Tueuse À Gage

L'attente

PDV Kiara :

Cette visite était des plus inutiles. Je les hais ! Je me hais. Pourquoi j'ai laissé mon frère seul. Putain Kiara ! Tu aurais du t'en douté. Mais non tu as préféré l'abandonner ne pas tenir ta promesse. Et le laisser mourir. Je mérite la mort.

J'en ai assez, je ne tiendrais pas une minute de plus dans ce monde. J'ai envie de partir, dans les deux sens du terme. Mais une chose m'interdit de le faire. Tom...

Je me dois de le venger, détruire ces monstres qui lui ont fait tant de mal. Je sais que j'en serais capable, tout ça grâce à l'adrénaline qui m'habite. Grâce à la promesse que j'ai faite.

Je me redresse lentement en faisant attention à mon épaule. Je pose mes pieds sur le carrelage. Et j'essaie de me lever en poussant sur mes bras. Je me retrouve debout mais une douleur fulgurante me prends à la cuisse. J'évite de lâcher un cri et me rassois de suite.

Bon...génial On va rester planté ici... C'est à cet instant qu'une femme entre dans la chambre, un grand sourire aux lèvres qui s'efface de suite.

- Tu ne t'es pas levé j'espère ?

Bonjour, oui je vais bien merci ! La politesse ça n'existe plus ou quoi ?
Je ne réponds rien et lui lance un regard froid.

- Je ne pouvais pas espérer mieux. Rallonge-toi, dit-elle d'une voix douce mais rapide.

J'obéis, elle me pousse les épaules délicatement de façon à ce que je sois bien placée.

- Quand est-ce que je pourrais partir?

- Quand tes blessures iront mieux.

- C'est à dire quand ? répondis-je à bout de nerf.

- Peut être 1 ou 2 semaines.

Je faillis en sauter du lit.

- Quoi ?! Autant que ça ?

Elle acquiesce.

- Mais je ne vais pas survivre !

- Il va pourtant falloir.

Elle paraît si calme face à ma colère incessante. Je décide alors de me détendre un peu.

- Et quand pourrais-je marcher ?

Elle s'affère à mes pansements.

- Ta rééducation peut commencer dans 2 jours, tu guérie assez rapidement, ce qui est étonnant en connaissance de tes blessures.

Elle s'éloigne puis revient avec une seringue. Je regarde la longue et fine aiguille, oh purée ! J'ai toujours détesté c'est truc là ! Pourquoi moi ???

L'aiguille traverse ma chair d'un coup, ce qui me fais tressaillir légèrement.
Elle aspire mon sang, puis quitte ma peau.

- Je suis censée faire quoi rester plantée dans ce lit ?

Elle me fait face et continue de sa voix cristalline :

- Tu es censée te reposer.

Waaa merci ! C'est génial, je vais pas m'ennuyer avec tout ça.

- Mais je vais m'ennuyer !

- Tu n'as pas le choix.

- Je peux pas avoir mon portable.

- John m'a dit qu'il ne te servirai à rien...

Je lève les yeux au ciel.

- Non mais de quoi je me mêle je lui ai rien demandé à celui-la.

Elle part alors dans tout un patacaisse : "excuse-le il veut prendre soin de toi, blablabla..."

Faites-la taire!! Pitié.

- Oh ! Au fait je m'appelle Maryse.

- Chouette ! Moi c'est...

- Kiara je sais, me coupe t-elle en baissant les yeux vers ses affaires. Bon j'ai d'autres rendez-vous pour l'après midi. Je repasserais en fin de soirée.

Je ne lui répond pas et elle quitte la pièce le plus silencieusement possible.

Bon et bien me voilà seule avec ma conscience. Et bien-sûr à quoi je pense ? Enfin, surtout à qui ?

Je crois que jamais je ne réussirai à m'en remettre ou alors ça va être long, très long. Mais je sais qu'une fois que j'aurai réduit en bouillie ce monstre qui a fait ça, je me sentirai déjà mieux. J'ai hâte ! Y'en à qui vont être content en apprenant ce que je m'apprête à faire.

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L'après midi passée, l'heure du dîner approche. Je le sens, ça grogne depuis au moins 30 minutes.

J'entends des pas se rapprocher de la porte. Et Maryse débarque dans la chambre avec un plateau.

- J'espère que ça a été.

Je ne vois même pas l'utilité de répondre, alors je garde le silence.

Elle dépose ce qui me servira de dîner, sur un plateau roulant servant de table. Puis soulève la cloche.

En-dessous se trouve une quiche et de la salade. Yesss, on apprécie. Suivi d'une belle pomme.

Je m'attaque à la salade et dévore la pomme sous les yeux ahuris de Maryse.

- Quoi ?

- Et bien...tu avais faim, mais tu ne prends pas la quiche ?

- Non j'aime pas ça, merci.

- Tu voudrais autre chose à la place.

- Non ça ira merci.

Ce que je veux c'est simplement qu'elle sorte, elle me casse les roubignoles. Je veux pouvoir réfléchir et dormir, si j'y arrive, ce qui m'étonnerai fortement.

- Très bien.

Elle ramasse le tout, me souhaite une bonne nuit et quitte une nouvelle fois la pièce.

La nuit s'annonce plutôt longue, la lune a fait son apparition et filtre à travers les stores.

Je m'allonge alors de tout mon long, ferme les yeux et attends. Cependant comme je l'avais prédit le sommeil reste introuvable.

J'observe le plafond dénudé de toutes couleurs. Et réfléchis à ce qui me reste dans ma vie...c'est à dire rien du tout, passionnant non?

Quand je repense à Tom ça me mets dans un état de haine totalement incontrôlable. J'ai envie de pleurer et crier tout ce que je peux. Mon frère avait tout pour lui, il était beau, intelligent, joyeux, doux. L'inverse de moi en gros, il était parfait. Quand je pense qu'il ne réalisera jamais son rêve. J'ai envie de tout détruire.

J'arrive peu à peu à me détendre et en atteignant les coups de 2h. Je plonge dans les bras de Morphée, toute tremblotante avec des cauchemars pleins la tête. Voilà comment se passera le reste de la nuit et bien d'autres encore.