Chapitre 3 - Qui était-elle ?

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Durant les vacances d'été qui suivirent ma Troisième Année, je ne perdis pas l'équilibre que j'avais si durement acquit pendant les années précédentes. Je faisais tous les jours des séries de pompes, d'abdominaux et autres exercices similaires pour rester au maximum de ma forme. Mais en plus de tout cela, je m'entrainais à différentes figures sur mon balai pour préparer la prochaine saison de Quidditch afin d'être d'autant plus efficace. L'été n'était plus une période de repos durant laquelle tout adolescent normalement constitué faisait la fête et se détendait.

Pour moi, ces trois mois complets étaient la parfaite occasion de continuer mes exercices. J'avais cette agréable sentiment de rentabiliser au maximum mon temps. Car, en effet, les vacances me permettaient d'avoir plus de temps pour m'endurcir et me perfectionner. Voilà, à quoi servait mon été, au perfectionnement. Mais au milieu de ce programme, de cette vie parfaitement rangée, de cette agitation permanente, je ne pouvais m'empêcher de me sentir terriblement seul. Et cette solitude grandissait, rendant mon coeur de plus en plus froid chaque jour qui passait.

Le jour de mon anniversaire, rien de dérogea à la règle. Je continuais mes entrainements réguliers et Père était heureux de ne pas avoir un enfant réclamant puérilement des cadeaux. Il me laissa ainsi, tranquille en cette journée. J'avais tout de même conscience du fait que je n'avais que 14 ans et que je ne fêtais pas mon anniversaire. Avais-je une enfance normale ? Je commençais à en douter fortement. J'avais l'impression de passer à côté de quelque chose d'important. Mère tenta de remédier à tout cela. Tout cela qui ressemblait fortement à la déshumanisation de son fils. Mais Père fit front et la stoppa dans son élan, lui jurant que cela ne me faisait rien de ne pas fêter mon anniversaire.

Je m'étais alors retrouvé au milieu. Tous deux voulaient que j'approuve leur opinion respective. Pour la première de fois de ma vie, ils me demandaient mon avis. J'avais simplement hoché la tête, confirmant les dires de Père puis, j'avais récupéré mon balai pour aller faire un tour dans les airs. Un soudain besoin de paix et de silence était nécessaire. J'avais choisi l'option de facilité, n'ayant pas la force de me battre aux côtés de Mère. Et mes vacances continuèrent, comme elles avaient commencé. Elles étaient semblables en tous points aux précédentes, les jours se succédant avec monotonie.

Un jour comme les autres pendant les vacances, enfin à priori, Mère m'envoya faire une course pour elle dans le Londres sorcier car elle ne pouvait y aller à cause d'une après-midi thé chez les GreenGrass. J'étais trop heureux d'avoir une excuse pour ne pas y aller car Astoria et Daphné étaient les filles les plus insupportables qu'il m'ait jamais été donné de rencontrer. Mère voulait que je lui rapporte deux bézoards. Elle aurait pu me demander de lui rapporter n'importe quoi, que je l'aurais fait. Même cambrioler Gringotts.

Elle m'avait également donné de l'argent en plus, pour m'acheter un cadeau pour mon anniversaire, "si jamais quelque chose me plaisait". Cela fait deux anniversaires que je refusais de recevoir des cadeaux, sous prétexte que cela était trop enfantin. Père était fier. Mais, tous les ans, dans le plus grand secret, Mère entrait dans ma chambre avec un cadeau. Je ne savais pas qui était le plus heureux entre moi et elle. Mais cela restait entre nous. En plus, personne à Durmstrang ne fêtait son anniversaire.

Ainsi, je me retrouvais à me balader dans cette rue étrange nommée Chemin de Traverse. Il y avait foule, si bien que je me sentis rapidement à l'étroit, mal à l'aise. Je détestais le monde. Je trouvais finalement la boutique de l'Apothicaire, lui achetais les bézoards et repartis en sens inverse. Je flânais doucement dans la rue qui commençait à se vider car la nuit commençait lentement à tomber. Je détaillais la rue, qui semblait pour le moins inhabituelle, au premier coup d'oeil mais qui finit par me plaire, bien que je ne l'avouerais sous aucun prétexte. Cette rue était vraiment atypique car chaque bâtiment avait une décoration bien à lui, qui lui correspondait et détonnait avec les bâtiments alentours. Chacun revendiquait sa différence.

Et si j'étais allé à Durmstrang ?〖DRAMIONE〗Où les histoires vivent. Découvrez maintenant