Partie 37

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Pour ceux qui ont lu la partie 36 dès sa publication, quelques lignes ont été rajoutées à la toute fin.

Bon dimanche à vous et avec un lundi férié quel bonheur.

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Paris

Point de vue de Léa

Takumi est clairement en colère de mon aveux. Je vois sa mâchoire qui se contracte à intervalle régulier. Je ne sais pas quoi faire d'autre à part m'enfoncer dans le siège, me faire toute petite et rester silencieuse. Si j'avais su que ça provoquerait une telle réaction, j'aurais garder cette information pour moi. Mon portable sonne m'indiquant l'arriver d'un message.

Ken: "Tu semblais bien accompagné ce soir"

Alors que je suis en train de prendre connaissance de ce texto, Takumi me prend brusquement le téléphone des mains pour prendre connaissance du texte envoyé par le jeune rappeur. Alors que je lui demande de me rendre l'appareil tout en me penchant sur lui pour tenter de le récupérer, Takumi me tiens à distance et je vois avec horreur qu'il appel Ken de MON téléphone.

- Takumi..; rend moi ça

- Allô?

Trop tard.

- T'as eu ta chance, maintenant laisse tomber.

Et sans attendre de réponse il raccroche et me rend mon téléphone que je regarde interdite entre ses mains.

- T'es sérieux?

Il me regarde désolé, il ne semble pas regretter son geste mais juste mal à l'aise que je puisse lui en vouloir.

- Il fallait que quelqu'un lui dise. Il t'empêche d'avancer.

- Tu veux que je te dise? Tu es jaloux. Tu te dis que si on est pas ensemble c'est de sa faute à lui...

- Et ose me dire que c'est faux. Ose me dire que quand tu me regardes tu ne ressens pas quelque chose d'étrange. Ose me dire que tout à l'heure, alors que tu ne pensais pas à lui tu étais bien avec moi... Ose me dire que je te laisse totalement indifférente. 

Que répondre à ça quand ce n'est que la stricte vérité?

- Ecoute Léa, peut être que c'était pas la bonne méthode, mais si personne ne prend les décision difficiles, tu vas t'enliser dans cette histoire.

- Tu n'avais pas à faire ça.

Voyant que ma colère est en train de redescendre il se radoucie et se rapproche de moi.

- Je suis désolé.

Sa voix est douce, calme et rassurante. Il glisse son bras droit derrière mes épaules et m'attire légèrement à lui. 

- Je ferrais tout pour te protéger. Je ferrais tout pour prendre soin de toi. S'il te plait ne m'en veux pas.

La réalité reprend ses droits quand le taxi s'arrête en bas de chez moi. Alors que Takumi commence à faire le tour du véhicule, je le devance pour sortir sans son aide. Je le vois tiquer mais il ne dit rien. En silence je prends la direction de l'appartement, Takumi sur les talon, tête baissée il n'en mène pas large.

Une fois dans l'appartement il me faut quelques secondes pour comprendre que j'interromps quelque chose entre Irène et Hakim. Plus gêné que jamais, Takumi derrière moi je me cache les yeux à l'aide de ma pochette.

- Oh je... Désolé... Je vais... dans ma chambre.

- Léa je...

- Chut, chut... je t'aime. A demain

Et sans demander mon reste je prend la fuite vers ma chambre. Je ne prête aucune attention à Takumi, j'imagine qu'il se dirige vers la chambre d'ami.

Cette soirée avait parfaitement bien commencée. Si je n'avais pas croisé Ken à la sortie du restaurant, la fin aurait sans doute était bien différente. Le styliste avait presque réussis à me faire basculer de son coté mais il a suffit d'un regard vers le rappeur pour que tout s'écroule.

En étoile sur mon lit je me saisi d'un oreiller que j'appuis fortement sur mon visage et je cris. Le bruit est étouffé mais qu'est ce que ça fait du bien d'effacer cette frustration. 

Quelques coups furtifs frappés à ma porte me font relever la tête. Je vois alors la petite tête d'Irène passer par l'entrebâillement.

- Je peux entrer?

- Tu as remis tes vêtements?

Elle ris face à ma bêtise qui à le don de faire disparaitre la gêne entre nous. A son sourire taquin, je comprend qu'elle ne va pas en rester là.

- On est quitte non? Moi j'avais 17 ans quand je t'ai surprise avec mon frère.

Par réflexe je lui jette l'oreiller tout en lui disant...

- Hey, on avait dit qu'on en parlait plus.

Manque de chance pour moi, elle esquive l'objet lancer dans sa direction et vient s'étaler de tout son long sur le matelas. Cote à cote nous observons le plafond. Je suis contente de l'avoir à mes coté.

- Il s'est passé quoi?

- ... Takumi m'a organisé une vraie soirée romantique, compliment, douceur tout était parfait... et j'ai croisé le regard de Ken quand on est sortit du restaurant.

- Et? C'est pour ça que tu étais en colère? Je comprend pas trop.

- La vérité, c'est que pendant tout le repas j'étais presque dans une dimension parallèle où Takumi et moi on était ensemble. Il était prévenant, je me sentais en sécurité... et puis la bulle a éclaté quand j'ai vu ton frère. Quand Takumi m'a posé des questions je lui ai dit que je l'avais vu et comme ton frangin est stupide il a pas trouvé mieux que de m'envoyer un message à ce moment là. Quand Takumi l'a vu, il a pris mon téléphone et a appelé Ken lui disant un truc du genre "t'as eu ta chance, maintenant laisse tomber"... 

J'essaie vaguement d'imiter la voix grave de Takumi

- Ah...

- T'aurais réagit comment toi?

Elle prend son temps avant de me répondre.

- En fait ça dépend...

Perplexe je me tourne vers elle pour lui faire face.

- Si Takumi avait été l'homme que j'aimais j'aurais compris sa réaction de jalousie et limite j'aurais pu trouver ça mignon qu'il cherche à éloigner les mecs un peu trop collant... Maintenant...

Et je la vois hésiter avant de poursuivre...

- ... Si c'est Ken que j'aimais, alors j'en aurais voulu à Takumi...

- Tu crois que...

- Je crois que c'est évident. Il n'y a que ta peur qui t'empêche de t'en rendre compte.

A peine a-t-elle finis sa phrase que mon téléphone sonne à nouveau. Ken. Quand Irène remarque qui est l'émetteur, elle se lève et me dit juste avant de quitter ma chambre.

- Tu sais Léa, parfois il faut se jeter à l'eau et voir ce qui se passe.



Pas moi sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant