Tome 1 Pouvoirs Lunaires Moitié (En cours de révision)

Chapitre 10

Je me réveille en baillant alors que nous arrivons sur l'autoroute. Un peu plus tôt, je m'étais assoupi de fatigue même si j'avais déjà dormi à cause de la fléchette. Un peu déboussolé par mon rêve étrange, je marmonne la route à prendre à Tchad qui est toujours au volant, tout en me frottant les yeux, puis en baillant de nouveau. Jack est assis sur le siège passager à l'avant alors que nous, les filles, nous sommes condensées à l'arrière du petit véhicule.

Après un peu plus de trois heures de route, nous arrivons enfin au petit aéroport de Charles, l'un des amis d'enfance de mon père (et l'un de ses seuls amis aussi). Nous marchons rapidement et je les dirige du côté des employés. Comme tous me connaissent de vue, personne ne m'arrête.

Ah, quel bel avantage d'être célèbre grâce à son père!

Bon... d'accord, je sais que ce n'est pas être célèbre...

Je cogne au bureau de Charles sans prêter attention à son secrétaire qui nous regarde avec un air curieux, se demandant sans doute pourquoi il y a une bande d'adolescents qui veulent voir son boss. J'entre sans attendre de réponse alors que les autres hésitent dans l'encadrement de la porte.

– Angélique, s'exclame Charles avec un sourire alors qu'il lève les yeux des feuilles sur son bureau. Quel plaisir de te revoir. La dernière fois, c'était il y a presque sept mois!

Il se lève en remontant ses lunettes à monture blanche qui contraste avec sa peau sombre. Ses cheveux noirs ont, cette fois-ci, des reflets rouges alors que, la dernière fois, c'était bleu.

– Nous aurions besoin de l'avion de mon père pour aller à New York. Pourrais-tu nous le prêter?

Il lève un sourcil, puis plisse les yeux comme s'il cherche à lire en moi.

– Ton père le sait-il?

Gloup.

Faite que tout se passe comme je l'avais pensé!

– Chut, ai-je fait d'un air coquin, en essayant de ne pas partir en courant à la place. C'est notre secret.

Charles me regarde un moment, le visage sérieux, comme s'il allait me reprocher d'être une vilaine fille. À la place, il part d'un grand rire et je fu soulagé de savoir que je m'attendais à cette réaction à quatre-vingt-dix pour cent.

– Très bien, mais tu vas me devoir un service.

Je hausse les épaules. Je me doutais que ça allait être un simple échange... enfin... plutôt, j'espérais que ça allait être aussi simple.

– Marcher conclue, dis-je en lui serrant la main qu'il me tend.

– Tu veux aller à New York, c'est bien ça?

Je hoche la tête.

– Yep.

– J'avais justement quelque chose à donner à James, tu lui rapporteras en même temps, puisque vous allez sûrement à son hôtel.

Je le savais. Quelque chose de simple.

– Évidemment, c'est le meilleur hôtel de New-York!

Je ne préciserai pas aux autres qu'en fait, c'est le seul que je connais.

– Bien, dit Charles avec un petit rire. Suivez-moi.

Je fais un grand sourire victorieux aux autres qui nous regardent avec des yeux ronds. Tchad fronce ensuite les sourcils tandis que les autres restent surpris de la vitesse que j'ai réussi à avoir un moyen de transport. Nous suivons Charles alors qu'il nous emmène vers l'avion privé de mon père. Il présente Patrick et Mathieu, les deux pilotes, à mes amis. Patrick est un homme discret dans la quarantaine. Ses cheveux roux lui donnent un air de renard et ses yeux brun foncé montrent des années d'expérience. Mathieu est le fils de ce dernier. Il a eu vingt-un ans au cours du mois de décembre. Ses cheveux sont d'un blond roux et ses yeux d'un gris de vitre me font toujours penser à deux pièces de monnaie.