38 - Fourrière - 4 juin 2019

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MAJ : 01/01/2020

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Media : I'm an animal rescuer - Jack Frost : Yesterday I died

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Face à la nonchalante indifférence des employés municipaux, Olivia ravalait constamment la colère et la rage qui manquaient régulièrement de la submerger. La présence de la jeune Stéphanie l'aidait à ne pas se laisser aller. Elle savait que la jeune femme faisait de son mieux, en dépit de l'incompétence et du laxisme de ses collègues.
Olivia essaya de ne pas s'attarder sur les cages devant lesquelles elles passaient, tentant tant bien que mal d'occulter le concert d'aboiement qui avait été déclenché par leur arrivée dans le couloir.

- Je suis désolée mais ils sont tout au fond, dit Stéphanie.

- Et ils sont comment avec toi ? demanda Olivia.

- J'arrive à entrer dans le box de Jakka, au moins pour lui apporter sa gamelle mais elle ne me laisse pas l'approcher. L'autre, Norko, est inabordable. On utilise la trappe pour lui faire passer sa gamelle mais il se jette sur tous ceux qui tentent d'entrer dans son box. J'ai essayé plusieurs fois mais je ne sais vraiment pas comment faire...

- Tu n'y es pour rien, Steph. Tu aurais eu ta chance dans un environnement calme et moins stressant mais ici... c'est pas surprenant que les chiens n'arrivent pas à se détendre ici.

- Comment tu veux procéder ?

- On va apporter les caisses de transport et on verra s'ils acceptent d'y entrer d'eux-mêmes si on les oblige à se mettre dans un coin. Sinon on se servira de la sarbacane hypodermique.

Les deux femmes arrivèrent au bout du couloir très sombre. Seule une petite lucarne donnait un semblant de lumière. Les boxes sentaient les excréments et un défaut d'hygiène et d'entretien sautait aux yeux. L'ammoniac et les odeurs prenaient à la gorge et Olivia serra les poings.
En arrivant devant les cages, elle observa les 2 chiens qu'elle était venue chercher. Il s'agissait de deux bergers allemands qui avaient été saisis auprès d'un SDF, arrêté par la police quelques semaines plus tôt. L'homme s'était suicidé en prison et le parquet avait demandé le placement définitif des chiens mais la vétérinaire qui officiait à la fourrière militait pour leur euthanasie. Stéphanie avait appelé Olivia pour lui demander son avis. Elle avait expliqué à Olivia que les chiens étaient calmes quand ils avaient été amenés à la fourrière et que depuis qu'ils étaient enfermés, leur attitude avait complètement changé.

Olivia observa les chiens en silence durant de longues minutes avant de se retourner vers Stéphanie. Les deux chiens avaient des mouvements stéréotypés, marchant de long en large le long de leur box et aboyant régulièrement dès qu'ils apercevaient quelqu'un, sursautant au moindre mouvement.

- Ils vivaient ensemble ?

- Oui.

- Et personne n'a essayé de les mettre dans le même box ?

- Non. Tu sais, la politique ici c'est de croire que s'ils ont un mauvais comportement, ils vont forcément se contaminer l'un l'autre. Mais je dois bien t'avouer que ça ne m'est même pas venu à l'idée.

- Tu n'aurais pas forcément obtenu de résultats non plus, tu sais... ça aurait pu les calmer ou empirer les choses et je dois reconnaître que compte tenu de l'environnement, il y a de fortes possibilités pour que ça ait empiré les choses.

- Tu penses que tu pourras les aider ? Je t'assure qu'ils étaient apeurés et calmes quand ils sont arrivés et c'est petit à petit qu'ils sont devenus comme ça.

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