Pitié Salpetrière
Point de vue de Léa
Voilà plusieurs semaines que Ken ressort avec son ex. Plusieurs semaines que j'évites toutes les soirées où il est là de peur de le voir avec elle. Plusieurs semaines où j'évite ses appels et ignore ses messages. Après sa discussion avec Deen il est venu pour tenter de s'expliquer mais je ne lui ai pas ouvert la porte, je lui ai simplement dit que je ne lui en voulais pas et qu'il me fallait juste du temps.
Aujourd'hui pourtant la question ne se pose pas. Il y a 20 minutes Irène a reçu un appel de Mekra qui était avec Ken. Leur maman a fait un malaise cardiaque alors c'est en trombe que nous déboulons dans la salle d'attente de l'hôpital pour rejoindre les garçons et espérer avoir des bonnes nouvelles.
- Ken...
Celui-ci relève la tête et dès qu'il aperçoit sa soeur il se lève pour la prendre dans ses bras. Très rapidement Irène s'éloigne et lui demande des nouvelles.
- Je crois que ça va aller. Papa est avec elle.
Et sans prévenir Irène fond en larme, alors que son frère est décontenancé Mekra s'approche et la prend dans ses bras. Ken fronce les sourcils mais alors qu'il s'apprêtait à dire quelque chose il s'aperçoit de ma présence et s'approche de moi.
- Tu es venu...
- Bien sûre. comment va-t-elle?
- Le médecin dit que ça va aller.
Je vois ses yeux briller, je voit tant de détresse sur son visage, alors instinctivement je le prend dans mes bras. Il ne lui faut qu'une seconde pour passer ses bras autour de moi et me serrer tellement fort que j'ai un peu de mal à respirer, mais pour rien au monde je ne voudrais qu'il s'éloigne. Doucement je lui caresse le dos espérant que ce geste banal puisse le réconforter.
- J'ai eu tellement peur putain.
- Je sais.
S'en même m'en rendre compte je lui fait un bisous sur la tempe. Au même moment, la copine de Ken débarque des gobelets à la main.
- Les mecs je vous ai ramené des... Ça va je vous dérange pas?
Notre étreinte prend fin mais pas aussi rapidement que je l'aurait cru. Ken Garde même l'un de ses bras autour de moi.
- Karidja, je te présente Léa... Léa je te présente Karidja ma...
- Sa copine, enchantée.
Je vois a son regard qu'elle est loin d'être enchantée. Tout d'un coup je me sent mal à l'aise.
- Je vais, Je vais me chercher un café, Irène tu en veux aussi?
Je ne propose pas au garçon car Karidja vient juste de leur apporter leur boisson. Mon amie hoche la tête et je m'éloigne sans demander mon reste.
Alors que je suis en train d'attendre auprès de la machine à café je vois Karidja m'approcher.
- Pourquoi t'es là?
Au son de sa voix on ressent toute l'agressivité qu'elle contient. Me parler semble lui couter.
- Euh, je... J'accompagne Irène sa...
- Irène n'a pas besoin de toi, Hakim est là tu peux y aller maintenant.
Je reste sans voix et je ne sais pas trop quoi ajouter. Je suis également étonné qu'il parle de Mekra et Irène. Comment le sait-elle? J'imagine mal Hakim se confier auprès d'elle. Irène alors? Se pourrait-il qu'elles soient proche? Ça pourrait expliquer le fait qu'Irène n'approuve pas mon amitié avec Ken...
- Tu devrais partir. Ken et toi c'est terminé depuis longtemps, tu n'as pas ta place ici.
Je viens de récupérer les deux boissons et comme ça avec mes deux gobelets je me sens ridicule. Alors sans attendre la moindre réaction de ma part, Karidja s'approche, me prend un gobelet des mains et ajoute.
- J'apporterais ça à Irène, je vais leur dire que tu devais partir. Bonne soirée.
Lorsqu'elle tourne dans le couloir, qu'elle n'est plus dans mon champs de vision j'autorise enfin les larmes que je retenait à couler le long de mes joues. Elle a sans doute raison, je n'ai rien à faire ici et pourtant je suis incapable de partir. Je me dirige vers la sortie de l'hôpital et m'installe sur un banc installé non loin de là. Il est 3h du matin et je suis assise seule ici. Le temps défile sans que je ne m'en rende compte. Le froid s'empare doucement de moi endormissent peu peu ma douleur.
- J'étais sûre que t'étais pas partis.
- Ken, mais... Qu'est ce que tu fais là?
- Karidja a dit que tu devais partir. Mais je sais quand elle ment et je te connais. J'ai pas pu venir de suite on a eu le droit de voir maman. Je leur ai dit que j'aller m'en griller une, j'espérais te trouver ici.
- Je suis contente que ta mère aille bien.
Il s'assoit à coté de moi et sa proximité me réchauffe quelque peu ce qui déclenche un frisson chez moi.
- Putain mais t'as l'air geler.
A la hâte il retire son sweat et me le passe pour que je l'enfile.
- Mets ça, ça va te réchauffer.
- Et toi?
- Si j'ai froid je te demanderais un câlin... et si je tombe malade, comme ce sera de ta faute tu seras obligé de me soigner.
Je vois du coin de l'oeil qu'il est déjà en train de rire. Il m'avait manquer et pourtant je n'ai pas le droit d'être là. Il est temps pour moi de partir.
- Je vais y aller. Je suis très contente que ta maman ailles bien. Hésites pas à m'appeler si t'as besoin ou... enfin je suis là.
- Alors reste avec moi...
Sa main glisse sur ma joue et ses yeux ne quittent pas mes lèvres comme en attente d'un accord silencieux de ma part. Lorsque mes yeux se posent à leur tour sur ses lèvres à lui, il semble avoir le signal qu'il attendait et n'hésite pas une seconde. Quand ses lèvres gelées touchent les miennes: Frissons, papillons, émotions et le coeur qui s'emballe.
Je voudrais que ce moment ne s'arrête jamais mais la vie n'est pas un compte de fée. Son portable qui sonne nous ramène à la réalité. Nos lèvres se séparent, et il colle son front au mien, une de ses mains caresse mes cheveux, l'autre me retient par la hanche, comme si je voulais m'éloigner.
- Tu ne décroches pas?
- Laisse moi le temps d'atterrir. Je rappellerais.
Puis il dépose sur mes lèvres, mes joues, mon nez... pleins de petit bisous furtifs. Je crois rêver.
- Rentre avec moi?!
- Et Karidja?
- On pensera aux autres demain. Viens...
Il se lève et me tire à sa suite. Je ne devrais probablement pas faire ça. Je ne devrais pas le suivre. Pas encore. La chute risque d'être brutale mais sa tristesse éveil mes instincts les plus primaires. Je suis incapable de m'éloigner de lui dans ses moments là. Je lui avais dis que je serais son ami, que je serais là pour lui si il avait besoin, et ce soir il a besoin que je passe la nuit avec lui... On pensera aux conséquences demain.
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Pas moi sans toi
Fanfiction* Londres - Gare St Pancras Internationale - 19h50* En ce mois de décembre, la gare fourmille de monde. Des gens pressés, des touristes émerveillés, des familles, des couples, des amis, des personnes seules... et puis elle, Léa Stanfield cherchant à...