Scènes Coupées | Tome ☆ : Silence ! [/en réécriture]

Trente-quatre

Oh merde.

Tout est en train de se bousculer dans ma tête. Je n'arrive pas à réfléchir. Tout s'est passé tellement vite. Si vite que ça en devient presque surréaliste. Est-ce que tout ceci s'est réellement passé ? J'ai du mal à réaliser. Non ce n'est pas possible, bien sûr que ce n'est pas possible.

Lorsque Carver est monté dans sa voiture, je suis restée stoïque quelques secondes avant de finalement me décider à monter et rejoindre mon appartement, je n'avais pas envie de paraître surprise ou toute chamboulée lorsqu'il me jetterait un dernier regard.

Cependant, je ne suis pas restée bien longtemps chez moi. À peine suis-je arrivée dans mon petit hall d'entrée que je me suis emparée de mes clés de voiture et que je suis redescendue en toute hâte. Heureusement que j'ai eu la bonne idée d'aller au travail à pied ce matin. Son appartement est plus loin que la boutique et je n'aurais pas eu la patience d'attendre.

J'ai besoin de ma meilleure amie. Je ne peux en aucun cas attendre demain, je deviendrais folle dans le cas contraire. Le trajet me prend habituellement dix minutes en voiture. Mais je suis certaine d'avoir établi un nouveau record. Est-ce que je suis en train de tenter de me tuer dans un accident de voiture ? Je suis bien partie pour en tout cas, même si j'ai quelque peu ralenti au cours des dernières minutes. Lily ne mérite pas de perdre sa meilleure amie, encore moins dans un accident de voiture alors que ses parents en sont également morts.

Une fois arrivée devant son immeuble, je gravis les marches jusqu'au quatrième étage et tambourine à sa porte.

— Lily ! m'égosillé-je. Lily ! Ouvre ! Pitié !

Lily est peut-être revenue depuis dix minutes ou même vingt, la pizzeria étant plus proche de son domicile que du mien, mais je suis tout de même étonnée de la voir m'ouvrir la porte dans son pyjama aux couleurs de Serpentard.

— Qu'est-ce qui se passe, Aby ? me demande-t-elle à son tour très paniquée.

Cela n'arrive pas souvent que je vienne toquer à sa porte sans l'avoir prévenue de ma visite, mais surtout dans mon état. Son expression est totalement compréhensible.

Je me faufile dans son appartement, retire ma veste et mon sac, et me mets à faire les cent pas.

— J'ai fait une grosse connerie, déclaré-je sans m'arrêter de bouger. Une très grosse connerie Lily.

— D'accord, laisse échapper ma meilleure sans rien comprendre à la situation. Tu veux en parler ?

— Pourquoi je suis venue à ton avis ? répliqué-je désemparée en levant les yeux au ciel.

— Ben je t'écoute, m'informe-t-elle en s'installant sur une chaise de la cuisine pour me faire face.

— C'est une folie, lui assuré-je.

Lily hoche la tête sans rien comprendre en me laissant le temps de continuer

— Une pure folie ! Et ça ne se reproduira jamais !

— Qu'est-ce qui ne se reproduira jamais ? m'interroge-t-elle d'un air suspicieux en croisant les jambes et les bras.

— Je ne sais même pas comment ça s'est produit ! me défends-je. Je t'assure ! C'est juste arrivé comme ça. Il est là, je suis là. Et bam !

— Et bam ? répète Lily en haussant un sourcil, de plus en plus perdue.

J'ouvre la bouche, prête à trouver les mots adéquats pour expliquer plus concrètement ce qui s'est passé, mais Lily se lève soudainement.