PDV Kiara :
Mon carnet entre les mains je réalise quelques ébauches sans sens précis. Quand la porte s'ouvre, découvrant Raphaël. Je m'arrête subitement et dirige mes yeux vers lui, attendant qu'il se prononce.
- Salut, dit-il d'un ton jovial.
- Salut, répondis-je neutre.
Il s'approche de moi en gardant tout de même une certaine distance.
- J'ai une bonne nouvelle.
Je soulève mon sourcil droit.
- Qui est ?
Il prend un inspiration joyeuse, vous savez une sorte de soulagement.
- Je te sors d'ici.
Mon crayon tombe au sol, ainsi que mon carnet.
- Qu...quoi ? sortis-je dans un souffle.
Un sourire vient étirer ses lèvres.
- Tu quittes cet endroit !
Je me lève précipitamment, totalement à côté de la plaque. Il vient vraiment de dire ça ?!
- Tu me fais pas une blague ?
- Mais non ! Aller prends tes affaires, on se casse !
J'ai les larmes aux yeux, mes mains tremblent.
- Oh mon dieu...
Je réussis à rassembler mes affaires assez rapidement, dans mon sac, puis le balance sur mon épaule.
- Prête ?
Je lui offre un petit sourire comme réponse. Alors il m'ouvre la porte. Je demeure immobile devant la porte ouverte, songeant à tout ce qui va se passer...
Putain Kiara ! Arrête de réfléchir et dégage de là !
Alors je franchis le pas. J'atterie dans un couloir, Raphaël prend les devants, je le suis silencieusement. Nous traversons pas mal de couloirs, puis arrivons à l'entrée du bâtiment que je connais tant. Des flashs me reviennent, brouillant mon esprit, comme la première fois où je suis entrée ici, ou alors quand j'ai rencontré David...
- Kiara ?
Je sors de mes pensées et me rends compte que je me suis arrêtée en plein milieu du hall, sous le regards de quelques personnes. Je le rejoins et nous partons vraiment de cet endroit.
Nous grimpons dans la voiture puis entrons en ville. Cela faisait tellement de temps que je n'avais pas vu le ciel. Ça m'a manqué, c'est ce qui m'a le plus manqué d'ailleurs.
Je reconnais le quartier dans lequel nous entrons, c'est mon quartier. Là où tout à commencé... Je respire plus profondément, pour garder une certaine contenance.
- Ça fait du bien de retourner chez soi ?
- Oui...
J'observe les moindres recoins, mais quand mes yeux se posent sur cet endroit. Cet endroit tant redouté, que j'aurais aimé ne plus jamais revoir. C'est comme si tout s'effaçait et que je me retrouvais une nouvelle fois face à lui. Lui promettant que je reviendrais, ce que je n'ai pas fait.
Je ferme les yeux, essayant de penser à autre chose, mais ce souvenir me ronge au plus profond de mon âme.
- Ça va ?
J'ouvre les yeux en secouant la tête.
- Oui, oui tout va bien.
- Bien, parce qu'on arrive.
Après avoir prononcé ces mots, il se gare. Je sors de la voiture le plus rapidement, me retrouvant sur le trottoir. Je marche jusqu'au portillon, l'ouvre cherche mes clés et ouvre la porte de l'immeuble, Raphaël juste derrière moi. Ce-dernier passe la porte avant moi et se met à courir dans les escaliers.
Non mais à quoi il joue ? Il se met à rire.
- Aller dépêche je vais gagner !
- C'est une blague, dis-je en rigolant à mon tour.
Je me mets à le poursuivre dans les escaliers. Je sens mon cœur s'emballer, tout semble plus simple. Je me sens si bien, je n'ai pas à penser à des choses terribles ou encore à surveiller mes arrières. Rien ne viendra, tout ira bien.
Je grimpe les escalier le plus vite possible et le rattrape. Cependant il parvient à ouvrir la porte avant moi. Il s'arrête d'un coup, n'ayant pas eu le temps de freiner avant, je lui rentre dedans. Nous tombons tous les deux au sol, en riant. Puis Raphaël se calme et m'observe. Aïe, c'est gênant... Je me relève et l'aide.
C'est à cet instant que je comprends pourquoi il s'est arrêté subitement. Mon appart est littéralement saccagé. Ils sont venus fouiller mon appart... Mon sang se trouve toujours dans la cuisine. La nausée monte. J'effectue une visite des lieux, tout est détruit. L'angoisse monte, j'ouvre la porte de la chambre de mon frère. Mon souffle se coupe, elle est intacte... Mais quelque chose attire mon attention. Je lève mon visage au dessus du lit et sur le mur est inscrit en majuscule et en rouge : TU NE TIENDRAS PAS LONGTEMPS.
Je suis sous le choque... Raphaël a lu également, je le sais puisqu'il est juste derrière moi, ses mains sur mes épaules. Je sens la nausée me reprendre.
Je cours jusqu'aux toilettes, sous les appels de Raphaël ne comprenant pas cet élan. Je me mets à vider mes entrailles.
- Kiara ! Qu'est-ce qu'il y a ?
Il accoure au toilette et m'y découvre. Il attrape mes cheveux et frotte mon dos doucement.
- Ça va aller.
Une fois le vidage finit, je me redresse. Il me tend une serviette. Je m'essuie puis la jette.
- Merci, murmurai-je.
- Ça va mieux ?
- Mouais...
- Je pense que tu viens également d'évacuer tout ce qu'ils t'avaient injecté.
Je pose mes mains sur mon crâne.
- T'as mal à la tête.
J'acquiesce.
- Bon de toute façon, faut qu'on bouge, c'est trop risquer de rester ici. Aller, viens, dit-il d'un ton rassurant.
J'avance lentement et bifurque dans ma chambre. Je remplis quelques sacs de vêtements, pour les prochains jours, car à mon avis je ne suis pas de retour ici avant un long moment. Mes yeux tombent accidentellement sur une photo de moi et mon frère. Nous sommes tous deux souriant, dans les bras de l'un de l'autre. Cette photo date de ma première journée à la plage. Nous voir ensemble me donne les larmes aux yeux. Je mets la photo dans mon sac et sors.
- Raphaël ?
Pas de réponse.
- Raphaël ? T'es où ?
- Là.
J'avance vers mon salon et le découvre face à une photographie.
- Qui est cette femme ?
Je suis juste à côté de lui.
- C'est ma mère.
- Vous vous ressemblez tellement.
- Tu trouves ?
- Oui, dans l'expression c'est la même personne.
- Si tu le dis.
Il se tourne face à moi, mais je le coupe dans sa pensée :
- On y va.
- Ouais, ouais désolé, on bouge.
Nous sortons de mon appart. Y laissant mes souvenirs joyeux comme sombres.
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Tueuse À Gage
ActionMoi ? Une tueuse à gage ? Mmm... c'est pas faux. Mais un détail change tout de même, je ne fais pas ça par plaisir. Enfin... si un peu quand même. Pourquoi ? Très bonne question. Découvrez les raisons pour lesquelles elle agit, pour lesquelles el...