Et si j'étais allé à Durmstrang ?〖DRAMIONE〗

Chapitre 21 - Courage insoupçonné

Les journées qui précédèrent l'ultime tâche furent plutôt étrange. Durant la journée, je vivais une vie de sorcier parfaitement normale. J'allais en cours, je faisais mes devoirs. Comme au bon vieux temps. Certains jours étaient comblés par la présence d'Hermione avec qui je pouvais rire et parler, tandis que d'autres, où elle semblait m'éviter étaient démunies de couleurs. Au fond, je me doutais bien qu'Hermione regrettait, ou avait honte de prendre du plaisir à mes côtés et durant ces journées froides ce raisonnement devenait plus qu'évident. Mais la vie continuait. Paisiblement.

Exception faite du soir, quand après les cours je rentrais au dortoir et que je me retrouvais finalement seul avec moi-même. Ces moments-là étaient les pires. Mon imagination s'emportait et m'emmenait dans des endroits de ma tête que je n'aurais jamais voulu connaitre. Le soir, mes pensées noires m'envahissaient et j'étais incapable d'agir. Je voyais des avenirs les plus funestes les uns que les autres et le plus longtemps j'y restais, le plus probable ils paraissaient.

Lorsque mes pensées devenaient trop fortes pour un seul homme, je finissais par me coucher sans demander mon reste ne m'égarant pas en fausse courtoisie. Je m'endormais la gorge noué et l'estomac en feu.

Heureusement pour ma santé mentale, le jour de la dernière tâche arriva finalement. Nous étions prêts. Dumbledore avait fait appel à un maximum d'Aurors en lesquels il avait confiance pour assurer notre sécurité et détruire une bonne fois pour toute le Seigneur des Ténèbres. Une fois l'étape terminée, tous les élèves seront rapidement reconduits à la Grande Salle où il serait plus facile de les protéger. Poudlard et ses élèves constitueront le leurre et l'instrument de destruction du Seigneur des Ténèbres.

Potter et Hermione n'avaient apprécié le fait de devoir se cacher au lieu de participer à la bataille mais Dumbledore ne leur avait pas laissé le choix. Personnellement, je ne voulais pas me battre car cela reviendrait à révéler ma couverture et je ne pouvais pas prendre le risque, ni pour moi, ni pour Mère.

Je me trouvais donc dans les gradins aux côtés d'Hermione attendant que les "champions" entrent tour à tour dans le labyrinthe. Potter tirait une tête de six pieds de longs, angoissé et frustré tandis que les autres participants paradaient, insouciants de ce qui allait se passer. Toute la foule acclamait les champions excepté Hermione et moi qui restions silencieux, stressés et prêts à toute éventualité. L'humeur n'était donc pas à la fête ni aux acclamations.

Les quatre élèves finirent par entrer dans le labyrinthe encouragés par les mélodies répétitives et franchement agaçantes de la fanfare. Hermione me prit la main et la serra très fort, mais je ne relevais pas. Elle pouvait broyer ma main, me casser les jambes ou le bras, ce n'est pas pour autant que je lui en voudrait. J'exerçais même une légère pression pour lui montrer que j'étais là pour elle, et que tant que ce serait le cas, je ferai tout pour qu'elle soit sauve.

- Ça va aller Hermione, dis-je en espérant la rassurer.

- Ça n'ira que lorsque Voldemort sera mort, déclara t-elle froidement.

L'attente était insupportable pour tout le monde. Tout à coup, une lumière rouge apparut au dessus du labyrinthe pour signifier qu'un champion abandonnait. Mon parrain fut chargé d'aller récupérer la personne en question. Le labyrinthe se mit à bouger, les arbres semblant emportés par des vents incroyables, puis tout s'arrêta, traçant une allée parfaite le conduisant à Fleur. J'espérais vraiment qu'elle allait bien. Depuis le bal, nous nous étions revus et j'avais trouvé en Fleur une amie insoupçonnée.

Une fois récupérée par le directeur de cette école, il fut dit à tous qu'elle était vivante et en bonne santé et fut ramenée très rapidement au château. Le temps était compté. D'une minute à l'autre, un participant pouvait devenir champion du Tournoi des Trois Sorciers et notre invité surprise (pas si surprise que cela) allait débarquer. Tout le monde était au garde à vous, sur les dents, prêts à intervenir. La tension était si palpable que l'on aurait pu la couper au couteau.