*Paris - Appartement d'Irène*Point de vu d'Hakim / Mekra
J'étais trop fière quand j'ai réussis à ouvrir comme un pro notre deuxième bouteille de vin. J'ai envi de râler quand j'entend la sonnette stridente de l'appartement d'Irene. Ce truc fait mal à la tête. D'un coup mon rire s'arrête, mon sourire disparait et je reprend un visage impassible. Si c'est l'un des gars c'est grave la merde. Irène c'est la soeur de Ken et il y a aucune raison valable pour que je sois ici seul avec elle. J'essais de préparer un mytho vite fait et il me suffit de regarder Irène pour comprendre qu'on va se faire cramer de suite: Irène est carrément trop expressive, ça se lit sur son visage qu'elle est coupable. Quand elle regarde par le juda elle change de tête et s'empresse d'ouvrir la porte.
Je n'aperçois pas la personne qui lui fait face, mais je vois la surprise laisser place à l'inquiétude.
- Léa? Qu'est ce que.. mais tu es trempée... vient ici.
Irène s'avance vers le pallier et j'imagine qu'elle enlace cette "Léa" car je vois deux bras l'entourer en retour.
Y'a pas idée de débarquer à pas d'heure chez les gens. Et c'est qui cette Léa? De toute ma vie j'en ai connu qu'une, au lycée. Une petite brune, cheveux bouclés, sourire éclatant et puis mon khô totalement love de cette meuf. La seule qu'il ait aimé pour de vrai. Ils étaient carrément jeunes mais franchement leur truc c'était le genre d'histoire qui même encore des années plus tard te donne envie de chialer quand tu penses à leur séparation. Sérieux le jour où elle est parti, Ken a totalement vrillé. Depuis ce jour c'est fini l'étincelle dans les yeux. Je sais que même encore aujourd'hui il replonge parfois quand il pense à elle. Mais c'est aussi cette rupture qui lui a donné les meilleurs son. A croire que les gens se reconnaissent dans la tristesse.
Bref comme je le disais, la seule Léa que je connais vis à Londres aux dernières nouvelles. Difficile de la manquer. Sa marque L.S.D (Léa Stanfield Design) est devenue incontournable. D'ailleurs Ken en bon canard a même acheté un de ses sweats et une casquette... On a tous fait style de pas avoir remarqué, mais on sait aussi qu'il les portes dans les jours de crise.
J'ai beau creuser je ne vois qu'elle. Je sais qu'à l'époque Léa et Irène était genre inséparable, elles squattaient tout le temps ensemble: Léa la styliste et Irène la photographe de mode, forcément elles étaient faites pour s'entendre. D'ailleurs qu'est ce qu'elles nous rendaient fou avec leur tenues de dingue. Les mecs arrêtaient pas de leur tourner autour, on devait se vénère grave pour que personne les approches. Je savais pas qu'elles avaient gardé contact. J'avais même cru comprendre qu'elles s'étaient brouillées quand Léa était parti. C'est peut être pas elle. Qu'est ce qu'elle foutrait ici à une heure pareille?
Finalement Irène recule juste assez pour me permettre de voir la personne qu'elle sert toujours dans ses bras et qu'elle amène lentement dans l'appartement. Aucun doute, ça ne peut être qu'elle. Vraiment une mauvaise blague. C'est absolument pas le bon moment. Ken va mal. Ça fait des mois qu'il fait fasse à une page blanche. Même pas un début de phrase. Ça le panique. Ça le renvoi vers ses démons. Avec les gars, nous avons de plus en plus de mal à le gérer. Le retour de Léa risque de l'enfoncer encore plus. En même temps, il s'est toujours servit de ses sons comme une thérapie. Ce retour peu aussi le débloquer. Allez savoir ce qu'il a en tête.
Point de vu d'Irène
Quand je regarde qui peut nous déranger et surtout savoir si ma dernière heure est arrivée je vois Léa. Ma Léa. Trempée, de la tête au pied. J'ouvre précipitamment la porte et lorsqu'elle me voit, elle fait ce sourire qui se veut rassurant et qui pourtant est déchirant de tristesse. Sans me poser de question, comme un réflexe, je m'avance pour la prendre dans mes bras et tenter de lui donner un peu de ma chaleur, beaucoup de mon affection et j'essais de la rassurer. Il faut plusieurs secondes pour qu'enfin ses bras m'enlacent et j'ai l'impression qu'elle lâche prise à cette instant. Je la sens s'écrouler sur moi. J'ai l'impression d'être le pilier qui la maintient sur pied.
Léa est une styliste accomplit, co-fondatrice de L.S.D avec l'un de ses camarades de promos, Josh. Nous avons passés nos années collège et lycée dans le même immeuble. Inséparables. Notre relation a évolué lorsqu'elle est sortis avec mon frère, jalousie sans doute. Lorsqu'ils ont rompu, quand elle l'a quitté peu de temps avant son départ pour Londres, notre relation s'est abimée encore plus. Nous avons perdu contact quelques années et puis nous avons fini par nous revoir pour le boulot. Sur les recommandations de Léa, Josh m'a recruté pour shooter l'une de leur collection. Ça nous a donné l'opportunité de discuter et de mettre à plat tout ce qu'on ressentait. Ça nous a permis de nous retrouver, vraiment et ça nous à fait beaucoup de bien. Depuis nous sommes redevenus les meilleures amies que nous étions.
Doucement je l'attire à l'intérieur. Quand notre étreinte prend fin, elle regarde un peu ce qui l'entour et elle se stoppe lorsqu'elle remarque la présence d'Hakim. Forcément, elle doit se souvenir toutes ces heures passer à lui raconter à quel point je le trouver beau, et merveilleux... Elle se tourne vers moi et son regard me demande confirmation. Je souris un peu, juste assez pour qu'elle comprenne mais pas trop, pour que notre manège passe inaperçue aux yeux du jeune homme. Si seulement Hakim savait le nombre de fois, où ados nous parlions de lui, assises sur les marches entre deux étages, il prendrait la fuite, littéralement. J'ai toujours été très attirée par lui mais je n'ai jamais vraiment osée le lui dire.
Hakim quant à lui ne laisse rien paraitre, je ne sais pas si il a reconnu mon amie. Je propose à Léa d'aller prendre une douche histoire de se réchauffer. Je l'accompagne dans la salle de bain pour lui mettre à disposition serviettes et autres nécessaire de toilette. Avant de quitter la salle de bain j'enlace à nouveau la petite brune. Je la connais suffisamment pour savoir qu'elle va mal et qu'elle n'est pas ici juste pour me voir. Pour débarquer à l'improviste c'est qu'il a dû se passer quelque chose d'important.
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Pas moi sans toi
Fanfiction* Londres - Gare St Pancras Internationale - 19h50* En ce mois de décembre, la gare fourmille de monde. Des gens pressés, des touristes émerveillés, des familles, des couples, des amis, des personnes seules... et puis elle, Léa Stanfield cherchant à...