Paris
Point de vue de Léa
Depuis notre discussion avec Hakim je me suis tenue à distance de Ken et de ses amis. J'y ai beaucoup réfléchis et puisqu'à l'évidence je suis toujours sensible au charme de mon grec préféré, autant tenter le tout pour le tout... le problème c'est que je ne sais pas encore trop comment faire. Je me doute que ça ne va pas être facile. Il ne va pas me tomber dans les bras si facilement. Il va falloir que je m'arme de patience.
Règle numéro 1: plus de nuit passée ensemble. C'est trop facile pour lui et trop difficile pour moi.
Règle numéro 2: ne pas me laisser avoir par ses phrases de charmeur qui mèneraient inévitablement à passer la nuit ensemble (se référer à la règle numéro 1)
A force d'y penser j'ai cru que mon cerveau aller exploser, alors j'ai repris ma liste et aujourd'hui je m'attaque à un autre point: Enseigner.
Ça peut paraitre étrange, mais depuis que nous avons accueillit nos premiers stagiaires je me suis pris de passion pour l'enseignement. J'ai adoré ces moments passés à expliquer et à former au métier de stylisme. Takumi m'a expliqué une fois qu'il avait été contacté par une école japonaise pour intervenir quelques heures par an... ça m'a donner envie d'essayer. Ce matin j'ai donc mis à jour mon CV, je me suis habillée convenablement: Pantalon slim noir huilé, blouse crème assez longue, sautoir & bracelet doré... sans oublier le détail qui fait la différence: pochette et escarpin léopard. Je me suis maquillée avec soin (effet naturel garantie) et j'ai refait ma manucure. Je me sent d'attaque pour affronter l'ESMOD. Il y a quelques jour j'ai envoyé un mail et joint mon CV. Ce matin j'ai reçu un appel de la secrétaire qui m'a fixé rendez vous cet après midi pour rencontre le directeur. Dans le taxi qui me mène à l'école j'essaie de maitriser mon stresse. Je ne sais pas pourquoi je me met autant de pression. Je crois que j'ai besoin de réussir quelque chose.
...
Lorsque j'arrive dans les locaux je ne peux m'empêcher d'admirer les lieux, je suis tirée de ma contemplation par une voix qui m'est familière.
- Melle Standfield je suis heureux de vous revoir.
Lorsque je me retourne pour faire face à mon interlocuteur je suis surprise de découvrir l'un de mes anciens professeur.
- Monsieur Grophe? Mais que faites vous ici? Vous avez quitté Londres?!
- Il me semble que nous avons rendez vous. Allons dans mon bureau nous seront plus tranquille pour discuter.
C'est dans un silence presque religieux que je suis ce professeur que j'admirais tant lorsque j'étais étudiante. Il 'arrête devant une porte qui semble appartenir au directeur des lieux... Si je m'attendais à ça. Il ouvre la porte et je découvre une pièce assez spacieuse composée d'un bureau et d'un petit espace avec des fauteuils pour crée un espace plus conviviale. Sur la droite une imposante bibliothèque remplit de manuel que je devine être sur la mode. Dans le coin sur la gauche, derrière l'espace "fauteuil" un mannequin avec un prototype ... stéréotype du styliste. Au mur quelques esquisses de modèles emblématiques et derrière le bureau une fenêtre qui donne sur la cours de l'école.
Il m'invite à m'assoir sur l'un des fauteuil et se dirige vers une machine à café derrière moi à laquelle je n'avais pas prêté attention au premier abord.
- Nous n'avons pas de latte macchiato caramel vous préférez donc un thé j'imagine?
Je sourit franchement me souvenant d'un de ses cours auquel j'étais arrivé avec un léger retard.
"Melle STANDFIELD, vous n'êtes pas exempté de ponctualité...mais je vois que vous avez eu le temps de passer au Starbuck du coin"
"Excusez moi Monsieur, leur Latte Macchiato Caramel est une drogue..."
C'était un TD pratique sur le patronage, ayant l'habitude de l'exercice je m'ennuyais un peu à ce cours et il prenait un malin plaisir à me taquiner. Monsieur Grophe était un véritable mentor.
Il répond et mon sourire et me tend une tasse de Thé aux fruits rouge. Il se fait coulé un café et s'assoie en face de moi.
- J'ai été agréablement surpris de recevoir votre CV. Votre entreprise fonctionne bien, pourquoi vouloir enseigner?
Je comprend alors que l'entretien d'embauche vient de commencer. Malgré le cadre détendu je n'aurais pas de régime de faveur. Je prend le temps de l'observer avant de répondre. Il a les marques du temps et pourtant son regard pétillant lui donne un air assez jeune et sympathique.
Je réfléchis longuement à sa question. Là où d'autre aurait besoin d'une sécurité financière moi j'en ai besoin pour retrouver le plaisir de créer. Côtoyer l'impertinence de la jeunesse, l'innocence des passionnés idéalistes... J'étais de lui expliquer de la bonne manière. Enseigner n'est pas un caprice, n'y un moyen de me sortir de ma routine, c'est une nécessité et une réelle envie. Je meurt d'envie de pouvoir transmettre quelque chose à ces personnes qui seront dans quelques années des confrères...
Au fur et à mesure qu'avance la discussion le climat change. J'ai de moins en moins d'être dans un entretien d'embauche, j'ai de plus en plus l'impression de discuter avec un collègue... Lorsqu'une jeune femme toc puis entre en s'excusant pour l'informer que son rendez vous suivant et arrivé je me rend compte que nous avons passé plus de deux heures ensembles. Je me lève confuse lui tend la main afin de le saluer. Pensant que nous en resterions là je ne m'attendais pas à ce qu'il me dise.
- A lundi 9h. Je vais demander à Isabelle de vous envoyer votre emplois du temps et les documents administratifs au plus tôt. Passez un bon week end.
C'est officiel je viens d'avoir le poste ...
Victorieuse je sorts de l'école avec la furieuse envie de fêter cette bonne nouvelle. Je prend mon téléphone et je m'apprête à contacter Irène pour lui demander d'être mon "partner in crime". En faisans défiler la liste un peu trop rapidement j'atterrit sur le nom de Ken... j'hésite longuement... puis je remonte sur le nom d'Irène et lance l'appel.
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Pas moi sans toi
Fanfiction* Londres - Gare St Pancras Internationale - 19h50* En ce mois de décembre, la gare fourmille de monde. Des gens pressés, des touristes émerveillés, des familles, des couples, des amis, des personnes seules... et puis elle, Léa Stanfield cherchant à...