12.2. Affaire de famille - Fouilles en règle

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Evidemment, j'ai (encore) perdu la feuille avec les noms pour dédicacer les chapitres... oui, je suis tête en l'air en ce moment ! ^^' Bref, si vous le souhaitez, je vous en dédicacerai un avec plaisir, il faut juste me le dire/rappeler :) 

Et bonne lecture !


22 janvier 1868

Le Louvre refléta les lumières scintillantes des Tuileries, silencieux dans la nuit. Accoudée au balcon de sa fenêtre en dépit du froid audacieux, Anne regardait ces vieilles pierres face à elle avec mélancolie. A leur manière, elles lui rappelaient l'Hôtel du Grand Commandement de Tours qu'elle avait tant aimé, et qui avait abrité ses chagrins d'enfant. Mais, très vite, trois petits coups à la porte la ramenèrent sur terre.

— Anne, mon chou, il va falloir y aller.

— Taisez-vous, vous, répondit-elle sans quitter le Louvre des yeux. Je ne suis pas votre chou.

— Mais vous êtes fâchée contre moi, ventredieu, comprit enfin Aaron en fronçant les sourcils.

Sur le pas de la porte, il semblait réellement déconcerté. Il avait les cheveux en bataille, peut-être venait-il de se réveiller d'une longue sieste volée dans la chambre voisine.

— Plutôt que de m'aider à retrouver mon frère, vous batifolez avec les duchesses, et les comtesses, et les baronnes, et...

— Oh, du calme, mon chou.

— Je vous l'ai déjà dit, je ne suis pas votre chou.

Elle se retourna vers lui et, à cet instant, elle ressemblait si fort à une furie vengeresse qu'Aaron recula d'un pas. Les mains levées en signe de conciliation, il hésita puis avança un pied – un pied seulement.

— Où est le problème quant à mes occupations si je continue de vous aider ?

— Vous ne m'aidez pas, vous flirtez !

— La duchesse Colonna-Walewski connaît les secrets les mieux enfouis.

Elle s'arrêta net. Était-ce donc la raison de ce baiser sous le gui ? Mais la seconde suivante, elle redevint suspicieuse et fronça les sourcils.

— Ne serait-ce pas plutôt pour servir vos propres manigances, monsieur le filou ?

— Touché, grimaça-t-il, une moue charmante de gêne et d'embarras accrochée au visage.

Elle plissa les yeux et il reprit aussitôt, conscient des nuages noirs qui s'accumulaient sur sa tête :

— Mais je cherche également à retrouver la trace de votre mère.

— Inutile. La comtesse de Ségur m'a tout raconté.

Et elle se détourna vers la fenêtre, pas peu fière au fond de paraître si assurée. Elle aussi pouvait mener ses enquêtes et trouver des informations.

— La comtesse de Ségur ? répéta Aaron, de toute évidence perdu.

— La marraine de ma mère. Je suis allée la voir il y a une dizaine de jours, et elle m'a raconté le scandale.

— Comment avez-vous su qu'elle était la marraine de Clémence de Quatrebarbes ?

— Ça, c'est mon affaire.

Elle eut le bref remord de faire passer une coïncidence pour un acte conscient ; puis elle se morigéna. Aaron Niel lui en faisait voir de toutes les couleurs depuis huit mois. Elle pouvait bien avoir l'air plus audacieuse qu'elle ne l'était réellement.

Dans l'ombre du Second EmpireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant