Huit

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Un mois s'est écoulé depuis ma petite période de déprime

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Un mois s'est écoulé depuis ma petite période de déprime.

Un mois durant lequel je n'ai pas adressé la parole à ma famille ou à Jake. Il n'y a plus que Lily à qui je parle, enfin, sans compter les clients que je sers à la fleuristerie. J'ai évité tous les appels venant de mes parents ou de Candice, ainsi que les messages, et je ne me suis plus connectée sur le site de correspondance.

J'ai l'impression de vivre comme un fantôme depuis ces trente derniers jours. Un fantôme qui attend d'avoir assez de force et de courage pour affronter ses plus vieux démons. Il y a certains moments où j'arrive à me reprendre, où je sors un peu de ma routine et où je fais quelque chose d'un peu spécial, comme regarder un film ou aller me promener. Ce n'est pas évident de faire face à ses problèmes, j'ai toujours préféré me boucher les oreilles ou me cacher sous mon lit. Oublier. Espérer. Recommencer. En d'autres termes, faire l'autruche.

Oui, je suis comme un fantôme, mais ça fait plus longtemps que trente jours que je suis dans cet état. Ça doit bien faire au moins quatre ans que j'agis un peu comme un robot tout en essayant de me rattacher à quelques parcelles de vie autour de moi : Lily, ma famille. J'ai assez de force pour ne pas me laisser sombrer, mais pas suffisamment pour rejoindre le large.

C'est un jeudi, un jour normal, cependant un appel a tout changé. Un appel qui m'a sortie de ma routine tant il est improbable.

— Oui bonjour, chantonne la voix féminine à l'autre bout du fil, ici la compagnie de chauffeur Allen. Je vous appelle pour confirmer votre réservation.

— Excusez-moi, madame, dis-je spontanément, vous devez sûrement vous tromper de numéro. Je n'ai pas demandé de chauffeur.

« Et puis, je n'en ai pas les moyens... », pensé-je

— Oh toutes mes excuses, vous n'êtes pas Abigail Griffiths ?

— Euh si, m'étonné-je en bégayant avant de me reprendre, mais je n'ai demandé après un chauffeur... Est-ce que c'est Lily qui vous a payé pour me faire cette blague ?

— Pourtant j'ai une réservation à votre nom, m'informe-t-elle très sérieusement. Et elle n'a pas été prise par une Lily.

— Pouvez-vous me dire quand a-t-elle été prise ?

— Oui bien entendu, veuillez patienter un instant, me demande-t-elle gaiement.

La voix se tait pendant une dizaine de secondes.

— La réservation a été faite il y a deux semaines.

— Vous avez un numéro de téléphone ? questionné-je en faisant les cent pas dans la boutique. Ou le nom de la personne qui a réservé ?

La dame n'a pas de nom à me fournir, simplement un numéro de téléphone qui ne correspond pas à un numéro anglais. Je suis sur le point d'annuler la réservation, mais quelque chose me pousse à en savoir plus.

Scènes Coupées | Tome ☆ : Silence ! [/en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant