Partie 30

2.6K 117 5
                                    

Une semaine plus tard

Point de vue d'Irène

Je reviens d'une semaine de shooting en Ireland, Hakim est venu me chercher... J'avoue que le retrouver fait du bien. Je ne peux m'empêcher de le prendre dans mes bras et je l'embrasse timidement avant de nicher mon nez dans son cou... respirer son odeur...

- On dirait que je t'ai manqué...

Je ne dit rien et me contente de sourire contre sa peau.

- Aller, il ne manquerait plus qu'on me reconnaisse ici...

Je m'éloigne un peu tandis qu'il saisit ma valise et nous prenons la direction du parking. Alors que je marche sagement à ses cotés je sent sa main qui saisit la mienne. Je ne peux m'empêcher de fondre face à ce geste.

... 

Lorsque nous sommes installés dans la voiture et qu'il sort doucement de la zone de l'aéroport, je ne peux m'empêcher de lui dire à quel point je suis heureuse de le retrouver.

- Fais gaffe t'es en train de t'attacher...

- Je crois que c'est déjà fait...

Il pouf et n'ajoute rien, pourtant quelques minutes plus tard je sent sa main se poser sur ma cuisse gauche et la caresser doucement... Hakim n'est pas très bavard, il faut savoir décoder les gestes, et celui ci me touche beaucoup.

- On va où?

Je demande alors que nous sommes bloqués sur le périphérique...

- On va chez toi, Léa m'a appelé, parait qu'elle a une surprise pour toi. Elle m'a parlé d'un atelier je sais pas quoi...

- Ah chouette, j'ai hâte de voir ça... elle a du y passer des heures et des nuits pour tout aménager.

- Tu m'expliques?

- Pour faire simple on a aménager la pièce débarras en atelier pour que Léa puisse fabriquer à nouveau des vêtements.

- Genre comme avant quand elle fabriquer ses robes... et les tiennes.

- C'est ça!

- Et bah je donne pas chère de Nek... ni de moi.

- Comment ça?

- Bah si je me souvient bien quand tétais au lycée, dès que tu portais une robe que Léa avait fabriqué pour toi j'avais beaucoup de mal à résister... et à voir comment Nek la regardait c'était pareille de son coté...

- Tu veux dire que je te plaisais déjà au lycée???

Il sourit et n'ajoute rien. Je suis totalement choquée de cette révélation.

...

Hakim me dépose à l'appartement mais n'a pas le temps de s'attarder, un truc à gérer au studio dit-il. Lorsque je passe la porte, je trouve Léa toute excitée dans la cuisine. 

- Irène, je suis trop contente que tu sois là...

dit-elle tout en me serrant très-trop fort

- Moi aussi ma belle, moi aussi... mais là tu m'étouffes.

- Oh pardon. Viens il faut que je te montre. 

Elle me prend par la main et m'entraine vers l'escalier, et donc vers son atelier...

Arriver en haut je découvre un endroit clair, chaleureux. Elle a peint le mur de droite d'un bleu pétrole assez intense traversé par des bandes blanches... Ce mur est traversé par une immense plume dorée... L'effet est juste wow.

Je vois qu'elle a trouvé tous le mobilier nécessaire et c'et avec plaisir que je constate qu'elle a organisé la pièce comme je l'avait projeté...

- Et tu sais quoi??? J'ai déjà un modèle en tête, une robe pour toi. Je suis sûre qu'elle va plaire à Hakim.

Son visage rayonne, son sourire radieux déteint sur moi... bien sur que le bonheur est contagieux.

***

Atelier

Point de vue de Léa

Il est 3h du matin, le silence nocturne est troublé par le bruit de ma machine à coudre dont le rythme sonne comme une gracieuse mélodie. Heureusement l'endroit est largement éclairé sinon je me serait explosé les yeux. 

J'ai presque terminé, il me reste juste à  finir la boutonnière dorsale pour la robe que j'ai imaginé pour Irène. C'est un peu ma manière à moi de la remercier. J'ai pensé cette robe en me souvenant le regard qu'Hakim posait sur elle... j'espère sincèrement qu'elle ferra son petit effet.

Voilà presque 5 ans que je n'avais plus toucher une machine à coudre alors évidemment avant de me lancer sur le véritable tissus je me suis entrainée avant sur un tissus coton blanc classique.  Finalement les gestes et les automatismes me sont revenus assez vite... comme si je n'avais jamais arrêté.

Alors que je m'attaque à la dernière boutonnière de cette robe je reçois un message de Ken.

"C'est toujours à Bir-Hakeim que la vue est la plus dingue la nuit."

Je n'ai pas le temps de me poser plus de question qu'un deuxième message suit.

"J'aurais bien besoin d'une amie..."

"15 minutes"

Je me dépêche de réserver le Uber et avec précipitation je sors de l'atelier. J'espère qu'il va bien.

... 

Un quart d'heure plus tard le véhicule me dépose quai de Grenelle et je m'élance vers le pont... Il me faut plusieurs minutes avant de l'apercevoir assis au sol contre l'une des barrières donnant vers le fleuve. Croyant qu'il est blessé je me précipite vers lui. Lorsque j'arrive à sa hauteur je le vois penché sur son carnet en train d'écrire écouteur dans les oreilles.

Je m'accroupie a son niveau et pose ma main délicatement sur sa joue pour lever son visage vers moi, m'attendant au pire... mais tout semble aller pour le mieux. Calmement, il referme son carnet et enlève ses écouteurs.

- Merci d'être venu.

- Tout va bien? 

- Ouai, je voulais savoir si, comme tu le disais, je pouvais compter sur toi. Tu me connais j'ai toujours préféré les actes aux paroles.

Dans le plus grand des calmes je le vois se relever, il range son carnet dans sa poche, remet ses écouteurs.

- Bon aller j'me rentre bonne nuit...

Et sans rien ajouter de plus il me tourne le dos et s'en vas.

Il est sérieux? C'était un test? Un putain de test à la con pour savoir si j'étais prête à traverser panama en pleine nuit pour ses beaux yeux? La rage que je ressens à cet instant est à la hauteur de l'inquiétude que j'avais quelques minutes plus tôt.

Putain je crois qu'il n'a pas finit de me tester.


Pas moi sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant