Chapitre 25

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Je commence à courir dans la ville, je suis trop lente. Je cours et ferme les yeux.
-Le corps et l'esprit ne font qu'un. Je répète cette phrase encore et encore. Jusqu'à ce que je sente la douleur, la douleur d'un os que l'on brise, la douleur bestiale et indescriptible la transformation. Je cours en louve, plus rapide, plus sûre. J'arrive enfin chez Jack, je frappe à la pirte plusieurs fois mais une odeir de sang confirme mes inquiétudes. Je force la porte et entends Jack hurler de sa chambre, je passe à côté du corps sans vie de sa mère. Jack est réfugié dans un coin de son placard, il hurle, se protégeant du onis avec sa porte. Je siffle et le Onis se tourne vers moi pendant que je reprends forme humaine.
-Attaque toi à moi. Dis-je en allumant mes yeux.
Le Onis brandit son katana et me fonce dessus. J'attrape la lame et la détourne de moi avant de lui donner un coup pour qu'il recule.
-Je ne suis pas comme eux.
Le Oni me plaque à terre.
-Je tuerais tout ceux à qui tu tiens. Me lance l'ombre.
Je hurle en tentant de la repousser mais elle ne bouge même pas.
-C'est moins facile quand la vieille souche ne t'aide pas. Rit-elle.
C'est la voix du Nogitsune.
-Regarde bien.
L'ombre se téléporte et embroche Jack de sa lame.
-Non!
Je me lève d'un bond mais l'ombre disparait. Je rattrape Jack qui commence à cracher du sang.
-Hey, je suis là Jack, je suis là.
Je prends sa main et commence à lui prendre sa douleur
-Il faut que tu tiennes bonhomme, tu peux pas mourir. Dis-je en retenant mes larmes.
Sa douleur est tellement intense que j'ai l'impression de mourir.
-J'ai...J'ai mal. Articule difficilement Jack.
-Je sais mon chéri, je fais de mon mieux.
Je retire encore plus de sa douleur, m'arrachant un cri horrible.
-Ça...Ça te fait...mal? Me demande le petit de plus en plus mal.
-C'est rien, t'inquiètes pas pour moi.
Derek apparait devant la porte et s'approche de moi.
-Melody, arrête, ça va te tuer.
-J'peux pas le laisser. J'peux pas le laisser comme ça.
-Melody, il est trop tard.
-Non! Il peut s'en sortir.
On entends les sirènes de police dehors.
-Melody, on doit y aller.
-Va t'en. Lui dis-je. Il hésite un instant alors je me répète. Va t'en!
Il sort par la fenêtre, je garde Jack dans mes bras, prenant toute la douleur que mes pouvoirs me permettent de prendre. Le shérif entre, son arme pointée sur moi.
-Melody lève les mains. Mets les en évidences.
-J'peux pas. Dis-je en larme.
Je ne peux pas le lâcher, j'suis son dernier rempart.
-Melody...J'ai peur...Dit Jack d'une voix à peine perceptible.
-J'suis là. Dis-je en le serrant plus fort.
Son cœur fait un ultime battement, son corps devient inerte, il n'y a plus rien à faire.
-Melody, lève les mains, doucement.
Je lève les mains, je suis pleine de sang. Il me passe les menottes et m'emmène au poste. Je reste assise, attachée à un bureau, je ne dit rien, c'est comme si j'étais morte intérieurement. Puis l'adjoint Parrish vient me détacher.
-On doit te faire passer des tests de dépistages.
Je hoche la tête sans rien dire.
-Tu te sens bien?
-Ça n'a aucune importance. Dis-je en le suivant.
Ils me font des tests, négative à l'alcool, positive au LSD. En temps normal je me serai indignée mais dans ce cas précis, j'en ai rien à foutre.
-Qui est-ce que tu veux qu'on appelle pour venir te chercher? Me demande Parrish.
Je fixe le bureau, je sais pas, j'en sais rien. Peu importe qui viendra, je ne me sens pas de lui faire face.
-Melody?
Je lève les yeux.
-Appellez qui vous voulez. Ça n'a pas d'importance.
-Comme tu voudras.
Quelques minutes après, Derek arrive, il parle un peu avec le père de Stiles et m'emmène dans la voiture.
-Ça te fait mal? Tu te sens bien? Tu veux qu'on en parle? Me demande-t-il.
-J'veux juste...rentrer. Dis-je sans émotions.
Il me lance un dernier regarde de compassion et roule jusqu'au loft. Quand on arrive, je m'assois et ne bouge pas. Derek me pose 1001 questions sur mon état, c'est la première fois que j'ai envie de retrouver le Derek froid et distant qu'il est quand on est en public. La porte s'ouvre et mon frère entre, furieux.
-Tu as replongée! Tu m'avais promis! Tu imagines ce que Maman ressent? Tu as été arrêtée pour meurtre!
-Arrête de crier. Chuchotais-je.
-Tu me demandes d'arrêter de crier? Tu te mets à ma place 5 minutes?
-Non! Hurlais-je en me levant. Non, je ne me mets pas à ta place. Je crie toujours aussi fort en lançant ce qu'il y a sur la table, faisant réagir Derek. J'en peux plus que tout le monde me demande d'être toi! J'suis pas toi! J'suis juste cette putain d'adolescente qui est assez conne pour faire passer ses tentatives de suicide pour des sacrifices pour les autres. J'suis pas la gentille Alpha qui prends soin de sa meute, ma seule meute, c'est moi et t'as vu comment je prends soin de moi-même? Alors pense que je me suis droguée avant d'aller massacré Jack et sa mère. Pense que je suis un monstre si ça te chante. Moi je ne suis sûre que d'une chose, je ne suis pas toi. Et j'en ai marre que tout le monde se sente obligé de m'aider parce que je suis la pauvre petite sœur du vrai Alpha.
Je sors en débardeur sous la pluie, j'ai besoin de respirer, d'être loin de tout ça. J'en peux plus. Je vais à l'entrepôt de train, je m'allonge sur les banquettes pourries du wagon et fixe le métal rouillé du plafond. J'ai envie d'exploser en larme, j'ai envie que tout ça se termine, j'ai peur, pour Scott, Stiles, Lydia, Derek... Il a dit qu'il allait tous les tuer et j'ai pas envie de ça. J'entends des pas lourds descendre les marches, je me lève et sors pour découvrir Derek.
-Tu devrais pas être là. Dis-je simplement, en montrant le moins d'émotions possible.
-Tu sais très bien que je suis là où je dois être. Écoute, je sais que c'est pas facile...
-Arrête, t'en sais rien.
-J'ai compris comment tu fonctionnes. Tu les aimais...
-J'aimais qui?
-Erica, Boyd, Allison, Jack...Tu les adorais et le fait qu'ils soient partis t'a affecté.
-Comme il l'a fait pour chacun d'entre nous.
-Justement non, c'est ça qui déclenche tout le reste. C'est toujours ça. Quand tu perds un proche, tes addictions reprennent le dessus. Ça a commencé avec le départ de ton père.
Je soupire. Il a raison et on le sait tous les deux.
-Je ne sais pas si tu te drogues, mais j'suis pas Scott non plus. C'est à toi de voir ce que tu estimes bon de me dire. Mais si tu as envie d'hurler sur quelqu'un, de l'insulter ou de t'appuyer sur quelqu'un, je suis là.Quoi que tu fasses, quoi que tu dises. Me dit-il en s'approchant de moi et il m'embrasse.
Pour la première fois depuis que je suis louve, je me sens soutenue, je ne suis pas seule.
-Je fais parti de ta meute, peu importe ce qui arrive.
Il me prends dans ses bras et en un battements de cil, je me retrouve face au Nemeton.
-Mon Dieu, tu as enfin compris. Lance Erika.
-Compris quoi?
-Je t'avais prévenue, je t'avais dis de ne pas le croire, de ne pas lui faire confiance mais tu as douté.
-Je n'ai pas...
-Alors tu ne te sentais seule que par plaisir?
Je baisse la tête comme une enfant honteuse.
-Oh moins, on va pouvoir passer aux choses sérieuses. Sourit-elle.
-Explique moi.
-Je vais t'expliquer plus en détail ce que tu es et te donner ton pouvoir.
-Tu?
-Je me sers de ton souvenir de ton amie pour te parler mais là n'est pas la question. Laisse moi t'expliquer quelque chose. Ton entourage te trouvais spéciale pour une excellente raison. Tu es la louve noire. Disons que, si le Nogitsune est une très vieille créature, tu l'es encore plus. Tu es née d'un morceau d'étoile et depuis des millions d'années, tu te balades sur Terre pour faire ce ta nouvelle personnalité veut faire.
-Et donc?
-Donc nous sommes liés depuis ta naissance et la louve noire a forcément un petit truc en plus.
Elle me tends une espèce de lame grise, on croirait de la pierre.
-C'est quoi?
-Une dague lunaire, tu l'as taillé toi-même dans une autre vie.
-J'ai l'impression de devenir tarée.
-Peut-être que tu l'es.
-Je suis en train de parler à un arbre millénaire qui me dit que je suis folle. Tout va bien.
-Pour ce qui est de la luciole dans ta poitrine, je n'ai sûrement pas besoin de t'apprendre qu'elle contrôle les Onis mais elle peut aussi te guider à eux. Si tu veux prendre totalement le contrôle sur eux, réfléchis comme le Nogitsune, ils lui obéissent pour une raison précise. Quoi qu'il en soit, tu dois le tuer maintenant.
-Avec plaisir. Commence par me réveiller et j'irai.
-Tu commences à comprendre comment tout ça fonctionne.
Je me réveille dans le hangar, je saigne du nez et des yeux. Je réfléchis un instant, les Onis lui obéissent parce que le Nogitsune a détruit la luciole de la mère de Kira. Il est assez mauvais pour avoir rompu le lien entre un kitsune et ses Onis, c'est comme si on vous prenait vos enfants. Il faudrait que je sois aussi pure qu'il est mauvais. Mais la seule personne aussi pure est mon frère qui est un vrai Alpha, soit, ce que je ne suis pas. Qu'est ce que je pourrai faire pour prendre le contrôle? Qu'est ce qui est pur puisqu'il n'est contrôlé que pas instinct...Mon côté louve! Si je peux effacer toute mon humanité, seul l'instinct de ma louve me guidera donc je serai aussi pure qu'il est mauvais. La luciole s'allume, ils passent à l'attaque.
-Guide moi. Chuchotais-je en fermant les yeux.
Mes pieds commencent à avancer, je sors du hangar. Je commence à courir et quand mes jambes s'arrêtent, je suis dans une forêt enneigée avec une fontaine au milieu. Scott et les autres sont là.
-Melody! Me lance mon frère en me prenant dans ses bras.
-Scott, j'ai besoin que tu me rendes un service.
-On n'a pas le temps.
-Il va falloir que tu me rendes mon humanité.
-Quoi?
-C'est trop long a expliqué mais je vais perdre mon humanité pour contrôler les Onis et tuer le Nogitsune.
-Et comment je fais ça?
-On est des hybrides. On supporte mieux la douleur alors fais moi mal à m'en faire crever.
Le Nogitsune apparait sous sa forme de momie. Il dit à Stiles qu'il nous tuera tous. Des Onis apparaissent et mes amis commencent à se battre. J'esquive les coups de Onis jusqu'à me retrouvé contre la fontaine. Je vois mon reflet et tilte.
-La séparation des corps.
Je dois laisser mon corps à la louve. Je me laisse aller à mes instincts jusqu'à ce que les couleurs changent, ma vision devient dichromatique. La luciole sort de ma poitrine et commence à s'envoler mais je la rattrape.
-Watashi wa kuro ōkamidesu. Dis-je, les Onis s'arrêtent tous.
Je me retrouve dans le lycée. Kira embroche le Nogitsune qui commence à convulser mais je l'attrape par la gorge et le plaque contre le mur.
-Vous ne pouvez pas me tuer! Hurle le Nogitsune.
-Moi si. Dis-je en le poignardant de ma lame lunaire.
Le Nogitsune part en fumée, je reçois un coup dans la jambe, tellement fort que j'en hurle et m'effondre jusqu'à ne plus rien voir. Je ressent des douleurs qui ne sont pas les miennes, mais malgré elles, je sens une sorte de paix. Quand je rouvre les yeux, je suis à l'hôpital, j'ai une douleur effroyable dans la jambe, je crois que je suis à l'hôpital. Un médecin vient me voir et m'explique que je dois être opérée parce que je me suis cassé le tibia. J'ai aucune nouvelle de personne. Mais je comprends, cette semaine a été rude, Aiden est mort, tué par un Onis. Ma mère a été blessé, le shérif et Parrish aussi. Un vrai désastre. Je suis opérée et plâtrée sans aucune explication sur ma non guérison. Derek finit par revenir me chercher pour me ramener au loft et on parle un peu dans la voiture.
-Tu te sens bien? Me demande-t-il inquiet.
-J'ai connu pire.
-Tu veux en parler?
-Pas dans l'immédiat.
Je suis assez froide avec lui. Je suppose que c'est lié à ma récente récupération d'humanité. On arrive au loft, je galère à monter les escaliers à cause du plâtre. Il ouvre la porte, on rentre.
-Tu t'empêches de cicatriser? Me demande mon copain en accrochant son manteau.
-Bien sûr que non. C'est juste que j'ai retrouvé mon humanité donc ça doit prendre plus de temps.
-J'aime pas l'idée.
-J'avoue que Scott y est peut-être allé un peu fort.
-C'est pas Scott qui t'as frappé.
-Ah...Et c'est qui?
-Lydia.
-Elle a une sacrée force.
Je m'assois sur la table et commence à tirer sur les deux bords de mon plâtre.
-Qu'est ce que tu fais? Me demande mon copain qui comprends rien.
-C'est pas avec ce truc que je vais cicatriser.
Il soupire, vient vers moi, ses mains prennent la place des miennes et tirent sur le plâtre qui se brise en deux.
-Merci. Dis-je en reprenant mes béquilles.
Derek râle, il se plaint, de moi je crois, je ne l'écoute pas. J'ai mal à la tête, à la poitrine, à la jambe, partout en fait. J'en peux plus. Je me lève, boite jusqu'à l'armoire à pharmacie. Je prends une seringue, la remplie de morphine et m'injecte le liquide dans les veines, j'ai un petit moment de latence jusqu'à ce que Derek qui gueule me sorte de ma transe. Je le regarde, soupire et annonce.
-J'sors prendre l'air.
-Donc tu te pètes la jambes, tu te drogues et maintenant tu te casses?
-Exactement. Dis-je en sortant.

Melody MccallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant