10.2. Noël aux Tuileries - Messe de Noël

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Et bonne année à tous ! Je vous souhaite la santé surtout, c'est le plus important ! :* J'ai relu vite fait, n'hésitez pas si j'ai écrit n'importe quoi ! ^^"


Héloïse revint le soir même et se jeta dans les bras de sa camarade, folle de joie. Derrière elle, Albéric donnait son manteau au valet apparu comme par magie. Ils arrivaient peu de temps avant la messe de minuit dans la chapelle du palais, et ne trouveraient plus de place. En quittant le service de l'impératrice, Héloïse de Bellegarde avait abandonné toutes les faveurs attachées à son titre.

— Anne, quelle bonne surprise ! Aviez-vous prévu de mourir de froid en nous attendant ?

— Vous êtes arrivés à temps, Dieu merci, rit-elle de bon cœur. Bonsoir Albéric, pas trop fatigué par le voyage ?

— Héloïse a égayé le voyage de ses piques peu chrétiennes.

— Mon mari, vous êtes impertinent.

— Où logez-vous ? tempéra Anne en étendant une main entre les deux amoureux, telle la statue du Commandeur.

— La duchesse de La Tour-Maubourg nous a réservé une chambre. Nous sommes restées en contact depuis mon départ au début du mois.

Anne ne dit rien mais s'émut en silence de la délicatesse de la dame du palais. La duchesse n'oubliait jamais rien, et ne laissait jamais rien de côté fût-ce le temps d'un instant.

— Dites-moi, Anne, qui a pris la place de la duchesse de Bassano à sa mort ?

— La duchesse Colonna-Walewski. Elle sème la zizanie entre les dames du palais par sa tyrannie insupportable.

— Ah, je me doutais que ma tante ne serait pas choisie. Appolonie-Valonette a dû vous expliquer que la duchesse a été un temps la maîtresse de notre cher empereur, j'imagine.

— Je vous demande pardon ! suffoqua-t-elle, indignée par la désinvolte de son amie.

— Mais oui ! Elle et l'impératrice étaient de très bonnes amies, et se sont fréquentées de longues années. Aussi Napoléon III a-t-il cédé à la tentation qui lui tournait autour.

— Mais, et l'impératrice ! Comment a-t-elle pu accepter !

— Elle aurait fait venir la duchesse pour lui dire tout bonnement qu'elle refusait que sa relation avec son mari détériorât la leur.

— Enfin Héloïse, vous inventez, ce n'est pas possible.

— Demandez à Albéric, il me l'a dit. Le poste des Cent-Gardes n'est pas loin de la chambre à coucher de l'empereur. L'on entend de ces choses ! gloussa-t-elle.

Anne n'eut pas à en supporter davantage grâce au chaos des valets agglutinés autour d'un second cabriolet, et elle en remercia le Ciel. Son respect presque sacré de la famille impériale l'empêchait de participer au moindre cancan à son sujet. Elle serait morte de honte devant l'impératrice.

— Héloïse, venez voir, lança son mari, déjà au sommet des marches.

Elle obéit avec sa vivacité habituelle, et se retrouva tout-à-coup dans les bras du jeune homme. Elle n'eut pas le temps de protester ; il lui volait déjà un baiser amoureux du bout des lèvres. Anne détourna les yeux avec gentillesse et entendit son amie s'écrier après quelques secondes :

— Mais enfin, pourquoi ?!

— Regardez bien.

Les deux jeunes filles levèrent la tête en chœur ; une boule de gui avait été attachée avec un brin de ficelle, peut-être mise là par l'empereur taquin lui-même. Héloïse rit de bon cœur, Albéric lui décocha un regard passionné, et Anne s'empara d'un des sacs de la jeune mariée.

Dans l'ombre du Second EmpireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant