Chapitre 8 - Intérêt ?

203 19 0
                                    


Nous quittâmes le stade main dans la main. Il fallait bien que cela arrive. Je ne voulais pas la laisser car je savais que je ne la reverrai plus avant l'été prochain, et je ne pouvais m'y résoudre. Je fis alors trainer les choses, malgré l'avertissement de Père. Nous nous baladions entre les tentes des supporters en discutant, lorsqu'Hermine amorça notre "séparation" :

- Je vais devoir te laisser Drago, je dois rejoindre mes amis. Ils sont sûrement en train de se demander où je suis passée.

Je soufflais bruyamment, et m'apprêtais à répondre lorsque nous fûmes interrompus par nul autre que Mr le Ministre :

- Miss Granger ! Alors, qu'avez-vous pensé du match ? C'était bien votre premier ?

- Oui, Mr, et il était fantastique ! Je reviendrai en voir un dès que je le pourrais.

- Et vous, Mr Malefoy ?

A l'entente de mon nom de famille, Hermione se raidit. Je ne l'avais jamais prononcé en sa présence, et c'était volontaire. Je voulais rester Drago. Or maintenant, j'étais de nouveau Drago Malefoy. Putain, ce vieillard venait de réduire tout mes efforts à zéro ! Bien sûr qu'Hermione avait entendu parler du tristement célèbre nom des Malefoy ! La famille la plus dévouée au Seigneur des Ténèbres. Je risquais un regard vers Hermione afin de déterminer son état d'esprit, et elle me fixait avec un mélange d'incompréhension et de peur. J'étais foutu. Alors, je répondis le plus calmement que je le pouvais au Ministre :

- Décevant. Je croyais les Bulgares plus performants.

Fudge sembla surpris de ma froideur et recula vivement en nous souhaitant, à tous les deux, une bonne fin de soirée. Il partit sans demander son reste.

Je me retrouvais de ce fait, seul avec Hermione. Seul face à mes démons. Seul face à ma plus grande peur depuis le début de l'été. Puis, une fois le Ministre un peu éloigné, Hermione prit la parole et n'y alla pas par quatre chemins, (ce que j'aimais chez elle) :

- C'est vrai Drago ? Demanda t-elle faiblement en cherchant une once d'honnêteté dans mes yeux.

- Ne pose pas une question dont tu connais déjà la réponse, lui répondis-je exactement sur le même ton que j'avais employé vis-à-vis du Ministre.

Et Hermione eut la même réaction. Elle recula. Je n'avais jamais eu besoin d'être froid avec elle. Je n'avais pas à cacher Drago au monde pour être Drago Malefoy. Non, elle, elle ne savait pas que j'étais Drago Malefoy, je n'avais pas eu besoin de jouer un rôle.

Je passais une main dans mes cheveux et repris :

- Ecoute Hermione, je ne t'ai jamais dit qui j'étais car je savais que tu m'aurais haïe immédiatement. Tu ne m'aurais pas conseillé d'acheter ce bouquin ce jour-là si je m'étais présenté en disant " Je m'appelle Malefoy, Drago Malefoy". Tu m'aurais sûrement regardé de bas en haut en te dirigeant vers la sortie. Ai-je tort ?

Je lui posais l'ultimatum. Elle avait le pouvoir de me détruire entre ses mains. Là, maintenant. Elle pouvait faire de moi ce qu'elle voulait. J'appréhendais vraiment sa réaction, car je n'avais jamais tenu aux autres avant elle. J'avais vécu toute ma vie dans la peur, jusqu'à Hermione, pour y replonger de nouveau. Et cette ironie, ne m'enchantait guère. Hermione garda le silence. Ses lèvres restèrent immobiles. Ses yeux fixaient les miens cherchant sûrement une once du Drago qu'elle avait connu. 

On aurait dit qu'elle se remémorait tous les bons moments passés en se demandant comment elle avait pu se faire autant avoir. Nous étions tous les deux, figés, se regardant, au milieu du brouhaha, de la foule. Nous étions l'oeil du cyclone. Le calme dans la tempête, et pourtant je nous sentais bouillir. Bouillir intérieurement. Une larme dévala silencieusement la joue de mon amie. J'avais terriblement envie d'aller l'effacer de son beau visage mais je ne pouvais pas. Hermione ouvrit la bouche. Puis la referma, cherchant sûrement les bons mots. Malheureusement pour moi, elle finit par les trouver :

Et si j'étais allé à Durmstrang ?〖DRAMIONE〗Où les histoires vivent. Découvrez maintenant