48 - Quand les émotions se réveillent

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Olivia passa une très bonne soirée en compagnie de Fred, Mel et de leurs enfants. Les petits furent envoyés au lit à 21 heures, et les deux amies continuèrent à deviser joyeusement à la cuisine tandis que Fred regardait un match de foot au salon.

Mélanie s'éclipsa un instant en demandant à Olivia de l'attendre et elle revint quelques instants plus tard avec une boîte qu'elle ouvrit devant son amie.

- Ça fait des années que je me promets de faire des albums et résultat, j'accumule des boites de photos que j'imprime. Alors, je sais ce que tu vas me dire, je n'ai qu'à les conserver au format numérique mais j'ai toujours aimé le scrapbooking et j'en faisais beaucoup avant d'avoir les petits... J'en ai refait un peu quand j'attendais Lilas mais j'avais tellement de retard ! Enfin bref, regarde ces séries de photos, la première c'est la pendaison de crémaillère de Julie et Rémy et la seconde c'est le barbecue qu'on avait organisé dans notre ancienne maison à Pantin...

Olivia prit les photos que lui tendait son amie. Il y avait plusieurs clichés sur lesquels on la voyait en compagnie d'Alex.

- On était jeunes, beaux, amoureux et insouciants à cette époque-là, murmura Olivia en souriant devant les clichés.

Olivia effleurait l'image d'Alexis du bout des doigts et cela fit sourire Mélanie avec beaucoup de tendresse.

- Il n'appartient qu'à toi de redevenir cette fille-là, lui dit son amie en lui serrant le bras. Belle tu l'es toujours, jeunes on l'est forcément moins, insouciants aussi mais ça t'allait bien d'être amoureuse. Et à lui aussi, si tu veux mon avis.

- Ça va, je crois que j'ai compris le message, répondit Olivia en souriant.

- Ne te pose pas trop de questions, vous avez surtout besoin de parler et de vous retrouver...

- Merci Mel, dit Olivia en embrassant tendrement son amie. Je ne sais pas où tout cela nous mènera mais... il est venu pour que j'accepte de les aider et au final, je m'aperçois que j'ai accepté très vite. Sans raison particulière car je ne crois pas être en mesure de les aider mais parce que... parce que c'est lui qui est venu me le demander. Si je suis honnête avec moi-même, j'ai envie de passer du temps avec lui. Et puis...

Elle se tut et resta pensive quelques instants.

- Et puis quoi ?

- Et puis, je me sens bien avec lui, on rit ensemble et... tout, à part nous, semble naturel, normal.

- Comment ça tout à part vous ?

- J'ai l'impression d'être tellement gauche avec lui. Je m'aperçois que je retiens mes paroles et certains gestes aussi, c'est très étrange. C'est comme une envie d'être plus familière, plus intime et en même temps, je sais que ce serait déplacé et je n'ose pas. Et lui, il... lui, il est plus tactile avec moi mais j'ai aussi l'impression qu'il retient ses gestes, ses mots.

- Parce que votre histoire n'est pas terminée, Olivia. Il y a 9 ans, ça se passait bien entre vous, vous étiez heureux et je suis certaine que vous auriez fini par vous installer ensemble. Tu n'as jamais eu envie de le recontacter ? Pas une fois ?

- Des milliers de fois... Mais j'avais honte, j'avais peur, je n'osais pas... J'avais surtout honte de la façon dont j'étais partie, de n'avoir pas essayé de le recontacter après et... quand j'ai commencé à envisager les choses autrement, il s'était passé trop de temps et là c'est la peur qui m'a bloquée. J'avais peur de le retrouver pour découvrir qu'il était heureux avec une autre... Et ça... j'arrivais pas à l'envisager. Et puis, lui non plus n'a jamais essayé de me recontacter. Enfin bref, des excuses, je peux t'en donner plein mais je crains qu'aucune de ces raisons ne soit valable.

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