Chapitre 3

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Savannah

Le café me fait un bien fou et la présence de Thérésa à mes côtés me rassure doucement. Elle semble si bienveillante et attentive. Je me retourne pour apprécier le reste de la pièce. Une table en chêne foncé est installée à quelques mètres du canapé, un vase contenant des roses blanches y trône fièrement.

— Ce sont vos fleurs préférées, annonce Thérésa en suivant mon regard.

Je souris malgré moi. Encore un détail dont je ne me souviens pas. Mes yeux balaient le sol en marbre recouvert, de ci de là de tapis écrus, puis je fixe un tableau accroché sur un mur en briquette de parement crème.

— C'est vous qui l'avez peint ?

Je me retourne brusquement vers elle, un air interrogateur et surprit sur le visage, les sourcils froncés. Elle sourit en prenant ma main dans la sienne :

— Vous peigniez, il y a bien longtemps.

Elle marque une pause, le regard lointain, un air nostalgique sur ses traits puis elle se ressaisit :

— Lorsque vous irez mieux, je vous montrerai votre atelier.

Je hoche la tête. Pourquoi tous ces mystères autour de moi ? Je ne comprend pas. Je m'empare de ma tasse et je bois quelques gorgées de café, mais une question me taraude l'esprit et j'espère qu'elle pourra m'éclairer :

— Où sont mes parents ?

— Monsieur m'a expressément demandé de ne rien vous dévoiler pour le moment, répond-t-elle d'un air désolé.

Je crois que je n'en saurai pas plus aujourd'hui et ça me ronge mais je décide d'en rester là. Je ne vais pas m'en prendre à elle, elle est si gentille avec moi. Elle fait simplement ce qu'on lui demande et se taire en fait parti. Alex se décidera bien un jour ou l'autre à m'en dire un peu plus .

Cela m'ennuie de ne pas savoir mais je n'ai pas le choix, on dirait.

Mon café terminé, Thérésa me propose de me faire visiter. J'accepte avec joie, mais je refuse l'utilisation du fauteuil.

Je ne suis pas en sucre.

Après avoir insisté plusieurs minutes et devant ma détermination, elle baisse les armes et conçoit que je marche seule. Je fais quelques pas vers la baie vitrée d'où j'aperçois une terrasse en bois qui surplombe une piscine fabuleuse. D'une cascade faite de pierres, de l'eau coule lentement dans la piscine d'un bleu incroyable.

Un bleu attirant comme le regard d'Alex, je pense en fermant les yeux.

En me tenant le bras comme pour la rassurer, Thérésa m'emmène vers la cuisine ultra-moderne noire et blanche comprenant tout ce qui est nécessaire à la réalisation de bons petits plats. Un îlot central, jouxté de tabourets blancs laqués, est surmonté de trois énormes lampes grises et le sol en carrelage noir brille tellement que j'y vois mon reflet.

— Elle est magnifique, je lâche en faisant quelques pas.

— Venez ! Je vais vous montrer votre chambre.

Toujours à son bras et après un dernier regard vers la cuisine, je suis Thérésa vers l'escalier qui mène au premier étage. Elle s'arrête devant l'une des quatre portes qui se trouvent sur le palier et l'ouvre en grand avant de me laisser passer.

Je croyais avoir tout vu, mais je me trompais, cette chambre est époustouflante.

Un lit King Size recouvert d'une couette noire est installé face à un immense dressing qui prend la totalité d'un mur. Le sol en parquet couleur taupe est jonché d'un épais tapis en bouclette d'une nuance chocolat. J'avance lentement en regardant partout à la fois. Derrière le lit, une ouverture donne sur une salle de bain moderne en bois clair comprenant une douche et une baignoire immense. Je me poste devant la fenêtre. La vue est magnifique. J'aperçois la piscine dont l'eau miroite sous les rayons du soleil. Plus loin, des parterres de fleurs agrémentent le jardin qui me paraît hors norme. Des larmes me montent aux yeux.

la mémoire ensevelie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant