Chapter 7

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Media : Maxine. 

Il ne fait pas spécialement froid. L'époque de l'année y est pour beaucoup, l'été prenant son temps pour se retirer, comme dans un dernier excès de zèle. Et pourtant je suis là, parcouru d'un long frisson le long de ma colonne et soufflant dans le creux de mes mains. Avant de finalement me rendre compte qu'elles sont plus moites que refroidies et donc de les frotter contre mes cuisses, simultanément et à répétition.

— C'est ok si tu ne veux pas m'en parler. Le courant est facile entre nous mais je respecte totalement. Juste : je sais que ça ne va pas. Tu ressembles littéralement à un zombie, sans t'offenser.

— Je veux t'en parler Leo. C'est juste... par où commencer ?

— Des fois il n'y a aucun commencement Raffa. Prends juste un bout et laisse-toi aller.

— D'accord, mais je te préviens on en a pour un moment, alors prépare ton paracétamol.

— Paracétaquoi ?

— Doliprane ?

— Doliquoi maintenant ? On parle toujours la même langue ?

— Quoi, vous n'avez pas de médicaments contre les maux de tête aux États-Unis ? Captain America n'a jamais mal à la tête peut-être ?

— Si Mr Patriote se trimballe une migraine il fait comme tout le monde, il prend de l'acetaminophen. C'est vous les français bobos de la haute, paracétamoliprane je ne sais pas quoi, et puis quoi encore.

— On s'éloigne du sujet là.

— Exact. Ta tête de déprimé. Ton histoire. Je t'écoute poussin.

Je roule des yeux à l'entendre utiliser ce surnom, désespéré de le voir un jour abandonner. J'essaie néanmoins de ne pas rendre ma réaction trop évidente, je sais que ça ne lui ferait que beaucoup trop plaisir. À la place je me décide finalement à me lancer.

— Je m'appelle Rafael Garnier. Je suppose que c'est là le commencement légitime de mon histoire, mais surtout le commencement de mes emmerdes. Rafael ça passe, Garnier beaucoup moins. Il y a sans doute pas mal de familles répondant à ce nom en France, mais pas une seule n'égale la mienne. Rafael Garnier, fils de Stéphane et Élise Garnier, petit-fils de Phil Garnier... héritier de la filiale internationale du même nom.

— Attend... Garnier Garnier ? T'es genre pété de thunes en fait ?

— En fait. Et je sais ce que tu te dis. Toi tu travailles au Starbucks, sûrement pour te payer ta place ici, et moi je suis le gosse de riches qui se plains de sa vie.

— Non. Je veux dire oui, je travaille bien pour cette fac, je me tue depuis deux ans juste pour m'offrir cette année. Et crois-moi que ce n'est pas à mes parents que j'irais demander de l'aide. Mais ce n'est pas parce que j'ai mes problèmes que personne autour de moi ne le peut. Ce n'est pas parce que l'argent n'est pas le tient que tu es proscrit d'en avoir pour autant.

Je laisse mon souffle s'échapper, me sentant comme étrangement libéré de ne pas rencontrer de jugement de sa part. Je suis alors bien plus à l'aise en continuant sur ma lancée.

— Donc ça c'était juste pour planter le décors. Tu te souviens de Malo je suppose ? Tu l'as connu au lycée, c'est ça ?

— Yup. Une seule année par contre.

— Donc tu n'es sans doute pas au courant, mais il a d'abord vécu en France. Il y est même né, et y est resté jusqu'à l'âge de douze ans.

— Et toi... tu le connais depuis que t'es gamin, c'est ça ?

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