Chapitre 2 - Travail, Force, Meilleur

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Ainsi, ce matin était le premier d'une longue série et il n'était pas si désagréable que cela finalement si l'on oubliait bien sûr, ce malaise permanent me rappelant sans cesse que je n'étais plus chez moi. Mais je ne pouvais pas ressentir ces sentiments. En fait, je ne pouvais plus ressentir du tout. La moindre preuve de faiblesse était sévèrement punie à Durmstrang. Il n'y avait pas d'heures de colle ou de punitions de ce type comme dans une école quelconque. 

Non, ici, les gardes réveillaient les élèves au milieu de la nuit, puis, leur faisaient faire quelques tours de l'école en courant avant de les envoyer dans la forêt pour le reste de la nuit. Sans baguette, cela va sans dire. Personne n'est jamais mort de cette expérience mais bon nombre sont revenus traumatisés. Je ne tenais pas spécialement à vivre cela, ainsi, je ne montrais aucune faiblesse, à personne. Personne ne fera pression sur moi. 

Ainsi, du haut de mes 11 ans, je décidais de cloisonner au maximum mes sentiments et mes peurs pour ne rien laisser paraitre. Aucun autre élève ne semblait languir ses parents, ici à Durmstrang. Tous semblaient si froids, et inhumains. Ils avaient l'air incapables de ressentir quoique ce soit, excepté de l'orgueil, de la vanité et un esprit de compétition hors norme. Je me devais donc de devenir comme eux. Je sentais bien que j'étais différent des autres élèves mais j'étais préparé à vivre cette première journée et toutes celles qui allaient suivre. J'y avais réfléchit quasiment toute la nuit.

Tout, à Durmstrang était minuté, préparé, organisé. L'ordre était de rigueur. Il fallait se lever à 7h30 précise, et être au premier cours à 8h00 tapante. A Durmstrang, il n'y avait pas de petit-déjeuner, car cela était considéré comme un repas superflu qui ne servait qu'à nous engraisser et à nous faire perdre un temps précieux.  Tout était fait pour que nous devenions des machines de guerre prêtes à nous battre mais incapables de penser.

Je me décidais à sortir de ce petit lit, pour filer dans la douche. Il n'y avait pas de dortoirs communs à Durmstrang, chaque élève avait sa propre chambre et salle d'eau attenante, ce qui me plaisait bien étant donné que j'étais plutôt indépendant. 

Je m'aperçus encore une fois que j'étais différent des autres, notamment lorsqu'il fallut enfiler l'uniforme. Pour cela, avoir beaucoup de temps le matin n'était pas du luxe. En effet, enfiler l'uniforme s'avéra plus compliqué que ce à quoi je m'attendais. Il fallait réussir à ajuster correctement cet uniforme rouge sang qui collait à la peau et ensuite revêtir, par dessus, une énorme cape noire avec beaucoup de fourrure car il ne faisait pas très chaud en Russie. Je ne me sentais pas à l'aise dans l'uniforme qui me rendait lourd. Je me mis même à regretter nos légères robes de sorciers, de chez moi, en Angleterre.

Une fois prêt, j'étais décidé à arriver à l'heure à mon premier cours, qui était "Introduction aux Forces du Mal" ou FDM. Père répétait que c'était le meilleur cours proposé par cette école et qu'il fallait que j'y brille, que je sois le meilleur. Il chantait les louanges de cette matière qui était primordiale pour mon avenir.

Pour ma part, j'ai détesté les premiers cours. Ils ne consistaient qu'en des duels. Le but étant de blesser le plus possible son adversaire. Il n'y avait que deux règles : ne pas tuer, et ne pas utiliser les sortilèges impardonnables, dont nous avions déjà étudié la théorie, mais la pratique avait seulement lieu en Deuxième Année. Les premiers combats furent une véritable torture. Je n'étais pas très doué et je finissais à peu près deux fois par semaine à l'infirmerie. Tous les autres élèves semblaient avoir été élevés, bercés par les règles du duel et autres sortilèges, qui m'étaient totalement inconnus ! Moi qui croyais que en Première Année, on apprenait des trucs bateaux, comme faire voler une plume !

Au bout de quelques semaines, j'en eus marre de prendre sans cesse des raclées, et d'être un incapable. Tous les autres élèves se moquaient de moi à cause de mon physique différent du leur. Je me mis donc à faire des séries d'exercices physiques la nuit. Six heures de sommeil suffirent à me maintenir efficace pour la journée. 

Et si j'étais allé à Durmstrang ?〖DRAMIONE〗Où les histoires vivent. Découvrez maintenant