Chapitre 17

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La mère de Sweet Pea fut étonnée de me voir si tôt me rompre la peau des mains sur leur porte. J'avais frappé si fort, que j'avais réveillé les mobil-homes aux alentours. Mais les mots me manquaient et Jughead dû expliquer à ma place :

- Il faut que Sweet Pea amène d'urgence Alison en voiture à Toledo, son père va mourir !

Mon père va mourir.

Cela ne pouvait être vrai et pourtant moins de trente minutes après l'appel de ma mère, nous étions tous les quatre dans la voiture, Sweet Pea, Jugh, Fangs et moi. Je me rongeais les ongles et sentais mes mains trembler.

Mon père va mourir.

Sweet Pea n'avait pas fait de réflexion, il s'était contenter de se préparer rapidement et de me tirer jusqu'à la voiture. Toledo se situait dans l'Ohio, à deux heures de routes de Riverdale. J'avais habité dans cette ville, prêt de dix ans mais aujourd'hui, elle me paraissait étrangère, sombre et annonciatrice de mauvaises nouvelles.

Sweet Pea nous déposa devant l'hôpital et partit chercher une place. Je descendis de la voiture en furie en direction de l'accueil, j'arrivais à peine à expliquer ma situation à l'infirmière qui s'y trouvait, mais elle me répondit tout de même avec douceur :

- Pour M. Jones c'est la salle 113.

Je n'avais pas attendu que les garçons me suivent et je m'étais ruée vers la chambre indiquée. À l'intérieur, se trouvaient déjà ma mère, ma tante Gladys, ma cousine Jellybean et mes grands-parents. Ma mère fut la première à me prendre dans ses bras :

- Je suis désolé maman, j'ai fais au plus vite..

Elle ne me répondit pas et me fit un chemin jusqu'à mon père qui me souriait faiblement. Il n'avait ni cheveux, ni sourcils, mais il avait gardé son sourire qu'il me réservait à chaque fois qu'il me voyait :

- Je suis heureux que tu sois venue ma chérie, souffla-t-il en passant ses doigts sur mon visage.

Je m'approchais de lui et pris sa main avec douceur, comme pour ne pas le briser. Il la serra et me tira comme il put vers lui. J'acceptais son étreinte et fermais les yeux instants, pour oublier la maladie et me souvenir de l'homme qu'il était encore un an auparavant.

Un père doux et aimant.

Mais un bruit strident me fit tressaillir, suivit de près par une infirmière qui m'éloigna de lui.

L'écran à sa gauche affichait un trait continue. Son cœur avait cessé de battre.

Ma mère s'écroula dans mes bras en sanglots, ses cernes prouvaient que cela faisait déjà plusieurs heures qu'elle se battait contre ses sentiments. Ses larmes avaient mouillé mon épaule, et je sentais son corps trembler dans mes bras.

Ce n'est pas réel, mon papa ne peut pas mourir.

Je fixais le brancard qui déplaçait le corps encore chaud de mon père d'un œil vide. Je l'avais vu une dernière fois, et maintenant il était parti pour toujours.

J'aidais ma mère à s'asseoir sur l'un des sièges de la chambre et sortis rejoindre les garçons dans le couloir. Ils étaient installés sur les seuls sièges d'attente encore disponible.

À ma vue, ils arrêtèrent de parler et Sweet Pea m'invita à s'asseoir sur lui. Malgré mon esprit dans le vide, j'aperçus Fangs se pincer les lèvres et éviter mon regard :

- Qu'est ce qu'il y a Forgaty ? Demandais-je avec le peu de voix qu'il me restait.

- Je sais que ce n'est pas le moment pour t'annoncer ça, souffla-t-il. Mais Malachai a été jugé innocent et l'enquête vient d'être ré-ouverte.

Mon cœur rata un battement, et mes larmes commencèrent à couler. C'en était trop ! Je sentis ma tête cogner contre l'épaule de Sweet Pea et toute ma détresse quitter mon corps.

Mon papa est mort.

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