Chapter 8

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Media : Amber.

— Je crois que je vais avoir besoin de cours particuliers.

Mes oreilles bourdonnent complètement, c'est pourquoi je n'accorde qu'une importance dérisoire à Amber à mes côtés et ses dires. Je reste entièrement focalisé sur l'estrade en face de moi. Sur Malo en face de moi. Il m'a forcément remarqué, on est tout de même arrivés en retard avec Leo. Alors je sais qu'il fait exprès de bien regarder partout, sauf dans ma direction. Pourtant il ne paraît pas mal à l'aise, semblant au contraire être né sur cette estrade.

Pour ma part je n'ai pas esquissé la moindre amorce de mouvement. Je suis figé. En dehors de mes paupières, celles-ci ne s'arrêtant tout bonnement plus de cligner, encore et encore.

— Des cours particuliers ? Ce n'était pas ta meilleure matière l'année dernière ?

Maxine conclue sa remarque à Amber par un regard entendu, se moquant ouvertement. Les joues d'Amber prennent une légère teinte rosée alors qu'elle daigne finalement lâcher mon copain des yeux. Je décide de suivre son exemple et de reprendre mes esprits, me raclant très fortement la gorge. Celle-ci a rarement était aussi sèche de ma vie, comme si je venais de traverser le désert du Sahara dans toute sa longueur et sans une seule goutte, survivant uniquement pour vivre ce calvaire.

— Je rêve ! Am, serait-ce un coup de foudre ?

J'ai le choix entre la soudaine timidité d'Amber, la mine ébahie et bêtement ravie de Max et pour finir, l'hilarité complète de Leo. Ce dernier me jette constamment des coups d'oeils, auxquels je ne peux me soustraire tant il se montre insistant. Mais je suis beaucoup trop largué au beau milieu d'un océan d'incompréhension, mes paupières restant la seule partie de mon anatomie semblant dotées de vie, pour y faire réellement cas.

— Et au pire ? Toi tu as déjà Mai, laisse-moi un peu rêver.

— Un commentaire Raffa ?

Je sais pertinemment que mon manque de réaction est littéralement occupé de consumer Leo. Il meurt de me voir intervenir, jubilant pour sa part beaucoup trop de cette situation complètement improbable. Les filles me regardent maintenant toutes les deux, commençant à leur tour à se poser des questions sur le pourquoi du comment de mon mutisme.

Mon cerveau se réveille alors, d'un coup d'un seul. J'analyse la situation en quelques secondes à peine. Et j'ai alors la certitude que je ne peux pas et ne dois pas dévoiler mon lien avec Malo. Il est mon prof. Venu faire des cours sur la boîte de mes parents.

Ici je ne suis personne. Je ne suis pas Garnier, simplement Rafael. Cette sensation d'ordinaire est simplement exquise. C'est en partie elle qui me permet de sortir autant de ma coquille, d'être à ce point à l'aise avec ces presque inconnus. Et maintenant quoi ? Je redeviens le petit privilégié ? Le favorisé ? Pire que tout, ma relation amoureuse avec Malo va encore être jugée, non plus sous prétexte qu'il soit mon pseudo frère mais maintenant mon prof ? Hors de question. J'ai déjà eu mon quota.

— Qu'est-ce que je suis supposé répondre ? Il est pas trop mal, oui. Mais si j'étais toi Amber je n'espérerais pas trop.

Cette dernière lève un sourcil dans ma direction, alors je m'empresse de rajouter, réussissant par miracle à ne pas bafouiller :

— Je veux dire, il est ton prof... sans compter qu'il a déjà certainement une copine.

— Une française ? Trop beau pour être vrai alors...

Amber soupire longuement à mes côtés et sans que je ne vois rien venir Max vient taper de son poing contre mon épaule, juste avant que ce ne soit au tour de mon crâne de se faire maltraiter. Je m'apprête à râler, ou du moins émettre une remarque sur les raisons me valant un tel traitement, mais elle ne m'en laisse tout simplement pas le temps.

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