Mon esprit était trop occupé et obsédé par le fait qu'une des issues possible de ce vol soit la mort. J'imaginais déjà la première page des journaux du lendemain, même du soir et des informations de ce soir ! Ils allaient apparaître partout sans doute, y aura t-il des survivants ? Je prends à nouveau une grande inspiration pour me calmer, mais tout dégénère à cet instant. L'appareil est secoué dans tous les sens et tout le monde comprend rapidement que nous sommes en pleins chute libre. Le pilote fait de son mieux, on s'en doute cependant à cet instant le destin de tous les citoyens présent dans cet avion est scellé.

L'avion chute, Christophe me serre la main, tout les deux assis dans le fond de nos sièges attaché, on se tient la main comme si tout allait s'arranger grâce à ce simple contacte, c'est tout ce qu'il nous restait. L'avion chute, je serre la main de Christophe malgré mes mains tremblantes et moites, je me raccroche à lui comme à personne d'autre. L'avion chute, le pilote fait tout ce qu'il peut mais c'est déjà trop tard. L'avion chute et percute le sol. L'avion chute et s'écrase dans un énorme brouhaha incomparable.

L'avion explose, les pièces métalliques sont éparpillées un peu partout, les valises sont en feux. L'herbe dans laquelle l'appareil s'est écrasé brûle également. Mon corps brûle aussi, je sens mon corps brûler de douleur, je sens aussi une pression sur ma main, légère, mais tout de même là. Je sens mon corps s'affaiblir et me lâcher, je sentais le feu ronger mon corps de l'intérieur, la douleur était si forte que je me sentais brûler de l'intérieur. J'étais en vie ? La douleur, la pression de Christophe sur ma main, je suis en vie ! Christophe est en vie aussi ! Mais.. Pour combien de temps ?

Je ferme les yeux, je sens mon cœur battre rapidement dans ma poitrine. L'effet de l'adrénaline sans doute. Je serre la main de Christophe autant que possible, avec le peu d'énergie que mon corps avait encore, il devait être près de 12 h puisque mon ventre se met à crier famine malgré que ça ne soit pas le moment du tout. Christophe tourne doucement la tête vers moi avec un doux sourire, aussi rassurant que lorsque j'ai embarqué avec lui. En tournant la tête vers lui, je vis son magnifique visage radieux, souriant comme jamais, alors je serre sa main pour le rassurer à mon tour. Petit à petit, je sens la pression sur ma main diminuer alors je panique. J'essaye de l'appeler, mais il ne répond plus.. Je retiens mes larmes alors que je remarque les quelques cadavres encore présent autour de moi, au vu du désastre qui s'offre à mes yeux, je comprends rapidement que les seuls possibles survivants se trouvaient sur ces sièges, mais ils semblaient tous mort.

Ashley et sa Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant