la mémoire ensevelie

Chapitre 23

Savannah

— Alors ! Comment ça se passe avec Alex ? me demande Mélody en piquant dans un morceau de viande qu'elle enfourne dans sa bouche.

Je ne vais pas m'éterniser sur tous les détails de ces cinq derniers jours, ça me prendrait certainement des heures. Tellement de choses se sont passées, que j'ai encore du mal à croire que tout ça, est réellement arrivé. Toutefois, elle est une des rares personnes que j'apprécie beaucoup et dans mes souvenirs, nous avons toujours été proches même à cette époque où, je n'étais plus vraiment ce qu'on appelle une amie. Je ressens donc le besoin de me confier à elle :

— Disons que tout commence à se clarifier entre nous, je réponds en retroussant le nez.

Elle me regarde avec un grand sourire, ses yeux verts me sondent et j'ai comme l'impression qu'elle va me poser une question qui va me faire sursauter.

— Et au lit ? demande-t-elle le plus naturellement possible.

Je regarde tout autour de moi, les joues rosies et j'attrape mon verre d'eau gazeuse dont j'avale une longue gorgée :

— Mélody ! je râle gentiment en le reposant sur la table.

Elle se met à rire en se penchant vers moi, ce qui accentue encore plus mon mal être :

— Ne me dis rien ! Ton corps parle pour toi.

Je remue légèrement sur ma chaise en passant ma main sur ma nuque. Il est vrai que ces derniers jours, nous avons fait plus souvent l'amour que dormi.

Mais je ne vais pas m'en plaindre.

Alex est un amant formidable qui sait parfaitement comment me procurer du plaisir. Je me mors la lèvre en repensant à ces nuits torrides, nos corps enlacés entre les draps et une douce chaleur envahit le bas de mon ventre.

— C'est si bien que ça ? jubile-t-elle l'œil pétillant.

— Tu es vraiment impossible.

Je la sermonne gentiment mais elle n'en tient pas rigueur et son rire résonne à travers le restaurant. Je cache mon visage dans mes mains en éclatant de rire ce qui nous vaut les regards en biais, des personnes attablées près de nous. Elle ne se démonte pas et se saisit de son verre qu'elle lève vers eux avant de boire une gorgée. Je me sens horriblement gênée et je hausse les sourcils en lui lançant un regard suppliant.

— Ok ! J'arrête ! promet-elle en reposant son verre. Et cette Vanessa, toujours aussi garce ?

— Je lui ai mis ma main dans la figure, j'annonce fièrement en redressant les épaules.

Mélody manque de s'étrangler avec le bout de salade qu'elle vient de mettre dans sa bouche et pose sa fourchette bruyamment dans l'assiette avant de frotter sa bouche dans sa serviette.

Nouveaux regards de nos voisins de table.

Elle leur envoie un petit sourire forcé en levant les yeux puis se concentre à nouveau sur moi :

— Raconte-moi tout.

Elle se penche par dessus la table, les bras posés devant son assiette, suspendue à mes lèvres. Je pose ma fourchette, plus discrètement que ma compagne de table, et je réfléchis à la façon dont je pourrais résumer les choses :