Media : Loïc.
— C'est bien moi.
Sa voix ne s'élève qu'à peine plus fortement qu'un murmure et pourtant m'impacte directement. Je l'ai tellement peu entendue depuis tellement longtemps. Je m'écarte alors légèrement de notre étreinte pour laisser le loisir à mes yeux de le détailler. C'est vraiment lui, c'est vraiment mon meilleur ami. L'instant dure encore quelques secondes où nous nous contentons de nous regarder dans les yeux, puis le reste de notre équipe nous rejoint pour le deuxième câlin collectif de la journée. Mais cette fois-ci nous sommes bel et bien au complet. Ma famille est réunie.
— J'ai besoin d'explications. J'en ai besoin tout de suite.
Thomas est le premier à redescendre sur terre j'imagine, s'écartant du groupe et s'adressant directement à Loïc. Voyant que celui-ci se contente toujours de sourire d'un air idiot mais ne semble pas enclin à clarifier la situation, Thomas rentre directement dans le vif du sujet.
— Tu reviens sur Paris ? Enfin ?
Ça y est. Mon cœur sort de sa léthargie, se remettant à battre atrocement vite dans sa cage thoracique. Loïc, mon Loïc, va revenir ? Je serais prêt à faire n'importe quelle offrande aux Dieux pour l'entendre acquiescer.
— Euh non. Mais vous ne préférez pas vous assoir ? Genre m'offrir une de vos bières ?
— Il est de retour depuis deux minutes, a réussi à faire chialer Raf et se plain déjà. T'as pas changé mec.
Loïc rit légèrement à la remarque de Gabriel, haussant les épaules en s'avouant vaincu. J'ai l'impression d'être remonté un an en arrière, quand mes après-midis ressemblaient à s'y méprendre à celle-ci, entourés de ces étranges spécimens si chers à mon cœur. Mais aujourd'hui bien trop de choses ont changées, évoluées. Gabriel a beau dire, Loïc n'est plus le même, aucun de nous ne l'est plus. Une fois tous installés en cercle dans l'herbe le silence se refait, l'intégralité des regards dirigés vers mon meilleur ami. Je me trouvais dans sa position avant son arrivée et je dois dire que je ne suis pas mécontent de lui céder le devant de la scène.
— Donc désolé, mais je ne reviens pas, pas encore. Je vous promets que je ne compte pas m'installer à Nice définitivement, ça c'est une certitude.
— Pourquoi ? Tes cheveux d'albinos ne supporte pas le soleil ?
— Non Gab, mes cheveux se portent à merveille. Mais je mets au défi quiconque de cohabiter avec ma vieille bourrique de grand-père. Il est ingérable, bien plus qu'Aly.
— S'il est comme ton père, tes journées doivent être rythmées.
Je souris sincèrement tout en parlant, repensant à tous ces moments haut en couleurs avec son père. Ces pensées en viennent alors irrémédiablement à dériver vers Malo et ses innombrables duels de plaisanteries avec le père de Loïc, toutes ces fois où nous avions raccompagné Aly chez lui. Tout en moi se fane alors, doucement, tandis que je lutte pour garder mon sourire en place et ne rien laisser transparaître.
— Du coup pourquoi ne pas revenir ?
Thomas a parlé doucement, mais il est évident que ce n'est pas la réponse qu'il aurait aimé recevoir. Avec moi aux États-Unis, il ne reste plus que lui, Gabriel et Amyn. Ces deux derniers étant en continuelles chamailleries, je me doute que la présence de Loïc lui ferait en réalité le plus grand bien, malgré tout l'amour qu'il porte à nos amis.
— Je reviendrai bientôt je pense. Peut-être avant le retour de Rafael, peut-être pas. Mais il me reste encore pas mal de choses en suspend à régler dans le Sud. Et ça me fait réellement du bien de m'être éloigné un peu, je ne veux pas précipiter mon retour.
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Romance« N'aimez jamais quelqu'un qui vous traite comme une personne ordinaire » ~ Oscar Wilde. Ordinaire. Au contraire, ce mot a toujours irrésistiblement attiré Rafael. Sa vie n'a jamais eu la prétention de pouvoir se revendiquer comme telle. Lui-même...