Et si j'étais allé à Durmstrang ?〖DRAMIONE〗

Chapitre 1 - DURMSTRANG !

Je me réveillais pour la première fois dans ce lit étranger. La sensation était différente. L'atmosphère alentours était différente. J'étais habitué à mon épais matelas recouvert de mes fins draps de soie verts. J'étais également habitué à voir Flinki, mon elfe de maison débarquer dans ma chambre pour me proposer un petit-déjeuner. Or maintenant, cette époque était révolue.

Cela faisait quelques mois que tout dégénérait à la maison. Père criait souvent sur Mère avant la fin du repas et ils m'ordonnaient d'aller me coucher dans ma chambre pour m'épargner une de leur sempiternelle dispute. Ma chambre se situait à l'autre bout du Manoir, et de ce fait je ne pouvais jamais entendre leur conversation. Mais, un soir, j'avais décidé de rester pour écouter et ainsi comprendre la source de toute cette agitation. Je compris, finalement, que c'était moi, la source du problème. Mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi.

Ce soir-là, Mère faisait les cents pas dans le salon principal en agitant ses bras dans tous les sens :

- Mais, enfin Lucius ! Durmstrang ! DURMSTRANG ! Tu sais où est cette école ? Non ? Moi non plus ! C'est bien ça le problème, dit Mère en riant d'un rire jaune. Je n'enverrai pas mon fils à l'autre bout de l'Europe sous prétexte que tu veuilles qu'il ait une meilleure éducation. Nous sommes tous les deux allés à Poudlard, tout comme nos ancêtres, et nous savons, tous les deux, que c'est un établissement tout à fait respectable, termina t-elle avec un sourire satisfait.

- Narcissa, tu ne saisis pas ! S'écria Père. A Durmstrang, ils enseignent aux enfants toutes sortes de magies noires ce qui les rend plus puissants et plus aguerris ! Maintenant que Dumbledore dirige Poudlard, cette école va de pire en pire. Il y a de gros laisser-aller. Ils accueillent ouvertement des Sangs de Bourbe, des traitres à leur sang et encore j'en passe... Mais le pire, reste qu'ils en soient fiers.

Père m'avait expliqué que les "Sangs de Bourbe" étaient des abominations qui ne devraient pas exister. Qu'ils polluaient notre race sorcière en dilapidant nos pouvoirs, alors que nos lignées pures restaient toujours plus puissantes. Père me répétait sans cesse "Rappelle-toi Drago, tu vaux plus qu'une centaine de Sangs de Bourbe réunis. Tu vaux plus qu'eux". J'avais hâte de voir un Sang de Bourbe en vrai. Au début, je les imaginais difformes puis Père m'expliqua qu'ils nous ressemblaient de l'extérieur et que cela leur permettait de tromper tout le monde en leur faisant croire qu'ils valaient autant que nous. Père répétait que c'étaient des monstres. Mais, je ne comprenais pas comment on pouvait différencier le sang, n'était-il pas rouge pour tout le monde ?

- Peu importe la distance avec Durmstrang, c'est un établissement qui forge le caractère, reprit Père. Notre fils apprendra à ne plus se lamenter, il deviendra un homme. Le froid russe lui forgera le corps et la volonté. Il nous reviendra plus puissant que jamais. Et ainsi, il sera prêt pour le Seigneur des Ténèbres.

J'avais déjà entendu parler du Seigneur des Ténèbres. Père disait qu'il nous sauverait tous en faisant disparaitre toutes les personnes indignes. Il créerait un monde parfait dans lequel nous serions heureux. J'avais hâte de le rencontrer. Malheureusement, il semblait injoignable car trop faible à cause d'un garçon prénommé Harry Potter. Harry Potter lui avait fait du mal, l'empêchant de mettre en place notre fantasme. C'était de sa faute si mon père devait se démener pour faire revenir le Seigneur des Ténèbres.

- Lucius, je ne peux pas laisser Drago partir, répondit doucement Mère. C'est seulement  un enfant.

- Un enfant ? Qui deviendra un homme, je te le promets. Tout ira bien.

- Tu me le promets ?

Père hocha lentement la tête et prit Mère dans ses bras. Elle semblait pleurer.