𝐐𝐔𝐄𝐄𝐍 ━ Riverdale

Chapitre 12

J'étais déjà réveillée depuis longtemps lorsque la porte de ma cellule grinça. Mes quelques heures d'enfermement m'avaient rendu alerte de tous bruits. La solitude et le sursis commençaient à me rendre barge. Contre toute attente, c'est FP qui entra dans la pièce froide et humide, le shérif se contentait d'observer la scène d'un oeil distrait. Mon oncle me prit dans ses bras et malgré mes mains liées, j'essayais tant bien que mal de lui rendre son étreinte.

Il m'accompagna jusqu'au bureau du shérif, qui retira mes menottes et me pria de quitter le commissariat. A l'extérieur, une brise légère faisait voler les feuilles mortes. Je serrais ma veste par réflexe contre mon torse, en suivant mon oncle jusqu'à la voiture de Sweet Pea :

- Les garçons doivent rester en garde à vue aujourd'hui et peut être encore les jours suivants.. Tu te sens prête pour retourner au lycée aujourd'hui ?

Honnêtement ? Non.. Mais je ne pouvais plus me comporter comme une gamine à présent, pas dans une situation pareille. Je me contentais donc d'hocher la tête et de monter dans le véhicule, en silence.

FP alluma la radio et roula à travers les rues de la ville. Il fit un bref arrêt au mobil-home, pour que je me change et que je prenne mon sac. J'aurais voulu rester éternellement sous l'eau brûlante et apaisante de la douche, mais les violents coup de klaxon m'obligèrent à me dépêcher.

A 8h pétantes, j'étais devant la devanture du lycée. Voyant que je n'osais pas m'y aventurer, FP klaxonna une dernière fois, avant de disparaître du parking du lycée. Je serrais mon sac et pris les marches menant à l'entrée du bâtiment. J'avais imaginé tous les scénarios possibles : les rumeurs vont très vite à Riverdale, encore plus celles parlant de meurtre ou de serpents. Je vous laisse alors imaginer le nombre de regard sur moi lorsque je passais les portes du bâtiment. Chacun de mes faits et gestes étaient observés, et aucun serpents ne paraissaient être présent dans ces lieux. Aucun, sauf un.

C'était bien la première fois que j'étais heureuse de voir ses cheveux roux volés derrière sa démarche princière. Cheryl me rejoint, alors que j'étais entrain d'ouvrir mon casier. Elle plaqua sa main vernis sur la porte de celui-ci, qui claqua violemment :

- Alison Jones, tu as intérêt à m'expliquer ce qu'il se passe et rapidement !

Elle avait croisé ses bras sur sa poitrine et semblait réellement énervée ou juste inquiète. Ses traits fins m'étaient pour l'instant, encore indéchiffrables.

- Toni a été arrêtée hier soir, la police a fait une descente chez moi. Je ne t'aime pas, mais j'ai besoin de toi.

Au moins, elle avait été claire. Je laissais glisser mon sac jusqu'à ce qu'il heurte en fracas le sol et je pris appuie contre le casier. La discussion allait être longue. Elle portait sa veste en cuir rose, ce qui signifiait qu'elle se sentait réellement concernée par la situation.

- Tu as du entendre parler du meurtre des deux filles.. commençais-je en prenant soin de bien choisir les mots que j'utilisais.

- Bien sur que j'en ai entendu parler ! Je suis capitaine des cheerleaders, je te rappelle. Tout le monde dit que c'est un serpent qui l'a tué, c'est vrai ?

Je regardais autour, plus personne ne se préoccupait de nous. J'hochais la tête positivement, le plus discrètement possible. Elle plaqua ses deux mains sur sa bouche, comme pour pousser un cri silencieux. Je me pinçais les lèvres en la regardant pleurer. Après quelques minutes de silence, elle essuya ses joues pleines de larmes et me tira vers l'extérieur du lycée. J'eus à peine le temps d'attraper mon sac, qu'elle me fit passer à travers une foule d'adolescents. J'atteignis tant bien que mal les marches de l'entrée et m'assis à côté de la rouquine.

- Tu ne peux rien dire à personne, sinon Sweet Pea, Toni, tout le monde est en danger.

- C'est Sweet Pea n'est ce pas ? demanda-t-elle le regard dans le vide.

- Oui..

- Pourquoi est ce qu'il les a tué ? Elles étaient comme des sœurs pour moi..

- Il a cru qu'elles étaient des ghoulies, tu sais le gang rival qui a battu Jughead a mort.

Elle avait posé sa crinière rousse sur mon épaule et parlait doucement. Je me fis alors la réflexion que lorsque Cheryl arrêtait de jouer son rôle de princesse, elle était particulièrement touchante et émotive.

- Comment est ce qu'on peut aider ? demanda-t-elle soudain.

- On ne peut qu'attendre.

- Non ! Les serpents se sont toujours défendue lorsqu'ils avaient affaire à une injustice. Si on ne fait rien, ça paraîtra suspect.

Elle avait retrouvé le sourire et se trouvait maintenant debout sur les marches à faire de grands gestes.

- J'ai une super idée, mais pour l'instant il faut que j'aille en cours ! Rejoins-moi à midi, sur les tables extérieures !

Elle attrapa son sac puis pénétra dans l'enceinte du batiment. Je fis de même quelques minutes après pour rejoindre mon cours de maths. Habituellement, j'y trouvais Fangs qui m'accueillait avec un grand sourire. Mais ce matin là, je dû me contenter des regards interrogateurs des élèves et du professeur.