EPISODE 10 - CLIP 9 - Jeudi - 16h49 - ça va pas la tête ?

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Ça y est. Il est temps. Le moment est arrivé de confronter Martin, d'en finir avec tout ça et de tourner une page sombre de la vie d'Arthur.

Arthur, Yann, Basile et Lucas se retrouvent tous les quatre devant la grille du lycée et attendent le dealer, non sans avoir peur des conséquences possibles de cette rencontre. Arthur a envoyé un message ce matin à Martin pour lui donner rendez-vous devant le lycée. Pour l'instant, les quatre adolescents l'attendent et n'osent pas parler. Aucun d'entre eux ne pense à détendre l'atmosphère pesante, pas même Basile. Tous ont des appréhensions. Même si ils ne parlent pas, leur présence réussit quand même à rassurer Arthur, au moins un peu.

Soudain, ils le voient arriver au loin, seul. Il arrive, avec sa dégaine habituelle, des habits trop grands, une barbe de trois jours et des cheveux mi-longs et mal coiffés. Les mains dans les poches de son pantalon, il tourne la tête à droite et à gauche toutes les trois secondes, toujours sur ces gardes, pour être sûr de ne pas croiser la police. Son corps a l'air détendu mais son visage dit tout le contraire. Il s'approche du groupe et Arthur s'avance de quelques pas vers lui.

MARTIN : Yo, t'as ma thune ?

ARTHUR : Ouai. Tiens.

Arthur sort l'argent de la poche avant de son sac à dos, les mains tremblantes, avant de le donner à son dealer.

MARTIN : Bon, bah voilà. Tu vois, c'était pas si compliqué.

Arthur, bien qu'il ne se sente pas en confiance avec lui, a envie de le frapper. Il joue sur ses nerfs. Il le prend pour un idiot, pour un moins que rien et il n'apprécie pas cela. La colère qu'il lui inspire lui donne, étrangement, la force de lui faire face.

ARTHUR : Attends, avant de partir, je voulais te demander quelque chose.

MARTIN : Désolé, mec, mais j'ai rien à te vendre là.

ARTHUR : Je veux plus rien t'acheter.

MARTIN : Ok. Bon, tu veux quoi ?

ARTHUR : Je veux que tu supprimes la vidéo, s'il te plaît. Et je veux aussi que t'arrêtes de dealer à des mineures devant le lycée.

MARTIN : Je pense que t'as mal compris, mon petit. Je fais ce que je veux, quand je veux, et c'est pas toi qui va me dire quoi faire. Et ce qui est à moi est à moi.

ARTHUR : Sérieux, ça te coûte quoi de supprimer une putain de vidéo ? C'est moi dessus, merde tu sais ce que c'est que le droit à l'image ou pas ?

MARTIN : Ouai mais ... j'en ai rien à foutre.

YANN : Là, c'est trop.

Sans prévenir, Yann fonce sur Martin et le prend par le col de sa veste et le plaque contre le mur du lycée.

YANN : Je crois qu'on s'est mal compris, mon pote. Tu vas supprimer tout de suite cette vidéo, et devant nous sinon ça va mal se passer.

MARTIN : Et qu'est-ce que tu vas faire ?

Et en l'espace d'une seconde, Yann donne un coup de genou dans l'entrejambe de Martin, qui pousse instinctivement un cri et tout son corps se tort de douleur.

YANN : Je continue ?

MARTIN : Je pourrais rester là toute la journée.

YANN : Lucas, prend lui son téléphone.

MARTIN : Non ! N'essaye même pas.

YANN : Ah ouai ? Et qu'est-ce que tu comptes faire, hein ?

Martin essaye de se débattre en bougeant les bras et les jambes mais en vain, Yann réussir à le maintenir contre le mur. Lucas ne fouille pas très longtemps avant de trouver le portable dans les poches du pantalon de Martin. Il ouvre le téléphone qui est verrouillé.

LUCAS : Il est verrouillé avec un code.

YANN : Dis nous le code.

MARTIN : Non.

BASILE : Je suis sûr que c'est un truc débile, comme lui. Essaye 0000.

LUCAS : Non, ça marche pas.

BASILE : 1234 ?

LUCAS : Ok, ça marche.

BASILE : J'en attendais pas moins de lui.

Lucas regarde dans la galerie photos et vidéos du portable mais ne trouve rien, même en remontant loin et en regardant dans tous les dossiers.

LUCAS : Y'a rien. Je trouve pas.

ARTHUR : Attends, c'était du bluff ? Tu m'as menacé pour de faux pour que je te donne la thune plus vite ?

MARTIN : C'était soit ça, soit je te voyais plus jamais. Je connais les gars comme toi.

YANN : Donc en plus d'être un connard sans aucune race t'es aussi un menteur ? Wouah, bravo champion.

Yann serre encore plus fort le col de la veste de Martin et lui redonne un coup à l'entrejambe.

MARTIN : Aie.

YANN : Ça c'est parce que t'es un connard et un menteur.

BASILE : Attends.

Basile s'approche de Yann et Martin et lui donne un coup de poing dans le nez.

BASILE : Ça c'est parce que t'as fait du mal à mon pote.

MARTIN : Aie ! Putain, je crois que tu m'as pété le nez ! Ça va pas la tête ?

Lucas s'approche à son tour et lui donne une gifle.

LUCAS : Celle là c'était gratuit, mais tu le mérites.

Martin a du mal à tenir debout. Son nez saigne, du sang coule sur son t-shirt.

ARTHUR : Maintenant, c'est simple. T'as gâché ma vie, et peut-être pas que la mienne en plus. Donc, on veut plus te voir ici. Sinon, je vais voir les flics et je dis que tu vends de la drogue à des mineurs devant le lycée. Je pense que la prison, c'est pas trop dans tes projets, je me trompe ?

Yann relâche Martin qui n'ose pas bouger.

MARTIN : Vous êtes des malades.

YANN : Va t-en, maintenant. Je ne veux pas me répéter.

BASILE : Bon vent.

Martin leur lâche un regard d'incompréhension, pour essayer de faire bonne figure bien qu'au fond de lui il ressent de la peur. Il repart en marchant le plus vite possible. Il ne reste plus que les garçons. Arthur respire et les garçons rient nerveusement comme pour relâcher la pression.

ARTHUR : Putain, merci les gars. Je sais pas comment j'aurais fais sans vous.

BASILE : C'est normal, ce mec avait besoin d'une bonne leçon.

YANN : Au moins, on est sûrs qu'on ne va pas le revoir de si tôt.

C'est fini. La page est tournée pour Arthur. Il n'entendra plus parler de son dealer. Il peut enfin passer à autre chose et se tourner vers le futur. C'est le début d'un nouveau commencement. 

SKAM FRANCE : ARTHUR (S5)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant