Arthur entend du bruit autour de lui et sent la lumière du jour lui caresser le visage ce qui le réveille doucement. Sa tête est lourde et il se sent déshydraté. Il ne sait pas où il est ni comment il a atterri là avant d'ouvrir les yeux. Il se trouve dans le canapé de la colloc' mais il ne saurait pas dire qui il l'a amené là ni comment. Il n'ose pas bouger pour l'instant. Il entend des bribes de conversations au loin, sûrement provenant de la cuisine, puis des bruits de pas qui se rapprochent du salon.
LUCAS : Donc, voilà, il est là, vous pouvez le réveiller je pense.
MAMAN : Merci, Lucas.
La mère d'Arthur vient s'asseoir près de lui sur le canapé, il fait d'abord semblant de dormir encore en fermant les yeux. Puis, quand elle pose délicatement sa main sur son bras, il ouvre lentement ses yeux. Il est heureux de ne pas voir un visage affichant de la colère ou de la déception. Sa mère a l'air apaisée, voire presque heureuse de le voir. Elle lui sourit tendrement. Au fond d'elle, elle s'inquiète mais ne veut pas lui montrer sinon cela pourrait l'angoisser.
MAMAN : Coucou, bien dormi ?
ARTHUR : Bof. J'ai un peu mal à la tête et j'ai envie de vomir. Je me souviens pas de beaucoup de choses de la soirée d'hier...
MAMAN : C'est ça quand on boit trop de verres.
ARTHUR : Qu'est-ce que tu fais là ? Je pensais que tu voulais plus de moi.
MAMAN : Basile m'a appelé hier soir. Tes amis se sont inquiétés. Apparemment t'as perdu connaissance en plein milieu de la soirée. Et puis mon fils commençait à me manquer...
Arthur se relève pour enlacer fort sa maman dans ses bras qui lui répond par une affection réciproque. Il ne peut pas s'empêcher de pleurer mais ce sont des larmes de bonheur, de libération. C'est comme si il avait un poids en moins sur la conscience. Sa mère l'aime encore et elle est toujours là pour lui et c'est tout ce qui compte pour le moment.
ARTHUR : Est-ce que tu viens aussi par rapport au message que je t'ai envoyé hier ?
MAMAN : Quel message ? J'ai rien reçu, mon chéri.
ARTHUR : Ah bon ? Oh, il n'a pas dû s'envoyer alors ...
MAMAN : Tes amis m'ont dis que tu n'allais pas bien. J'ai cru comprendre que tu abusais un peu de l'alcool mais aussi de la drogue. J'ai exagéré en te virant de la maison. Je pensais que je t'avais laissé trop de liberté et je me disais que ça pouvait te faire du bien d'être chez ton père. Je pense qu'en fait ce que tu as besoin c'est qu'on soit là, encore plus, et je pense aussi que tu dois aller voir des spécialistes. Tu pourrais déjà parler à une psy de tout ce qui se passe dans ta tête, ça te libéra.
ARTHUR : Oui, c'était dans mes projets. J'avais pas trop le courage d'y aller et j'avais peur que ça ne marche pas mais là je crois que j'ai plus le choix. C'est ce qu'il faut faire. De toute façon, ça peut pas empirer la situation j'imagine.
MAMAN : À partir de maintenant, je te lâche plus mon cœur. C'est compris ? Bon après je vais pas t'étouffer non plus mais t'as compris l'idée, je te laisserais pas tomber.
ARTHUR : Merci, maman. Et moi je vais essayer de ne plus être une déception.
MAMAN : Tu n'es pas une déception. N'oublie pas qui tu es. Tu es un garçon courageux, intelligent, honnête et généreux. Je suis fière de qui tu es.
ARTHUR : Et toi t'es la meilleure des mamans. Je pense que je vais jeter la drogue et le tabac, enfin tout quoi. Je veux plus voir ça près de moi, ça me gâche la vie.
MAMAN : C'est une bonne idée. Tiens, tu veux une bonne nouvelle ? On a trouvé une maison qui nous convient avec Catherine. On voulait pas signer le contrat sans que tu la visites, donc cette semaine tu viens avec nous la visiter et comme ça on pourra peut-être emménager bientôt.
ARTHUR : C'est cool ça. Ce sera comme un nouveau départ. Mais du coup, je reviens à la maison, là ?
MAMAN : Bien sûr que tu reviens. Tu prends tes affaires et on repart aussitôt.
ARTHUR : Tu sais pas à quel point ça me fait plaisir. Euh...je vais peut-être manger quelque chose avant de me préparer, ça te dérange pas ?
MAMAN : Non, non vas-y. Moi, je vais appeler Catherine et ton père pour leur dire que tu vas bien.
Arthur se lève et se dirige vers la cuisine où il trouve Lucas, un café dans la main faisant innocemment semblant de ne pas avoir écouté et attendu son ami.
LUCAS : Hey, ça va ?
ARTHUR : Hey !
LUCAS : Tu t'es remis de la soirée d'hier ?
ARTHUR : J'ai un peu mal au crâne et ... je me souviens plus trop de ce qu'il s'est passé...
LUCAS : Je te fais un résumé ?
ARTHUR : Ouai, je veux bien.
LUCAS : Tu vas peut-être pas aimer entendre ça mais hier t'as un peu abusé. J'ai pas fait trop attention mais t'as beaucoup trop bu et à un moment t'es monté sur une chaise pour nous faire une sorte de discours avant de t'effondrer au sol. Moi et Basile on t'as ramené à la colloc' et on a appelé ta mère. On a eu peur de devoir appelé les urgences.
ARTHUR : Je suis désolé ... C'est pitoyable... Mais j'ai dis quoi dans mon « discours » ?
LUCAS : Euh, comment dire ... Tu nous as dis en gros qu'on te connaissait pas, qu'on était pas assez là pour toi et aussi que t'étais bi.
ARTHUR : Oh.
LUCAS : J'ai fais passé tout ça sur le compte de l'alcool. Je me suis dis que tu le pensais pas vraiment et c'est le cas aussi pour les autres, je pense. Ce qui ressort surtout c'est que t'as besoin d'aide et qu'on pourra faire le maximum pour toi ce sera jamais suffisant parce qu'on est pas des médecins. Par contre, pour le reste j'imagine que t'avais juste peur de nous le dire, et y'a aucun soucis avec ça. C'est pas moi qui vais te juger, tu le sais bien.
ARTHUR : Ah, putain ... Non, c'est vrai, je le pense pas, je te jure. Vous êtes mes meilleurs potes et je sais pas ce que je ferais sans vous. Par contre, ouai ... j'aurais aimé vous dire ça autrement que bourré. Je pense que ça demande tellement de courage de se montrer tel qu'on est auprès des gens qui comptent le plus pour nous. Je sais pas, oui, je pense que j'avais peur et que j'étais pas prêt à me dévoiler complètement. C'était pas contre vous.
LUCAS : Eh, c'est pas grave, Arthur. Par contre, tu devrais t'excuser auprès d'Alexia. Elle a pété un câble hier quand elle t'a vu boire et encore plus après ce que tu nous as dit. Et tu devrais peut-être envoyer un message à Basile et Yann aussi.
ARTHUR : Ouai, t'as raison. Je ferais ça cette aprem. Je m'en veux tellement.
LUCAS : Je comprends, mais ça va aller. On est là pour toi.
ARTHUR : Merci, mec. Dis, est-ce que tu pourrais m'aider à jeter toute ma consommation ? Tabac, beuh, ect ? Je veux m'en débarrasser.
LUCAS : Passe moi tout ça, je vais m'en charger. Je pense que là tu ferais mieux de rentrer chez toi pour te reposer.
ARTHUR : Merci, Lucas. Le canapé du salon va me manquer.
LUCAS : T'es sûr ?
ARTHUR : Bon pas trop j'avoue. Je préfère mon lit. Mais c'était cool quand même d'être votre colloc' pendant deux semaines. Tu pourras dire au revoir aux autres vu qu'ils dorment encore j'imagine ?
LUCAS : Ouai, je m'en occupe. Et tu sais, tu peux revenir quand tu veux, y'a aucun soucis, en espérant que tu sois pas obligé à le faire !
Arthur a l'impression de respirer à nouveau. Il a un poids en moins sur les épaules. Il va rentrer chez lui avec sa mère et il va demander de l'aide. Il va s'éloigner de ses addictions. Cependant, il a quand même honte de ce qu'il s'est passé même si il ne s'en souvient pas. C'est comme l'électrochoc dont il avait besoin pour voir à quel point il était misérable et il avait besoin d'aller mieux. D'un autre côté, il avait toujours des problèmes à régler. Quand certains problèmes se règlent, d'autres s'ajoutent sur la liste. Maintenant, en plus de Laura, de son dealer, de son état, il devait s'excuser auprès de ses potes et d'Alexia pour son comportement de la veille. Mais maintenant, il avait espoir que tout se règle bientôt.
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SKAM FRANCE : ARTHUR (S5)
FanfictionArthur est un garçon de 17 ans comme les autres. Il va au lycée, il sort avec ses potes, il tombe amoureux, il fume, il boit... Mais parfois il se sent seul, différent, à l'écart des autres... Est-ce que l'amour pourra le sauver ? Voilà comment j'im...