Partie 41

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Paris

Point de vue de Léa

Voilà deux semaines que nous sommes rentrés de Nice. Nous retrouvons une amitié que nous n'avons jamais eu. Nous ne parlons plus du passé, nous ne parlons pas des gens que nous fréquentons. Même si... pour ma part il n'y a pas grand chose à dire. Enfaite Ken et moi n'avons jamais été réellement amis. Du jour au lendemain il est passé du frère de ma meilleure amie à celui qui me mettait dans tous mes états. Avant de le voir je faisais attention à ma tenue, mon maquillage... même si devant lui je donnais l'air de ne pas y penser: je voulais lui plaire. Cette nouvelle amitié est différente. Me lever le matin pas coiffée, pas maquillée et prendre mon petit déjeuner comme ça. A part cette fois au Japon, Ken ne m'a jamais vu comme ça. Cette quand nous étions plus jeune il nous est arrivée de dormir ensemble mais étant gros dormeur Ken dormais toujours beaucoup plus longtemps que moi. Quand il se réveillé, j'avais déjà pris ma douche, je m'étais habillée etc.

Depuis je me sens plus femme, plus adulte. J'ai mon peur du regard des gens. Une complicité nouvelle se crée. Il n'y a aucune séduction mais beaucoup de taquinerie. Je le découvre plus mature, plus attentif à ce qui l'entour, beaucoup moi en colère même si il reste très concerné par les injustices il réfléchis d'une manière plus posé. Bref Ken est beaucoup moins impulsif qu'avant et même si son caractère de feu plaisait à la jeune fille de 17 ans que j'étais je ne suis pas mécontente de constater son évolution.

Quand je suis rentrée de Paris Takumi n'était plus là. Il m'a simplement laissé un courrier s'excusant d'avoir trop forcé et me demandant de réfléchir sérieusement à tout ça. Je suis peut être idéaliste, mais je me dit que si Takumi était la personne qui me convenait alors je ne me poserais pas autant de questions... quand j'en parle à Irène, elle me dit que peut être le fait d'avoir Ken dans ma vie m'empêche de passer à autre chose. Etrangement, alors que je pensais que ma meilleure amie se réjouirait du fait que son frère et moi soyons devenu amis c'est plutôt le contraire. Elle trouve que ce n'est pas du tout une bonne idée et que nous ne faisons que retarder l'échéance où nous nous ferrons du mal. Pour Irène notre amitié ne vaut rien à j'avoue que ça me peine un peu. 

En cette fin d'après midi, je suis chez Deen. Depuis qu'il n'y a plus de tension entre Ken et moi, je me suis beaucoup rapprochée de son groupe d'ami et mon coup de coeur amical pour le Bigo s'est confirmé. Il aurait pu être le grand frère que je n'ai pas eu. Contrairement à Takumi, il n'y a aucune ambiguïté entre nous ce qui me permet de pouvoir aborder tous les sujets librement, sans crainte. Je suis tranquillement assise au bar pendant qu'il est au fourneau. Ce soir il a invité une fille qu'il "kiff bien" pour une soirée Netflix. Tout le monde sait comment ça va finir mais c'est mignon de voir qu'il se donne du mal.

- Rah, si avec ça elle me tombe pas dans les bras je comprend pas.

- Elle a déjà accepté cette soirée, elle est déjà tombée dans tes bras... c'est juste qu'elle donne l'impression de résister pour pas que tu te lasse trop vite.

- C'est un peu comme toi et Ken alors? Vous donnez l'impression d'être ami pour pas vous remettre ensemble trop vite?

- Pourquoi tu... enfin non...

- Rooooh allez pas à moi. Ken peut bien se taper toutes les actrices du monde, on sait tous que si il l'a rappelé c'est pour se maintenir à bonne distance de toi parce qu'il est dingue de toi...

- De qui tu...

Et à son visage qui se décompose je comprend qu'il vient de se rendre compte que je n'étais pas au courant. Il prend alors conscience qu'il a probablement fait une boulette. Ken vois quelqu'un. Ou plutôt, il revoit une de ses ex. Sans doute l'actrice avec qui je l'avais vu sur Londres. On s'était dit qu'on ne s'en parlait pas, on s'était dit qu'on ne s'affichait pas l'un devant l'autre mais il fallait bien se douter qu'un jour ça arriverait. On ne va pas passer notre vie célibataire pour ne pas blesser l'autre... C'est juste que je ne m'y attendais pas. Pas si vite. Finalement, j'aurais préféré que ce sujet soit abordé plutôt que de l'apprendre de cette manière. J'aurais préféré que lui m'en parle.

Alors que Deen tente vaguement de rattraper sa bourde, je bégaie de plates excuses avant d'attraper mes affaires et de sortir de chez lui. Avant que je ne puisse refermer la porte, sa main saisie mon poignet pour m'arrêter dans ma fuite.

- Hey, je suis désolé. Cette fille c'est rien pour lui.

- T'inquiète Deen, il faut juste que... Ok, me regarde pas comme ça. Il faut juste que j'encaisse mais, si il est heureux alors ça me va.

- Vient là.

Et tout en douceur ses bras passent au dessus de mes épaules. Loin d'apaiser ma peine ce geste la fait exploser et les larmes jaillissent de mes yeux. Alors mes bras se serrent dans son dos pour le maintenir prés de moi. Je m'accroche désespérément à lui. Je mettais mentis à moi même et la vérité m'est revenu en face comme un boomerang. J'avais dit que tout ce qui comptait c'est son bonheur, et je le pense toujours, mais il va me falloir du temps pour que ce ne soit plus douloureux...

- Pardon je voulais pas interrompre quelque chose.

Ken...

instantanément Deen s'éloigne de moi et s'élance déjà vers son ami qui a tourné les talons.

- Putain vous êtes chiant ma parole. Ken revient ici direct.

Ils ont disparu dans la cage d'escalier tandis que je suis figée sur place trop déboussolée entre l'enchainement des évènements. Les garçons discutent et parlent fort. Même sans le vouloir j'entend ce qu'ils se disent.

- Putain mec arrête, tu câbles pour rien.

- Lâche moi, j'te jure que j'me retiens de pas t'en coller une.

Un bruit sourd. Quelqu'un vient de frapper violemment dans le mur. Me dites pas qu'ils sont en train de se battre...

- Putain mec arrête...

- De toutes les meufs de la terre... Rahhh

- Mais rien.

- Rien? Rien? Tu te fou d'me gueule. J'vous ai vu vous câliner là... 

- S'que t'as vu c'est que je réconfortais une go qui est dingue de toi et qui venait d'apprendre que tu te tapais une autre fille qu'elle.

- Quoi... Co...

- J'ai merdé. Mais c'est vous là avec votre relation bizarre. Je savais pas qu'elle savait pas. Je pensais même que c'était la première à qui tu en avais parlé.

Je voudrais disparaitre. Je ne veux pas entendre la suite. A toute vitesse je dévale les escaliers. Je passe devant les garçons sans un regard. Ma fuite semble les surprendre, en tout cas suffisamment pour qu'aucun n'ait envie de me retenir. 





Pas moi sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant