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FELIX
Bientôt une semaine que ma relation avec Chan, si on pouvait l'appeler comme ça, était au point mort. Après l'incident de la voiture, j'avais tout simplement évité mon futur mari. Il m'avait envoyé une tonne de messages, s'était pointé chez moi à des horaires inconvenantes et pour au final rester devant la porte. Malgré le fait que ce soit compliquer pour moi de me comporter avec lui de la sorte, je n'avais pas le choix, je devais me faire désirer.
Mon voisin m'envoya un coup de coude, me sortant de mes pensées. Le professeur attendait une réponse de ma part qui ne vint pas assez vite à son goût, mais il continua tout de même son cours après m'avoir sermonné.
« Il t'arrive quoi? Il avait murmuré en regardant le tableau.
- Rien. J'avais répondu en commençant à écrire.
- Ça fait une semaine que t'est bizarre, t'es sûr que tu vas bien? Tu peux tout me dire hein, tu le sais ça? »
Non, je ne peux pas tout te dire, je hais les personnes qui pensent comme ça. Et toi en particulier. Tout dire à une des plus grosses commères de la classe? J'étais peut-être idiot, mais pas inconscient. Lui raconter ma vie ternirait encore plus ma réputation et elle me portait déjà préjudice. En seconde je fus d'abord le clown de la classe, les gens m'appréciaient, parce que je les faisaient rire et que j'apportais de la bonne humeur. Puis, après l'épisode de Mingi, je devins « la pute du lycée », quelle douce appellation. Et maintenant j'étais tout simplement le « psychopathe », parce que j'avais osé me défendre. C'était fou comme j'aimais ce lycée et les élèves qui le fréquentait.
J'aurais aimé être comme Joss, un garçon qui peut tout ce permettre, sans que personne lui reproche quoique ce soit. Ou comme Samir, être l'ami de tout le monde et de personne à la fois, ça m'aurait évité quelques complications. Ou encore Sana, cette fille que personne ne comprend, mais que la totalité des élèves semble apprécier. Peut-être aussi Seungmin, car c'est l'élève qu'on ne remarque jamais, qu'on veut apprendre à connaître sans arrière pensées. En fait je pense que j'aurais tout simplement aimé qu'on me connaisse comme Felix, pas Felix quelque chose. Juste ma personne et rien d'autre. Mais malheureusement il était bien trop tard pour ça.
J'avais tellement parlé avec moi même que l'heure était passé à une vitesse folle. Et maintenant je devais me soumettre à la partie la plus éprouvante de mon emploi du temps, plus communément appelé ma séance chez le psy. Parce que oui, grâce ou à cause de ce cher Mingi, je devais me coltiner des séances chez un charlatan de première qui prétendait pouvoir recoller les morceaux de mon cerveau brisé.
