Partie 25

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Devant l'école ESMOD

Point de vue de Léa

Patiemment j'attend d'entre sa voix... pourtant les tonalités s'enchainent ... voilà comment me couper dans mon élan. Lorsque la boite vocale se déclenche, je suis franchement déçue. Moi j'ai envie de faire la fête mais sans Irène je me sent quelque peu démunie. Une idée un peu saugrenue me vient. Ce serait totalement fou et inapproprié. Ce serait prendre le risque de mettre tout le monde mal à l'aise... moi y compris... Mais en même temps qu'est ce que j'ai à perdre??


Et pui merde.


J'ouvre l'application whatsapp et lance une conversation de groupe, j'y inclus Deen, Irène, Hakim, Idriss, Mo, Ken, Diabi, Doum's, Hugz, 2zer.

"Who wants to be my partner in crime tonight??"

Les réponses ne se font pas attendre.

Mo: Toujours partant...

Doum's: je parle pas anglais mais j'ai vu "crime" et ça me va bien...

Irène: Yes baby :-D

Mekra: Je vous aurais à l'oeil les fille.

Irène: Hak's fait pas ton daron ça te va pas...

Mekra: toi cause meilleur.

Irène: --'

Hugz: putain je suis grave chaud

Diabi: Si Ken se décide à bosser plutôt qu'à glander sur son ordi ça devrait le faire.

Ken: 🖕

2zer: 😢 j'ai promis d'emmener ma femme au restau ce soir... 

Framal: 🦆

2zer: 🖕

...

Les mecs continuent de s'envoyer quelques amabilités... je sourit et range mon téléphone qui continue de vibrer. Ken n'a pas dit si il comprit venir ou pas. Je sens les battements de mon coeur s'accélérer. Je ne sais pas comment faire pour faire évoluer la relation (ou l'existence de relation) entre Ken et moi. Nous n'avons jamais vraiment était amis mais vouloir une ration avec lui serait précipité. Je me dit que peut être à force de se côtoyer en groupe de manière informelle les choses pourraient évoluer petit à petit. Peut être même que je me rendrait compte que je tiens à lui sans avoir de sentiment amoureux. Peut être que tout ça n'est que de la nostalgie.

Quoi qu'il en soit qui dit soirée en boite dit tenue correcte exigée... sur la route du retour je liste mentalement les différentes tenue que j'ai amené. Je veut être un minimum sexy tout en donnant l'illusion que ce n'était pas le but rechercher. Je pense à une petite robe bleu nuit. Courte et fluide accompagné d'un décolleté léger... en guise de chaussure comme toujours dans ce genre de soirée ce sera des converses.

Lorsque je rentre à l'appartement je découvre Irène dans ma chambre en train de fouiller dans ma penderie pour semble-t-il trouver une tenue pour ce soir.

- Ça va ma belle? Tu as l'air préoccupé?

- Ça va... je suis contente de sortir avec Hak's mais en même temps on va devoir faire style de rien et ça m'angoisse un peu. Il va forcément y avoir des filles qui vont lui tourner autour et déjà avant j'avais du mal à le supporter mais là ça va être pire... et si il ne les repousse pas? Peut être que pour lui, ce truc entre nous c'est juste pour passer des bons moments... on en a jamais vraiment parler alors... peut être qu'il ne pense pas me devoir l'exclusivité... enfin... j'angoisse quoi.

- Toi j'ai l'impression que t'es en train de t'attacher de ouf...

- T'imagines même pas à quel point. C'est vrai... Hakim je l'ai toujours beaucoup apprécié... Bon ok, j'ai toujours était dingue de lui mais tu vois c'était quelque chose un peu illusoire, un truc qui se passait dans ma tête... aujourd'hui quand il m'embrasse, quand je me réveille à coté de lui ou tous les moments qu'on passe tous les deux... c'est réel et... et je peux pas empêcher mon coeur de réagir.

- Tu sais c'est plutôt une bonne chose...

- Oui mais non... on va droit à la catastrophe. Déjà on parle d'Hakim, je ne sais absolument pas comment il voit les choses, je ne sais pas du tout comment il se sent... parfois je me dit que c'était juste une pulsion, une attraction physique mais à d'autre moment... je sais pas il me regarde d'une manière qui me fait perdre tous mes moyens... Et puis je sais pas... est ce qu'il serait prêt à assumer le truc devant les autres? Devant mon frère? Et moi? Normalement avant de présenter ton mec à ta famille tu peux vivre tes trucs tranquillement de ton coté... nous... J'ai l'impression qu'on a pas le droit à l'erreur... on doit savoir tout de suite et ça me fou les jetons... 

Elle se tait et je vois que quelque chose d'autre la tracasse alors j'essaie de l'encourager du regard.

- C'est aussi que ... maintenant que j'y ai gouté je suis pas sure de réussir à m'en passer.

Je comprend parfaitement ce qu'elle veut dire. Moi j'ai du changer de pays... et à vrai dire je ressent encore un peu le manque... il suffit de voir l'absence total de résistance que j'ai eu au Japon.

Je m'assoie au coin du lit l'invitant à me rejoindre:

- Tu sais Irène, les histoires d'amour ça peut être compliqué mais ça peut être aussi très facile. Il suffit de lui dire ce que tu vient de me dire. Peut être qu'il aura besoin de temps pour y réfléchir, peut être que ça le ferra fuir mais peut être pas... Il n'y a que sa réaction qui compte et la manière dont il voit les choses. Les autres, ken tout ça... c'est pas des obstacles. 

- Mais si Ken se braque et si il demande à Hakim de me quitter. Si il met fin à leur amitié?

- On sait toute les deux que si vous refusez, si vous expliquez à Ken qu'il n'a pas son mot à dire il finira par si faire... Irène, tu crois vraiment qu'hakim se serait lancer dans cette histoire à la légère? Je te dis pas que vous vivrez ensemble jusqu'à la mort, que vous allez vous marier ou avoir des enfants... mais au présent je crois qu'il t'aime bien aussi et ce frisson que tu décris... ça donne envie de continuer non?

- Oui...

- Alors ne t'inquiète pas. Peut importe ce qu'il adviendra je serais toujours là. 

Elle plonge son regard dans le mien et j'ai du mal à décrire ce qu'il s'y passe. J'ai l'impression que ma dernière phrase lui a fait beaucoup plus d'effet que prévue...

- Je suis désolée... quand tu as quitté mon frère, je n'ai pas su me rendre compte que tu souffrais aussi et que tu avais besoin de moi.

- C'est du passé tout ça, ce qui compte c'est qu'aujourd'hui on soit ensemble. Mon histoire avec Ken était sans doute vouée à l'échec. A l'époque nous n'avions aucune chance, on était trop jeune, on avait trop d'espoir, trop de rêve... on était trop idéaliste...

- Et aujourd'hui?

- Aujourd'hui nous sommes deux étrangers l'un pour l'autre.

Pas moi sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant